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Le mystère du "chimoute"

Publié le 05 octobre 2007 par Philostrate
La pelouse du parc des Princes est orpheline. Jamais plus personne ne l'embrassera comme son fougueux prétendant à la crinière blanche. Francis Borelli, enterré aujourd'hui à Toulon,  est passé à la postérité ce jour du  printemps 1982 où, tout à la joie de voir le PSG, "son" PSG, remporter la coupe de France, il avait devant les caméras posé ses lèvres sur le vert gazon.     Borelli restera le président des premières pour le Paris-Saint-Germain. Premières victoires en coupe de France, en 1982 contre Saint-Etienne et en 1983 contre Nantes. Premier match de coupe d'Europe pour une soirée héroïque (5-1) contre le Lokomotiv Sofia à l'automne 1983, avec un but venu de l'hyper espace signé Toko. Premier titre de champion de France en 1986 avec Gérard Houiller aux commandes…     Francis Borelli, c'était surtout "une gueule" et un bagou riches en expressions dorées au soleil de Tunisie. L'homme aimait la beauté, la vista, les artistes du ballon aux coups de pattes dévastateurs. Au point, parfois, de s'emballer un peu vite devant un geste de classe. Je me rappelle d'une réunion de supporters, dans le ventre du Parc des Princes, comme il s'en tenait alors tous les ans. Interpellé par un groupe de supporters perplexes devant le recrutement du "buteur" autrichien Richard Niederbacher, Francis s'enflamme. Voilà qu'il nous décrit le fantomatique attaquant en héros de saga, dribblant d'un coup de rein, crinière au vent, un Gérard Janvion déjà vieillissant lors d'un match amical. Borelli avait eu pour ce joueur, bien vite oublié, l'un de ces célèbres emballements, qui valèrent au PSG de belles réussites - dois-je vous reparler de Safet ? - mais aussi quelques flops incontestables.     Francis Borelli, c'était aussi une petite sacoche, qu'il gardait toujours à la main, y compris lorsqu'il "en claquait une" à la pelouse du Parc des Princes. Interrogé sur son contenu par un journaliste un soir de victoire , ce roi de la pirouette lui avait mystérieusement confié qu'elle préservait des regards indiscrets son "chimoute", un porte-bonheur, qui ne devait jamais être dévoilé faute de perdre à jamais son efficacité. Il n'en dit pas plus. Amulette ou patte de lapin, le "chimoute" reste un mystère. Après son départ du club, dont Canal+ l'évince sans ménagement au début des années 1990, le pouvoir de cet étrange grigri semble toutefois diminuer. Un bref passage à Cannes et Borelli sort du paysage du foot français, un déchirement pour cet éphémère international tunisien né avec un ballon dans le cœur. Pas étonnant qu'ensuite la maladie le rattrape. Il a aujourd'hui rejoint au paradis des footeux Michel N'Gom, l'un de ses chouchous, prometteur attaquant parisien mort au volant de sa voiture en 1984 après son transfert à Auxerre. Plutôt que de l'homme diminué de ses dernières années, souvenons-nous de la silhouette flamboyante du beau Francis, croquée ci-dessus en 1983 par Dero rasant l'entraîneur nantais Jean-Claude Suaudeau le jour de la finale de la coupe de France. Borelli, "LE" président du PSG pour l'éternité…

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