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J'étais là avec les copains et les copines. A huit heures. On attendait le signal. Puis on nous a ouvert la porte. Alors on a foncé. Il y a quelques années, nos embardées étaient plutôt discrètes. Je passe sur les un ou deux mille peones, machos, caracoles et autres babosas qui encombraient le passage. Mais on bénéficiait d'une certaine discrétion. Une belle photo dans le journal, des pantins en blanc entourant un frère ou un cousin. Désormais, il n'y en a plus que pour les commissions du Real ou du Barça. Et nous passons à la télé. Plus possible de s'échapper comme cela a pu être le cas il y a 150 ans quand Cervato s'est fait la belle, interrompant définitivement le destin d'un étudiant vétérinaire et blessant trois personnes dont le régisseur des arènes. Il ne faut pas exagérer le danger que nous faisons courir lors de l'encierro : "il est plus mortifère de se promener sur les murailles de la vieille ville avec un coup de patxaran dans le nez"*.
C'était une autre époque. Deux ans après, Contador obtenait l'indulto. Voilà autre chose, cette tendance à vouloir nous laisser la vie sauve. Encore faut-il donner satisfaction. Le public ne doit pas avoir été volé. Chienne de vie. Il faut se faire recoudre.
On s'y attaque dès qu'on est rentré à la maison. Vous imaginez la corrida sinon ?
* Miguel Izu, universitaire navarrais et blogueur photo : fêtes de Linares de Mora. Petit clin d'oeil à Monsieur Poireau, amateur de statuaire ; j'avais pensé présenter cette photo du monument dédié à l'encierro à Pampelune signé Rafael Huerta installé en face des arènes mais la copie n'est pas autorisée. Même topo avec une photo d'écureuil d'Eirotropus qui résumait bien mon état d'esprit pourtant. La fragilité de l'homme face à la puissance de la bête. Quand je pense qu'il y en a qui interrompent le blogage par des vacances, nous avons décidéd'interrompre les vacances par du blogage tout en évitant le malaiselipothymique.