Le cœur va se soulever à cette musique alliée à cette image d’exil. La libellule - du joli nom de dragonfly en anglais - messagère poétique d’une île à l’autre, ne peut rien y faire : elle n’est que poésie. Comment rejoindre sa maison quand on est enraciné dans une solitude lointaine qu’aucune volonté ne peut extirper. On le voit souvent, ça. On est souvent pareil, même, à tendre les bras vers les lumières si lointaines, si jolies…C’est ce qui nous donne notre forme, cette tension vers l’inaccessible, ce regard désolé vers ce qu’on ne pourra jamais atteindre et qui nous ronge de désir. Mais les racines nous rappellent à chaque instant que nous sommes rivés, cloués, attachés, trop lourds sans doute. Tout effort vers ce bonheur espéré est une douleur d’arrachement.
Une animation minimaliste et très touchante de Naoki Araiza Tokumasu, élève de la Vancouver Film School.