Je n'aime pas, je n'aime pas, mais alors je n'aime vraiment pas les films dans lesquels une mère voit mourir son enfant, surtout quand il a l'âge d'un des miens. Difficile d'éviter de me projeter dans sa situation, et c'est une garantie d'idées noires et de cauchemars. Bref, j'aime pô. Alors pourquoi diable ai-je choisi de regarder celui-là? Je suis faible, je l'avoue, je n'ai pas su résister à la perspective de revoir Matthew Macfadyen et Ewan McGregor. Et puis Ewan McGregor avec Michelle Williams, c'est un duo qui m'avait bien plu dans Deception... alors... pourquoi pas?
L'histoire, c'est celle d'un couple qui vit modestement avec leur enfant de 4 ans... une jeune femme au foyer et un démineur de la police londonienne, tous deux enfermés dans la hantise qu'il ne revienne pas de l'une de ses missions. Séduite par l'un de ses voisins intrigué à la fois par sa beauté, sa tristesse et son franc-parler, elle est en train de faire l'amour avec lui (je n'avais plus vu de scène aussi graphiquement explicite depuis longtemps, d'ailleurs!) lorsque six terroristes font sauter le stadium où se trouvent son mari et son fils... et où aurait du se trouver son amant.
Le deuil est terrible, alternant le besoin de comprendre, la résignation, le refus de la réalité, le transfert d'affection, l'envie de vengeance, la culpabilité, l'illusion, les accusations, le désir d'en finir... et au bout d'un très long tunnel, l'espoir. Épaulée par deux hommes qui l'aiment à leur manière et qui contestent chacun la légitimité de l'autre, avec tort ou raison, c'est en elle qui va trouver la force de vivre.
Pas de mystère, j'ai trouvé ce film très dur, et en même temps, par moments, d'une grande poésie... avec en fil rouge du deuil, l'enquête autour de l'attentat mené par celui qui veut l'aider à comprendre, et la lettre de cette jeune femme à un certain Osama.
Réalisé par Sharon Maguire. Avec Michelle Williams, Ewan McGregor, Matthew MacFadyen. Sorti en 2008 (pas en France).
DVD dispo sur Amazon UK.