L'ancien premier ministre Tony Blair sera amené à témoigner devant la commission d'enquête mise sur pied par son successeur, Gordon Brown, pour éclaircir les conditions de l'implication de la Grande-Bretagne dans l'invasion de l'Irak en 2003. "Les gens que nous inviterons à déposer seront ceux que nous jugerons les mieux placés pour fournir l'information dont nous avons besoin pour mener minutieusement notre tâche à bien. Cela inclut naturellement l'ancien premier ministre", a déclaré jeudi le président de la commission, l'ancien haut fonctionnaire John Chilcot.
L'enquête couvrira la période allant de l'état 2001 à la fin du mois de ce mois de juillet, a-t-il précisé lors d'une conférence de presse, ajoutant que les travaux de la commission avaient déjà commencé et qu'elle avait demandé au gouvernement de produire ses premiers documents. Chilcot a déclaré que les travaux de la commission seraient aussi ouverts que possible au public, afin que celui-ci ait confiance dans son indépendance et que certaines auditions seraient publiques ou retranscrites en temps réel sur un site Internet public. Initialement, les auditions devaient se dérouler à huis clos mais, face aux accusations de tentative de dissimulation, le 10, Downing Street a reconnu que certaines séances pourraient être publiques sans risque de compromettre la sécurité nationale.
Chilcot a encore dit que la commission consulterait les familles des 179 militaires britanniques tués durant le conflit pour savoir à quels aspects de la guerre elles souhaitaient que les enquêteurs s'attaquent en priorité.
La décision de Blair d'envoyer 45.000 militaires aux côtés des troupes américaines pour envahir l'Irak, dont elles sont actuellement en train de se retirer, a provoqué des protestations massives en Grande-Bretagne ainsi que la démission de plusieurs ministres de Blair. Celui-ci avait justifié l'intervention, qui a abouti au renversement et à l'exécution de Saddam Hussein, par la présence d'armes de destruction massive dont l'existence n'a jamais été confirmée. Les adversaires de Blair l'ont accusé d'avoir fait état de faux renseignements à ce sujet.
Source du texte : LE MONDE.FR