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"Mai 68" Quelle aventure...
Enfin paraît-il, puisque cette période riche en débordements , créations, réflexions et interrogations en tous genres, je la vivrais depuis un lit d'hopital au rayon pédiatrie- suite à un traumatisme crânien qui n'avait rien à voir avec quelque acte héroïque au service de la grande cause collective. Les conséquences en étaient nettement moins "glorieuses" un vol plané par dessus le vélo en revenant de chez un copain- la panoplie du train électrique mal arrimée à l'arrière du demi-course à guidons retournés et voilà le travail.
Aujourd'hui avec l'ambiance collante du tout sécurisé, j'aurais ptêt eu moins de problèmes- m'enfin! Entre-nous soit dit pour être toujours cycliste à mes heures, l'uniforme casque et gilet jaune... désolé pour les aventuriers du flip généralisé mais moi ça me perturbe -Et si ça continue, en marche forcée, les piétons vont bientôt y avoir droit-" big brother is watching you. Rien que le blaze du ministre de l'intérieur , ça fait peur non?
On aura l'air fin, tiens, avec notre armure, quand une de leur centrale "bio"-nucléaire nous pètera sous le nez...
"Depuis que t'es tombé sur la tête t'es plus pareil" voilà ce que me disait ma chère mère, quelques mois après mon exercice de style, elle rajoutait dans la foulée " tu m'as fait tellement souffrir que la prochaine fois je préfère que tu meures!" .Oups! Désolé d'avoir dérangé...j'essaierai de faire mieux .
Mais...C'est vrai que j'avais changé, y'en a qu'appellent cela les troubles de l'identité inhérents à l'adolescence et autre prose spécialisée pour éduc spé. comme ils faut . Mâ que voulez-vous c'est comme l'acné ça marche quasiment avec et c'est plutôt d'ailleurs quand il ne se passe rien qu'on peut se poser des questions pour la suite (quoique pour l'acné si on peut éviter, ça dérangera pas, parce-que...) Mais pour ma génitrice c'était forcément lié au fait que j'étais tombé sur la calebasse quelques temps auparavant.
Ben-tiens , j'avais été scout, jeune gaulliste ( je sais, les deux peuvent surprendre...) , enfant de choeur, quasiment destiné à la prêtrise, la totale quoi... et un peu plus tard on me retrouve fricotant avec les gauchistes de l'époque et autres amateurs de pousser de cheveux -
J'avais juste changé de crémerie c'est tout- et je trouvais mes nouveaux camarades de jeu, nettement plus excitants que les précédents.
Alors, en vrac et pas dans l'ordre, j'ai tout essayé du plus abscon et tordu style secte trotskyste: "demandez lutte ouvrière l'hebdomadaire du communisme révolutionnaire" pour la rime ça allait pas mal , pour la rigolade vous repasserez! mais aussi du catho de gauche -très tendance à l'époque: la jeunesse étudiante chrétienne, au début ça jetait mais quand on entonnait l'internationale le poing levé, les saints cierges en auraient avalé le bénitier-Ou là, nettement moins coincé que les JMJ d'aujourd'hui: "demandez Aristide le seul journal qui n'est pas entièrement pornographique" Voilà ce qu'on gueulait sur le terre plein des halles au marché du dimanche matin- et les aumôniers avaient les cheveux qui volaient au vent, la moto en bandoulière, et une sacré descente tabernacle (c'est le cas de le dire).
De là, en plein questionnement idéologique, existentiel et mystique réunis j'ai taté du libertaire (dans tous les sens de l'histoire) -"noir, noir, noir, c'est nous la marée noire"- "ni dieu ni maître", "ni coca ni cola", "be-bop a lu la à bas le salariat"... franchement au niveau slogans c'étaient les plus inspirés- mais le dogme de l'anti dogme à force ça se mord la queue; même si l'expérience communautaire... c'était plutôt sympa et au moins, contrairement à beaucoup d'autres qui prônaient la révolution aux sorties d'usine et rentraient se mettre les pieds sous la table ensuite, ça avait le mérite d'appliquer concrètement une certaine idée du socialisme- politique et quotidien- Quoi d'autre encore... les premiers balbutiements de l'écologie made in française, le mouvement autonomiste Breton , et sans les pruneaux le fhar de guy hocquenghem. Des collectifs et comités comme s'il en pleuvait; enfin quoi! on s'occupait , on s'amusait, on faisait la fête...En résumé, le mois de mai que j'avais loupé et bien je l'ai récupéré largement les années suivantes.../...
à suivre -éventuellement-mais faut pas lasser non plus-
"vas- y papi raconte tes souvenirs! et la médaille on te la colle où?" ben où tu veux mon ptit!