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Marche dans les Andes du Nord

Publié le 27 juillet 2009 par Notretour

Six jours de marche dans les Andes du nord Argentin, nous sommes plus proche de la Bolivie, de la culture Quechua. Ici se mélange le culte de la Pachamama et du Christianisme avec l’adoration de la vierge.

Depuis Iruya nous marchons à travers les montagnes. Les chemins sont si étroits, escarpés, taillés à flanc de montagnes. Ils relient les villages, tous à 5 ou 6 heures de marche les uns des autres. Petites artères de vie qui permettent aux communautés de se retrouver, communiquer, acheter. Ces chemins reculés existent depuis des millénaires., et ont vu des cycles de colonisation. Les premiers furent les Incas, qui imposèrent une langue unique, unifiant les différents Idiomes des vallées. Ils apportent aussi une agriculture différente, basée sur l’entraide communautaire. D’une vallée à une autre les cultures et les ressources sont différentes. Dans l’une il est plus facile de faire sécher la viande. Dans l’autre la laine de lama sera de meilleure qualité. Plus loin il y a plus de pomme de terre. Ainsi au fil des saisons et des récoltes, ces produits sont mis en communs puis redistribués aux différents villages, lissant ainsi les pics de surproduction et les périodes de disettes. Aujourd’hui il reste les terrasses agricoles taillées dans la montagne.

Quelques cinquante ans plus tard les Espagnols arrivent, réduisant à néant les efforts agricoles. Ils imposent une nouvelle langue, et une nouvelle religion. C’est pourquoi aujourd’hui dans le moindre village de cinq familles il y a une place, une grande église blanche, et un terrain de foot. Il n’y a d’ailleurs pas vraiment de curée, seulement un habitant mandaté pour lire la messe, en espagnole bien sûr, même si quelques mots quechua se mêlent aux racines latine. Les habitants de ces villages n’ont pas grand-chose de latin. Les visages sont bruns et tannés par le soleil, ceux des Indiens Andins. Depuis les conquistadors, pas beaucoup d’européens vivent par là-bas. Ces villages sont constitués par quelques familles. chaque soirs nous étions accueillis par l une d elles. Les maisons sont en adobes de terre rouge, des briques de terre argileuse. La vie s’organise autour de la gestion des maigres ressources, des chèvres et un petit carré de pomme de terre. Cela constitue les repas, de viande séchée de chèvre, et des patates. Cela peut varier avec le maïs, séché ou frais selon la saison. Nous c’était l’époque des patates. Notre maitrise de l espagnol est mis a rude épreuve dans ce familles qui ne sont pas habituées à parler doucement pour les touriste et mélangent l’argot Quechua.

Le temps est aussi a la contemplation des montagnes incroyables et changeantes d une valles a l autre. Les premiers jours nous avons voyage dans les montagnes aux dégradés de couleurs. La terre argileuse passant du blanc au jaune, du vert émeraude au rouge. Il n y a pas vraiment de végétation, seule quelques touffes de piquant que quelques chèvres s’évertuent a manger. Ces reliefs sont tout en rondeurs, et par instant un campo, une étendue parfaitement plate émerge au milieu de ces douceurs ; Les couleurs chantent au cours de la journée, faisant vibrer les petites herbes dorée, entre les nuances de couleurs. Tout en bas coule un faible rio entre un lit de pierres grises.

Les chemins serpentent de montagnes en montagnes en ruban qui monte et descend et ne sa apitoie pas du sort des marcheurs qui inlassablement, jours après jours, franchissent montagnes après montagnes, les chemins tailles a flanc de montagnes d’ou s’étend un long précipice, autorisant les piétons et seules les mules aguerries peuvent ravitailler les villages.

Petit à petit les montagnes rondes et colorées laissent place e des sommets plus acères, aux pierres noires. Une nuit nous sommes surpris par une tempête de vent. Les toits de tôles s’envolent un à un, projetés comme de vulgaires chiffons. La petite porte de notre habitation ne résiste pas et s’ouvre sous le coup des rafales nous couvrant de fine poussière qui s’insinue partout. Le matin nous sortons dans une brume de poussière qui enveloppe tout le village. Nous voyons à peine les montagnes qui nous entourent. Quelques heures après le soleil disparaît à son tour derrière le nuage de poussière qui s’épaissit, et nous cache définitivement les montagnes. Nous partons avec un pic-up pour passer le col et nous continuons de marcher sous un vent un peu p lus calme dans une autre vallée.

Après six jours de marche nous arrivons à Nazarenno bien fatigués et les pieds ayant soufferts. On apprécie une bonne Milanesa et sa purée-maison, une soupe et même une orange, mais aussi un petit verre de bière frais. Même si Nazarenno est un village très reculé, le peu de modernité, de l’électricité et un baquet d eau chaude pour se laver nous fait un bien fou.

A six heure du matin nous parton en taxis collectif pour rejoindre Yavi. Dans la nuit, tout endormis et gelés nous partons sur la crête à 5000 m. Nous contemplons la vallée dans l’aube rougeoyante. Puis nous rejoignons la puna, ce fameux plateau Andin. Nous sommes à 4000 m et les petits ruisseaux sont gelés, laissant de gros blocs de glace sur la piste. Nous croisons quelques petits villages, avec leurs églises et leur terrain de foot, les lamas devant les trois maisons.

Dans la matinée nous arrivons au village de Yavi. Village dit de « communauté Indigène » près de La Quiaqua, la ville frontière avec la Bolivie. Comme dans les petits villages de montagne, les femmes portent une jupe, un châle de couleur vive et un chapeau plat, qu’elles n’élèvent que pour dormir, dans le dos, une étole de travers pour porter leur bébé ou de lourds fardeaux. Ce village est aussi en adobe rouge, le vent toujours persistant lève toute la poussière des rues de terre, nous transformant en petits fantômes. Bien sûr il y a aussi l’église toute blanche. Et, dans ce simple village, cette église possède un immense autel doré. Les habitants de ces régions Andine ont une grande ferveur religieuse, et une adoration pour la vierge bien plus importante que chez nous. Cette adoration de la vierge est due au mélange de la croyance en la Pachamama, la terre mère, la déesse nourricière. L’image de la femme, de la mère est très importante dans les foyers andins.


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