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Royal Air Farce

Publié le 07 août 2009 par H16

La polémique enfle doucement dans la blogosphère et sur les médias traditionnels : il semblerait que la Royal Air Farce ait encore frappé. Comme à son habitude, il s'agit d'une frappe massive, en piqué et de très haut, puis d'un passage au raz des pâquerettes. Le final, comme de juste, est totalement prévisible : perte brutale d'altitude et crash explosif pour terminer. Heureusement que la PMatrouille du Poitou est là, sinon le mois d'août nous semblerait bien calme...

Parfaitement en phase avec la mode actuelle qui consiste à agiter les bras en espérant produire de l'énergie durable et verte, notre dame aux caméras s'emploie, pour conserver un minimum d'existence dans la sphère politique, à ramener sa fraise dès qu'elle le peut sur à peu près n'importe quel sujet bateau en utilisant une méthode puissamment efficace : la victimisation.
Cette fois-ci, elle a utilisé le prétexte de la Ligne Grande Vitesse pour attaquer en deux temps : pleurnicher abondamment sur les misères qu'on lui fait (c'est un vrai renouveau de sa stratégie, hein) puis vilipender de façon acide ses prétendus bourreaux (là encore, on sent l'inédit).
J'ai pas mal hésité à parler de cette énième saillie de Ségolène tant la péronnelle nous a habitué à ses gesticulations médiatiques. Je suis en effet partagé entre l'envie d'applaudir des deux mains et celle de me moquer sauvagement de ses misères.

Royal Air Farce

Encore un film d'action destiné au bide commercial
D'un côté, elle a trouvé un angle d'attaque intéressant. Et puis, lancer des polémiques au mois d'août, c'est une bonne aubaine pour le blogueur dilettante. Bref : en dénonçant l'impécuniosité de l'état, elle ne peut que taper juste. Dénoncer les tentatives de l'État Jacobin d'aller piocher dans les caisses de la région ce qu'il ne trouve plus dans ces caisses, c'est, finalement, une magnifique illustration du combat que mènent les libéraux, si ce n'est que, bien sûr, notre fine stratège ne pousse pas le raisonnement à son terme. On pourrait en effet noter que ce qui est vrai de l'état pour la région l'est aussi de la région pour le département, du département pour les mairies et des mairies pour les citoyens et les entreprises de ce pays.
En gros, c'est bien joli de dénoncer le vol de l'état pratiqué sur les régions, mais c'est oublier un peu vite le vol généralisé de toute la caste politique sur leurs assujettis fiscaux, le vol de toutes les strates administratives sur le citoyen de base qui ne voit plus, concrètement, où passent les monceaux d'argent qui lui sont prélevé quotidiennement.
En outre, la satisfaction d'entendre un discours de rigueur budgétaire dans la bouche d'un représentant politique est rapidement occultée par le contexte bien particulier dans lequel le discours est tenu : Ségo est, finalement, en pleine campagne et ses effervescences ridicules sont totalement calculées pour la rappeler aux bons souvenirs de ses pigeons électeurs. Elle applique en cela la méthode Frêche (dont elle est proche, dit-on) qui consiste à brosser le citoyen dans le sens du porte-monnaie en période électorale histoire de pouvoir repasser par la case départ et toucher les paquets d'euros qui vont avec.
Evidemment, une fois réélue, tous ces beaux discours ne se traduiront par absolument rien de concret. Elle braille à qui veut l'entendre que sa région serait bien gérée, voulant probablement dire que les augmentations constantes de taxes et impôts égionaux rattrapent un peu la croissance effrénée des budgets qu'elle manipule ; et "manipuler" est bien le terme lorsqu'on se rend compte que les circonscriptions de sa région qui ont l'heur d'être à gauche touchent nettement plus de subventions que celle qui ont la désagréable manie d'être à droite.
Autrement dit, notre parangon de vertu tance vertement la gestion d'un état tout en appliquant pour elle une métrique de moralité totalement différente, dans cette décontraction si parfaite qui caractérise les imbéciles et les arrogants.
Mais le plus triste dans toute cette affaire est qu'il n'en faut pas plus pour faire embrayer les journalistes, puis les clowns de l'UMP, puis Ségolène en retour, ce qui donne, finalement, une parfaite illustration de la médiocrité alarmante de la politique dans ce pays.
Comme je le disais en introduction, là où le débat partait de haut (une critique de la mauvaise gestion étatique), on est rapidement passé au rase-motte caractéristique de la vision microscopique de nos dirigeants : chacun s'emploie à renvoyer la balle pour ne pas passer pour vaincu dans les joutes oratoires qui rythme l'absence de réflexion profonde de nos élus. Et le niveau des réponses est à l'avenant.
La vérité est qu'évidemment, Royal ne peut tout simplement pas faire une croix sur la LGV. Son histoire de chantage est une magnifique esbroufe typique de ses agissements antérieurs : quand ce ne sont pas les affres du machisme face à sa féminitude qui sont mis en avant, ce sont les méchants de la majorité qui lui font des misères. Il y a quelque chose de répétitif, de pathétique et de baffdanlagueulo-déclencheur dans ces attitudes pénibles avec lesquelles elle a choisi de faire sa communication...
En pratique, sa région ne peut se passer de ces infrastructures , pour des raisons purement politiques. Pour des raisons totalement politiques, elle se pose donc en victime. Pour des raisons éminemment politiques, elle en fait tout un plat et utilise les médias pour relayer ses petites crises de nerfs factices. Bref, on parle d'un bout à l'autre de politique.
Et d'économie, point.
Bah. Ça occupe en août.


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