Magazine Politique
Les derniers échanges sur la ligne LGV Sud Europe Atlantique entre la Présidente de la région Poitou Charente et le Gouvernement montrent un dialogue impossible qui est lourd de sens sur les dysfonctionnements de la démocratie française.
Parler de l'opposition c'est définir les conditions pratiques de la vie d'une démocratie. Cela montre l'importance de l'enjeu.
Parler des conditions de travail du Pouvoir avec l'opposition, ce n'est pas parler d'autrui. C'est aussi toujours parler de soi-même. Non seulement parce que dans une vie démocratique " normale ", chacun doit s'attendre à vivre un " temps d'opposition ". Mais surtout parce que même au pouvoir le bon équilibre démocratique réside autant dans le comportement de l'opposition face au pouvoir que dans le comportement du pouvoir face à l'opposition.
La destruction mutuelle ne doit jamais être à l'ordre du jour. Il n'y a pas de démocratie sans le respect, voire même la culture, du pluralisme et de la diversité.
Toute la vie démocratique peut être résumée dans cette acceptation permanente de la diversité donc de l'opposition.
La diversité porte le débat.
Elle contient la notion de " rechange " ce qui est une nécessité dans toute démocratie grâce au mécanisme de l'alternance.
Loin de telles règles, une détérioration manifeste du débat démocratique est intervenue dans la vie politique française. Ségolène Royal en est l'une des victimes périodiques. C'est une situation grave qu'il importe de ne pas banaliser.
Il y a peu de démocraties modernes où la représentante de 47 % de l'électorat se voit recommander une "aide psychologique" comme réponse à une critique légitime.
Cette radicalisation du discours politique est la négation du débat. Les conditions de réponse de l'UMP sur la lettre de Mme Royal au Premier Ministre pour la ligne LGV sont du même registre.
C'est une tendance inquiétante qui n'est pas à l'honneur de la majorité présidentielle qui gagnerait à installer les conditions pacifiées d'un dialogue républicain indispensable.