Les îles dans nos imaginaires laissent toujours une idée d’aventure, repères de pirates, robinsonnades volontaires ou forcées, exils, paradis ou enfer, personne n’est réellement indifférent. Raison de plus de se rendre aux îles Lavezzi ? C’est au coeur une réserve naturelle, à quelques encablures de Bonifacio avec vue sur la Sardaigne.
Pour les visiter le seul moyen de locomotion est le bateau, plus particulièrement un classique promène couillon. En arrivant sur Bonifacio des Parkings gratuits vous attendent si vous payez vos billets de bateau en arrivant ! Hum, cela laisse peu de place à la négociation. Nous décidons de prendre le parking « normal » payant, 4 €uros la ½ journée, 7 pour la journée. A peine sommes nous arrivés sur le quai où s’alignent les companies que noussommes interpellés, « Madame, Monsieur, je peux vous renseigner sur la destination ? »
« -Non, en fait uniquement sur le prix, pour une famille nombreuse, 2 adultes et trois enfants », répond Véronique, destabilisant pour le coup le jeune rabatteur.
« - Voyons voir », il prend le temps de la réflexion, jauge la famille, ou fait semblant, puis nous offre le voyage pour les 5 au prix des deux adultes. Bien joué, nous n’en demandions pas tant. Effet crise ou pas, sur le début de saison il est clair que 2 payants valent mieux que zéro. D’ailleurs d’autres voyageurs embarquent aussi leurs enfants « gratuitement ».Le service est rôdé et commun à 5 « compagnies », direction les îles Lavezzi à l’aller, au retour petite promenade du côté de Cavallo puis visite des falaises et de la grotte avec le plafond percé en forme de Corse inversée…
Quelques minutes plus tard le bateau largue les amarres, nous voici au ras des falaises, passage du phare, vue sur Bonifacio. Toujours aussi impressionnantes, les maisons de calcaires sur les falaises de calcaires, la cité "blanche" au pays du granit a de la superbe. Le guide démarre ses commentaires… « Bonifacio est la ville où il y a le moins de disputes conjugales… » le tout dans un bilinguisme parfait Franco-Italien.
Une demi-heure plus tard nous voici arrivés, quelques voiliers sont présents, déjà quelques touristes sur une plage, les rochers sont impressionnants, la mer est translucide, nous débarquons, le soleil tape un peu.
La petite dernière n’a vraiment pas envie de marcher, nous partons sommes dépassés par tous les touristes. Nous suivons un chemin qui nous conduit sur une plage déjà bien remplie (ceux qui se dorent la pilule sur la côte d’azur la trouveraient vide), le rêve de robinsonnade est quand même bien loin.Sortie du pique-nique, l’eau est vraiment claire, tiens des poissons, plein de poissons.
Réserve naturelle oblige ils sont nourris à souhait, certains touristes leur donnent du pain et la mer s’agite convulsivement, les gentils petits poissons donnent l’impression de s'arracher la nourriture. Avec une telle eau c’est l’heure d’aller se baigner. Si vous avez oublié votre masque, tant pis pour vous, sinon c’est un pur régal. Attention toutefois aux méduses, elles sont présentes un peu partout, leur prolifération est rendue possible par notre capacité à polluer mers et océans de sacs plastiques tuant les prédateurs de ses bêtes visqueuses quoique pour certaines d’une beauté surprenante.L’île mérite aussi qu’on s’y promène, les rochers, les plages, le cimetière qui héberge les morts du naufrage de la
Sémillante : voilà qui fleure bon
l’aventure. Il y manque un guide pour y découvrir la flore, pour raconter l’île et ses histoires secrètes. Par contre pas de bar, pas d’eau, pas de glace, pas de sandwich, bref pas de commerce, alors petit conseil partez équipés !
L’heure du retour approche, direction le bateau, la visite guidée nautique peut redémarrer, tour de l’île de Cavallo, « réserve de milliardaires », le guide, lui, adapte son discours en italien aux italiens et désignent les demeures des célébrités italiennes, puis fait de même pour les français.
Nous verrons bien un lieu de vigiliature du "Cavaliere", déception : au téléobjectif pas de jeunes filles nues dansant au bord d’une piscine.Décidemment je n’aime pas faire le tour des « riches », j'ai l'impression de faire du voyeurisme organisé. Le guide fait du gringue aux jeunes filles qui bronzent sur leur voilier, et aussi un peu d’humour, les mêmes blagues chaque jour, dur métier!
Enfin nous longeons la côte, encore des maisons de riche acteurs, philisophes et sportifs, le phare de Pertusato, les baigneurs au pied des falaisessont ridiculement petits, les grottes, l’escalier du roy d’Aragon, le chapeau de Napoléon, le gouvernail de la Corse et la corse à l’envers.
Aller, maintenant, il ne nous reste plus qu’à faire un petit tour dans le ville….