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La France veut sa filière d’énergies bleues

Publié le 30 juillet 2009 par Mcabon

Un plan de 100 millions d'euros, pour financer des installations pilotes, doit permettre d'atteindre 6.000 mégawatts d'origine marine en 2020.

(FILES) A file photo taken 03 March 2005 shows a wind turbine at the Horns Reef wind farm in Denmark, some 20 kms (12 miles) off the port of Esbjerg. Denmark, a world leader in wind energy production and consumption, has built the world's largest offshore wind park in the North Sea as it aims to generate 75 percent of its electricity needs with wind power by 2025. The blades of 80 giant wind turbines rotate high in the sky at the Horns Reef wind farm, the newest of Denmark's 11 offshore parks constructed since 1991. <br />           AFP PHOTO / Jorgen True                     TO GO W/ AFP STORY BY SLIM ALLAGUI
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AFP PHOTO / Jorgen True TO GO W/ AFP STORY BY SLIM ALLAGUI" />

Les énergies de la mer ont le vent en poupe. Dans ses décisions finales, le Grenelle de la mer envisage un plan d'investissements permettant d'atteindre une production de 6.000 mégawatts d'ici à 2020. À cette date, d'autres pays européens devraient avoir dépassé ce niveau, en particulier la Grande-Bretagne et l'Allemagne. Car la France revient de loin. Bien qu'elle possède la deuxième façade maritime au monde, avec 10 millions de kilomètres carrés, elle ne s'intéresse que depuis peu au potentiel de ses énergies marines renouvelables (EMR) jusqu'à en désespérer les porte-drapeaux. La reprise, quasiment in extenso, des conclusions du Grenelle par Nicolas Sarkozy, lors de son discours sur la politique maritime de la France jeudi dernier au Havre, devrait leur redonner du baume au c?ur : « Nous devons reconstruire une politique et une ambition maritimes pour la France. »

concurrence étrangère

En l'absence de perspectives de rentabilité à moyen terme, notamment due au tarif de rachat de 13 centimes d'euro le kilowattheure pour l'éolien offshore et de 15 centimes d'euros le kilowattheure pour les autres EMR, les investisseurs privés font cruellement défaut. Ils seraient favorables à la solution portugaise qui impose un tarif de rachat de l'énergie marine à 23 centimes d'euros le kilowattheure. Au risque de voir se précipiter des sociétés étrangères sans qu'une filière nationale n'ait eu le temps de se constituer, à l'instar de ce qui s'est passé dans l'éolien terrestre. L'instauration en France d'un fonds de 100 millions d'euros dédié au financement des installations pilotes doit permettre d'éviter cette situation.

Plusieurs sites pilotes seront sélectionnés d'ici à la fin de l'année, en priorité, voire en exclusivité, en outre-mer, pour les hydroliennes, les éoliennes flottantes, les pompes à chaleur-froid, l'énergie houlomotrice (créée à partir des vagues) ou encore l'énergie thermique des mers (créant de l'énergie à partir de la différence de température entre eaux de surface et eaux profondes). Pour Marc B?uf, en charge des EMR au sein du pôle de compétitivité mer Bretagne, « la phase de maturité industrielle est loin d'être atteinte. Nous pensons qu'elles permettront une production locale d'énergie pour une consommation locale et qu'elles seront constituées d'un bouquet d'énergies aux technologies diversifiées ». Pour lui, les questions du rachat et de l'aide au développement technologique sont essentielles. Tout comme la facilité d'accès à la ressource, qui ne va pas nécessairement de soi. Entre les plaisanciers, les marins-pêcheurs, les routes maritimes, etc., le littoral fait l'objet de toutes les convoitises. De plus, la loi fait obligation de réaliser des études d'impact qui ralentissent l'installation des projets et en renchérissent le coût.

Afin de faciliter les expérimentations, un appel d'offres va être lancé pour constituer un centre d'essais sur les EMR, à la manière de l'European Marine Energy Centre britannique. Situé dans les îles écossaises Orkney, ce centre permet de tester les technologies émergentes en conditions réelles. En France, Le Croisic (Loire-Atlantique) accueillera à l'été de 2010 la plate-forme d'essai pour l'énergie houlomotrice (5,5 millions d'euros d'investissements), ce qui en fait un candidat potentiel de choix pour devenir le centre d'essais national pour toutes les énergies marines. D'autant que le gouvernement souhaite montrer des résultats tangibles rapidement. n

par Mickaël Cabon, à Brest


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