Dans ce "tintamarre", j'ai trouvé un article de Jacques Gimart sur son blog Nostal'JG qui m'a beaucoup plû car il va contre le consensus ambiant d'un film sur le jeu d'échecs alors que la réalisatrice elle-même et Sandrine Bonnaire ont dit qu'il n'était qu'un prétexte pour un scénario.
Queques extraits :
"Remarquons tout d’abord que l’affiche du film prend soin d’oublier l’échiquier, tant dans l’image que dans les mots. Une manière élégante de fuir l’univers réducteur des 64 cases, réputé par trop intello. Parce que « l’air du temps » est plutôt fâché avec les « produits intello »…
Saluons aussi la subtile « libre adaptation » du roman « La joueuse d’échecs » de Bertina Henrichs. Le jeu d’échecs n’est que le prétexte instrumental à une version contemporaine, glauque à souhait, du conte Cendrillon. Ou comment une simple femme de ménage,
lasse de mimer le bonheur conjugal, se laisse porter et emporter par ce jeu envoûtant. Une terrible addiction entre refuge et perdition : misérable pathologie du joueur d’échecs, incarnée à
merveille par Sandrine Bonnaire, en pauvresse plus touchante que jamais.
Rendons enfin hommage au réalisme désenchanté qui sert d’approche au noble jeu et à ses mystères insondables. Même si certains clichés reviennent à
outrance : la pseudo-connotation intellectuelle du jeu, les allusions philosophiques un peu lourdingues, — comme si les vrais joueurs d’échecs étaient du style à
philosopher ?! —les échanges de regards, méchants ou compatissants, entre joueurs, une attitude désinvolte dont un joueur d’échecs bien élevé sait s’abstenir…
Point d’orgue de la démonstration, les dialogues du film privilégient une conception aliénante du jeu d’échecs......"
L'article mérite d'être lu en entier sur le blog de Jacques Grimart.
Je ne pourrai jamais m'empêcher de penser qu'un discours unique n'est qu'une pensée aliénante qui souhaite emmener la majorité vers un but qui est souvent personnel. Dans le cas du film
"Joueuse", le consensus est lié a des intérêts commerciaux et d'exposition aux feux de la rampe. Merci à Jacques Grimart d'avoir allumé un contre-feu.
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