Par Eustache le vendredi 07 août 2009, 20:50 - Jura - Lien permanent - 36 lectures
Au départ de Goumois, voici une randonnée tranquille de part et d'autre du Doubs frontalier, à faire en famille lors d'une chaude journée d'été.
On pourra stationner au parking de l'aire de pique-nique des Seignottes à la fin de la petite route qui mène au stade nautique.
Balisage jaune et bleu en France et losange jaune en Suisse.
Distance estimée : 12 km
Dénivelé cumulé montant : 230 m
Temps estimé : 4 à 5h en comptant les visites sur les sites
Numéro carte IGN Randonnée : 3623 OT - 1:25000
Randonnée effectuée le : 21 juillet 2009
Itinéraire
Plan de coupe
Détail de la randonnée
Au détour d'une courbe du Doubs
De Goumois au Bief d'Étoz
Partant du fond de l'aire de pique-nique des Seignottes, le sentier remonte le long de la rivière, surplombant à peine le niveau de l'eau. Puis on prend un peu d'altitude pour franchir l'obstacle formé par le rocher du Theusseret. En contre bas, le barrage de l'ancien moulin, aujourd'hui auberge bienvenue sur un itinéraire de randonnée ! De retour sur les bords de la rivière, on profitera de quelques uns des accès à de petites plages sous les frondaisons pour jouer à cache cache avec les poissons ou profiter de la sérénité du calme plan d'eau...
Au printemps, au détour du grand coude de la rivière, on pourra même contempler (sans les cueillir !) les iris au jaune lumineux...
Bientôt, une petite échelle métallique permet de nous hisser plus facilement sur un ressaut rocheux. De sa plate-forme, on serait bien tenté de plonger dans la petite crique qu'il abrite et dans laquelle d'énormes ombres communs se faufilent au milieu des nénuphars...
Puis le courant se fait un peu plus rapide et sonore. Bientôt, une petite montée nous déposera à "la Place à Charbon", sur une large route forestière. Une table de pique-nique peut être l'occasion d'une petite pause, et un abri (avec fourneau !) peut accueillir un ou deux randonneurs au long cours pour une escale à l'abri... Cheminant le long de la piste forestière, un bruit de fond de moteur attire bientôt l'attention : c'est l'usine électrique Suisse de "la Goule" que l'on découvre en contre bas.
Mais un écho de cascade incite à faire un écart pour aller la débusquer sur la droite du chemin. Un site étonnant se dévoile : on est manifestement en présence d'un vestige de grotte effondrée. Les parois du cirque rocheux dans lequel tombe la cascade est fait d'avéoles garnies de vieilles stalagtites érodées.
Tombée du rebord de la falaise, la chute est amortie par un joli cône de concétions avant de se laisser aller dans une vasque verte et de s'échapper par la porte rocheuse... Encore une centaine de mètres, et nous rejoignons une petite route goudronnée.
Les cascades de la Goule
Le Bief d'Étoz
A ce carrefour, une chapelle...
La Chapelle du Bief d’Étoz dédiée à la Vierge est construite en 1692 par Messire Jacques Rondot. Alors qu'il descendait le chemin très pentu qui venait de Charmauvillers, il fut désarçonné et jeté violemment sur un rocher appelé depuis "le Saut de Messipierre" . Sérieusement blessé, il fit le voeu d'ériger un sanctuaire à la Vierge s'il guérissait...
Les légendes locales ne manquent pas sur ces lieux chargés d'histoire :
Au XVIe siècle, on dit qu'une petite communauté paysanne s'était installée sur les bords de la rivière. Or, le 18 octobre 1356, un violent séisme dont l'épicentre se trouvait à Bâle, fit s'écrouler les rebords de la falaise, faisant disparaître les maisons sous des tonnes de rochers. On murmure qu'une marmite de pièces d'or y serait toujours enfouie...
Ce fameux tremblement de terre a surtout eu pour effet de modifier le cours de la rivière, créant ainsi par l'amoncellement des rochers éboulés, un goulet et des rapides favorables à l'établissement des moulins du Bief d'Étoz :
Sur les rives du Doubs, s'élevait à cet endroit un ensemble de bâtiments de taillanderie, meunerie, scierie, huilerie... sous l'impulsion de la famille Rondot, installée depuis 1613.
L'avénement de l'électricité, l'éloignement des grandes voies de communication, la crue exceptionnelle de 1910 qui emporta une partie des bâtiments, eurent raison de ce hameau naguère florissant...
Pour accéder aux ruines (aller et retour) de ce hameau disparu, il suffit de descendre le sentier qui fait face à la chapelle : malgré l'avertissement indiquant un "chemin privé", il est parfaitement autorisé et entretenu par "la Société des Sentiers du Doubs" qui a contribué à la remise en valeur du site.
Arrivés au bord de la rivière, le chaos cyclopéen nous offre un spectacle grandiose pour peu qu'on aille jusqu'au bout de l'allée dallée.
Au-dessus du Theusseret
Retour par le Theusseret
De retour sur la route, on la continue sur quelques centaines de mètres avant de bifurquer à nouveau dans la forêt, à gauche. Le sentier se faufile à travers un autre chaos rocheux témoin du fameux séïsme de 1352.
Bientôt, on débouche sur le hameau de la Goule où l'on passera en Suisse par un vieux pont métallique. En amont, la retenue d'eau qui alimente l'usine électrique, en aval, le goulet.
(Une pause restauration ou raffraîchissement est possible au Restaurant de la Goule)Le retour par le sentier côté Suisse (balisage jaune) n'offrira que le loisir d'avoir un autre point de vue sur quelques coins repérés à l'aller... Le large sentier quasiment sans "embûches" ni dénivellation bien marquée m'a paru bien monotone jusqu'à l'auberge du "Vieux Moulin" du Theusseret où il est possible de se désaltérer ou déjeuner.
Sur le site du Theusseret fonctionnait un important moulin, constitué d'une scierie et une meunerie. On y extrayait également le tuf de la carrière jouxtant la maison, pour la construction des cheminées.
Après quelques centaines de mètres, on quittera la route d'accès au Theusseret pour passer par la rive Suisse du stade nautique. On longera la berge où sont plantés les poteaux d'arrimage des fils tendus au-dessus des remous. Ceux-ci permettent la mise en place des portes de slalom pour les entraînements et les compétitions de kayak.
Profitant de la force motrice de ces rapides, le "moulin de Sous-le-Château" (de Franquemont) était établi ici.
Il en reste quelques vestiges que nous traversons avant de remonter sur le chemin, en face du poste d'arrivée des courses.
Il reste à rejoindre Goumois par la route et traverser le pont frontalier. Encore un peu de route départementale, puis celle, plus petite, qui nous ramène au parking des Seignottes. Sur le trajet, les panneaux didactiques "sur les pas de JJ. Rousseau" nous proposent de lire dans le paysage, l'histoire du pays. Il ne faudra pas rater le sentier qui redescend vers la rivière, juste au niveau du poste d'arrivée des courses : un panneau fait pour être lu en remontant marque le "début" du sentier. Juste en face, les vestiges du mur du moulin de Sous-le-Château. Quelques centaines de mètres plus tard, la boucle est bouclée...
Participants
Gene
Commentaires : Cette randonnée sur les rives du Doubs, bien fournie en panneaux d'interprétation, nous fait découvrir que cette vallée maintenant sauvage était jusqu'au début du XXe siècle, un lieu habité et laborieux.
Cette boucle correspond à la boucle 81 : "La Perle Franco-Suisse".
Elle est aussi englobée dans un circuit intitulé "la Ronde des Verriers", de Soubey à la Goule... mais il se trouve que les sites des anciennes verreries se situent en dehors de ce tracé !