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K-On !

Publié le 10 juillet 2009 par Nemotaku
K-On !

Yui is ON FIRE

Yui is ON FIRE

Qu'on y adhère ou pas, le style slice of life reste un art délicat à mettre en animation. Comme ses homologues fort connus Azumanga Daioh et Lucky Star , K-On est une adaptation d'un 4-koma. Or si le 4-koma est le style par excellence pour raconter des tranches de vie, l'anime s'y prête moins par nature car il s'agit d'adopter un rythme qui permet d'éviter l'ennui du spectateur tout en ne trahissant pas l'ambiance originale de l'oeuvre. Ainsi « Lucky Star » joue sur un nombre abondant de gags et de références pour ne pas jamais perdre votre attention, au risque de faire passer pour longuettes ses phases plus posés. Quand à « Azumanga Daioh », l'anime a su très bien utiliser l'art de la longueur pour poser son univers et ses gags.

K-On !

Mise en musique

Pour K-On, c'est plus compliqué. Si son histoire principale, 4 lycéennes qui montent à l'arrache un club de musique, semble ouverte à un rythme soutenu, c'est loin d'être le cas dans la réalité. En effet K-On est avant tout une question d'ambiance lente et décontracté, de moments où on appuie sur pause pour se détendre. De l'adhésion du spectateur à cette ambiance et à ses personnages dépendait totalement la réussite de la série. Car c'est là que le contrat entre K-On et son public doit se faire. Il faut en effet accepter que K-On ne sera jamais un chef d'œuvre, ni un torrent d'action ou de gags mais une rivière tranquille dans laquelle on aime à se baigner les pieds nus allongé sur l'herbe au soleil.

Pas facile. Surtout qu'après avoir allumé comme un fou l'otaku lambda avec un opening bien pêchu, du genre qui te fait te lever de ta chaise pour te rendre ridicule à faire du air guitar , il fallait avoir les ressources nécessaires pour enchaîner au moins 20 minutes avant un ending du même acabit. Pas le moment de rester « lazy » donc, il ne s'agissait de ne pas se rater.

K-On !

Caractères

Pour cela, une recette sûre et éprouvée est une utilisation impeccable des caractères, bref des personnages. Ce qui est d'autant plus facile que les héroïnes de K-On sont vraiment un des points forts de l'anime. Entre Yui la tête en l'air cro mignonne, Ritsu l'énergique blagueuse, Mio la fille cool et ultra sensible et Mugi la « maternelle », difficile à moins d'être réfractaire au genre de ne pas céder au tir de MOE CANON. (Un jeu de mot pourri se cache dans cette phrase, sauras tu le retrouver ?) . Un capital d'adhésion immédiat du spectateur que la série saura toujours mettre à profit quand elle en aura besoin. En effet, le rythme étant lent et l'humour plus une question d'ambiance qu'autre chose, les personnages se doivent de porter vraiment l'histoire.

T'as de beaux yeux, tu sais !

T'as de beaux yeux, tu sais !

Lazy

Ce qui n'est pas forcément un bien. Car une fois la série terminée, rien de véritablement drôle, rien de vraiment musical, rien de véritablement raconté non plus ne ressort. Ceci est d'autant plus frustrant quand on voit l'histoire bouclée en seulement 12 épisodes (le 13ème étant un épisode supplémentaire presque bonus) et qui laissent derrière elle pas mal de regrets. L'absence de prise de risque est le premier d'entre eux.

Certes, ce n'est pas la marque de KyoAni ni l'objectif principal de K-On, mais tout de même. L'histoire avance péniblement et ne fait finalement QUE se reposer sur ses bases sans aucune possibilité de réelle évolution. C'est la loi du genre me retorquera t'on mais vers la fin de la série, une petite surprise intervient et fait vraiment du bien à l'ensemble en remettant des quilles sur la piste. Preuve que c'était donc possible. On notera aussi de vrais moments de néant (vert) assez chiants où le scénario semble vraiment être parti en week end. Paradoxalement, K-On est beaucoup plus « lazy » que « crazy ».

OBJECTION , ça ne peut pas être déja fini !

OBJECTION , ça ne peut pas être déja fini !

La cloche a sonnée...

Mais qu'importe finalement. Car dans le dossier K-On, la vérité est ailleurs. Elle est là où on oublie tout cela assez vite car même si elle cède à la facilité parfois, K-On est une série qui fait du bien, surtout vers la fin. C'est une série aussi relaxante qu'un bon bain et qui permet de se vider la tête rapidement dans un monde plein de moe où rien n'est jamais grave. Une sorte de thérapie posée aux antipodes de la PASSION enflammée des otakus qui ont détournés celle-ci sur les frêles épaules de Mio.

Le contraste est d'ailleurs saisissant entre la frénésie hallucinante pour ce personnage, le buzz pour cette série et l'image zen de 4 filles bavardant de tout et surtout de rien devant un thé sans réellement répéter.

A l'heure du bilan, K-On est une bonne série certes incapable d'échapper aux aléas du genre « slice of life » mais capable de beaucoup plus important : vous dé-stresser en moins de 2 minutes et vous rendre le sourire. On ne révolutionnera certainement pas le monde avec ça mais mais on s'en fout, l'école est finie.

K-On !


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