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J'en ai assez d'être blanc, je veux être noir.

Publié le 28 juillet 2009 par Achigan
Depuis quelques années déjà pointe en moi une fascination.
(Déjà, je sens que je vais commettre des horreurs de généralisation).
Bien que d'en parler me remplit déjà de malaise,
craignant à tous moments de faire un faux-pas raciste, je n'en démords pas.
Moi, qui il y quelques années détestait le hip-hop, le rnb, le reggae, le soul, par ignorance, je m'y découvre aujourd'hui des passions débordantes. En premier lieu, me concentrant sur le hip-hop, j'ai découvert des raretés musicales uniques.
Les plus intrigantes et les plus riches sont issues d'une culture afro hyper-créative,
mais quasi impénétrable pour un néophyte en la matière tel que moi.
À force de m'y mêler, de m'immerger dans ces sons mellow, chauds, colorés, rythmés différemment, j'en suis venu à une illumination certaine.
J'ai ouvert une lucarne sur un monde inconnu et ce que j'y vois me tente, me déstabilise.
Et en même temps me couvre de honte.
Dans une société soi-disant si multiculturelle que celle du Québec, je comprends mal qu'il n'existe pas dans mon entourage une mixité raciale plus prononcée. Pour être honnête, dans mon monde, la multiethnicité ne se perçoit pas.
Je ne connais pas de noirs qui soient issus de d'autres cultures que la mienne.
Ceux que je connais sont aussi pure laine que moi.
Peut-être plusieurs s'insurgeront et diront que peu importe que nous soyons blanc ou noir, (n'est-ce pas M. Jackson ?), nous sommes tous pareils. Mais en cela, je ne crois pas. Nous sommes différents.
Étant homosexuel, donc faisant partie intégrante d'une minorité culturelle, je ne prétendrai jamais être COMME les autres. Je ne le suis pas et nous ne le sommes pas. De fait, je ne peux donc m'empêcher d'en tirer la conclusion qu'être noir, ce n'est pas comme être blanc. C'est différent et ça se vit différemment.
Mais quelles en sont les différences ? Je ne le sais pas ! Mais j'en ai marre d'être blanc, je veux être noir.
Je veux que l'on me regarde en tant que noir, peu importe les préjugés et les difficultés sociales que cela peut engendrer.
Je n'ai pas peur de faire partie d'une minorité, au contraire, pour moi, c'est une richesse absolue.
Faire partie d'une masse informe de gens taillés dans le même moule, partageant les mêmes aspirations, les mêmes goûts, c'est une autoroute vers la monotonie et la stagnation.
Par contre, venir d'ailleurs, où venir d'ici mais avoir l'air de venir d'ailleurs (aux yeux de la majorité des gens), c'est une force qui doit servir à la démarcation. Se démarquer, être reconnu, être minorité visible, ce doit être une force pour s'intégrer dans le monde et y tailler sa place.
Je sens dans une musique populaire recherchée faite par des personnes de race noire une force qui submerge, qui englobe un peuple encore aujourd'hui, relégué à l'arrière-scène. Et je veux en faire partie.
Mais les portes sont fermées, il n'y a que la lucarne ouverte par laquelle je ne peux qu'épier.
Mais peut-être aussi est-ce que se sont mes portes qui sont fermées. Ou peut-être est-ce que j'attends quelque chose d'impossible, ou d'intangible. Peut-être sommes-nous vraiment pareil, vraiment identiques, sauf la couleur de notre peau.
Je n'en sais rien. Pourtant, j'ai un désir marqué pour la créativité des noirs, (je généralise encore), qui se manifeste différemment de la mienne. Leur fascination, leur façon d'aborder les sens qui se dégagent de la vie. C'est ultra-riche !
Et c'est probablement le poids dans la mesure, cet apport de différence, qui me manque pour être un être qui s'équilibre...
En attendant, sur ces propos spongieux de maladresse, je vais me reposer en écoutant ça...

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