- " Bonjour MC, j'appelle pour souhaiter un bon anniversaire à MiniBri..."
- " Oh, c'est gentil... comment allez-vous ?"
- "blablablablabla.... blablabla... blablabla"
- "Bon... et quand est-ce que tu m'amènes la petite ?... Parce que si je dois attendre après son père..."
- "Je ne suis pas là demain, mais, je suis vers chez vous cet après-midi. Si vous voulez, nous passons vous faire un coucou !"
- "Oh ben oui, venez me voir cet après-midi ! Parce qu'autrement, je ne la vois jamais la petite, tu comprends... Je suis son grand-père, hein..."
Dans la voiture, je m'entraîne physiquement : souris, MC... Tout le temps... Prends un air intéressé... Bien... Dis que son café soluble infect est très bon.... Fais semblant d'être attentive... Supporte l'odeur abominable de ses cigares... Happy face.. Pia pia pia partout dans ton corps. (Mya Frye, c'est toi qui me fais dire ces horreurs ?)
Je me prépare psychologiquement, aussi, à devoir recevoir toutes les peines du monde, les lamentations sur son fils, ses pseudos certitudes sur comment je vais... Et si je buvais trois coupes de mojitos au champagne avant d'y aller ? Ou si je prenais des anti dépresseurs ? Des euphorisants ? Non, MC, tu es une femme, une vraie, tu survivras à cette épreuve... ou pas... Sois forte !
Allez, hop, j'y suis. On respire. On sourit. Et c'est parti !
- " blablabla... et puis, tu sais que.... blablaba...
- - mmmhhh
- - blablablabla....
- - oui, effectivement....
-
- blablabla...."
- "Je ne le comprendrai jamais... vous aviez tout pour être heureux... blablablabla... et puis MiniBri, hein la pauvre...blablablabla... en plus, lui il est malheureux... blablabla..
- - Et bien, vous savez quoi ? Non seulement ça ne me regarde pas, mais en plus, c'est bien fait !"
Et en plus, j'en ai ras le pompon qu'il prenne ma fille pour une martyre parce que ses parents sont séparés. MiniBri est loin d'avoir l'air malheureux et elle semble avoir trouvé son équilibre avec moi, et sans son père... Il m'énerve avec ses vérités toutes faites...
Attention, c'est parti pour le couplet "Tu dois être malheureuse, toi aussi".
- "Et toi, ma pauvre MC... Ca va ?... Pas trop difficile ?... En plus, tu n'as pas de chance, ma pauvre. Les hommes, dans ta tranche d'âge sont soit des vieux garçons soit des divorcés. Les vieux garçons, ils ont forcément quelque chose qui ne va pas, hein... et puis, les divorcés, si ils ont divorcé, c'est qu'ils ont un problème hein... En plus, bien souvent, ils ont des enfants...
-
- Oh, mais, vous savez, il y a des divorcés qui sont très bien
!
- - Oui, mais regarde... toi, tu es seule... tu n'as pas trouvé un homme bien... donc, tu vois, il n'y en a pas !
- - Mais... Qui vous dit que je suis seule ?
Il me fait halluciner. Quand il ne parle pas de lui, il dit des énormités qui me font frémir...
Ou, c'était une façon détournée de savoir si j'avais quelqu'un dans ma vie... Et comme je pars du principe que moins il en saura, mieux ce sera pour tout le monde, je laisse planer le mystère et je refuse d'aborder le sujet. Je n'ai aucun compte à lui rendre.
Finalement, avant que ma fille ne soit aveugle à cause des 2674 flashs des photos qu'il a prises d'elles, j'ai levé le camp. Je veux bien faire une bonne action, mais il n'est stipulé nulle part qu'elle doit durer éternellement. Et soixante minutes, c'est la faille spatio temporelle que peut supporter mon cerveau dans le monde de mon ex beau-père. Au delà de cette limite, j'ai peur que Mère Térésa et Macha Béranger quittent mon corps et que je perde ma zen attitude...
Au terme de cette heure, j'ai failli envoyer à Benoît Sixteen une lettre pour lui demander à être canonisée pour avoir survécu à un tel sacerdoce. "Sainte MC, priez pour nous"... Ah oui, ça le fait, tiens...