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Le petit Vietnam du petit Nicolas

Publié le 07 août 2009 par Juan
Alors candidat à l'élection présidentielle, Nicolas Sarkozy avait promis ... un désengagement de l'Afghanistan: "Il était certainement utile qu'on les envoie dans la mesure où il y avait un combat contre le terrorisme. Mais la présence à long terme des troupes françaises à cet endroit du monde ne me semble pas décisive". Un an plus tard, parvenu à l'Elysée, le monarque nous expliqua le contraire: en février 200!, il fallait renforcer le contingent français aux côtés des forces de l'Otan, pour lutter "pour la paix" et combattre "les barbares". Un petit millier d'hommes rejoint alors les troupes sur place. Le 19 août 2008, dix soldats français périssaient dans une embuscade. Nicolas Sarkozy célébrait la mémoire des "combattants de la paix".
Samedi dernier, on apprenait qu'un soldat du Régiment d’infanterie de Marine de Vannes, âgé de 22 ans, avait été tué dans une embuscade qui coûta la vie à 5 autres militaires étrangers. Le communiqué de la présidence française prit des accents bushistes : "Le chef de l’État a une nouvelle fois condamné avec force les pratiques lâches et barbares des ennemis de la paix en Afghanistan et a réaffirmé la détermination de la France à lutter, aux côtés du peuple afghan, contre l’obscurantisme et le terrorisme." Trois autres militaires français ont été blessés le 21 juillet. Il n'y a eu que 29 morts français depuis 2011, dont près de la moitié depuis 2 ans...
Strapontin à l'OTAN
Il y a quelques mois, la France a rejoint le commandement militaire intégré de l'Otan, après l'avoir quitté en 1966. Le débat sur cette réintégration a été occulté. Sarkozy l'ayant officiellement annoncé sept jours avant le débat parlementaire. Depuis, la Sarkofrance tente de convaincre une opinion française dubitative que ce renforcement signifie rééquilibrage en faveur de l'Europe au sein de l'alliance atlantique. Le 30 juillet dernier, un officier français s'est ainsi trouvé nommé au poste de Commandant suprême allié de la Transformation à Norfolk, l'un des deux strapontins promis aux Français pour leur ralliement. L'Elysée a le communiqué triomphant: "Cette nomination, après celle du général Philippe STOLZ au poste de Commandant de l’état-major de force interarmées le 20 juillet dernier, confirme le renforcement du rôle de l'Europe au sein de l'Alliance, qui était au cœur de la décision de la France de reprendre toute sa place dans la structure de commandement de l'OTAN."
Rupture consommée avec le monde arabe ?
Mardi 4 août, le numéro d'Al Qaida a nommément visé la France. La Sarkofrance est la cible. Ayman al-Zawahiri s'en est pris aux polémiques françaises sur le port du voile et la burqa: «La France prétend être un pays laïque alors que son coeur est plein de haine pour les musulmans». D'après un récent rapport, la police française n'a recensé que 367 burqa. Pas de quoi fouetter un chat. Pourtant, le sujet, utilement symbolique, est pris en exemple par les fondamentalistes.
Nicolas Sarkozy avait tenté de solidifier nos relations au Moyen Orient. Mais l'Union Méditerranéenne s'est brisée sur la guerre à Gaza. Retour au point de départ ?
Au Royaume Uni, un rapport critique de la commission des affaires étrangères de la chambre des Communes est sorti ces derniers jours. La stratégie britannique, mise en oeuvre par Tony Blair depuis les attentats du 11 septembre, est sévèrement tâclée. Nos voisins s'aperçoivent de l'enlisement afghan.
La Sarkofrance reste anachronique.

Pour Sarkozy : aucun dialogue possible avec les talibans...
par politistution

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