Robert Cialdini, dans Influence : Science and Practice, raconte l’histoire suivante :
Une hippie dans un aéroport. Elle donne une fleur à un homme d’affaires. Il se croit obligé de lui donner de l’argent. Discrètement, il se débarrasse de la fleur. Elle la récupère dans une boîte à ordure, et la donne à un nouvel homme d’affaires. Explication. L’humain obéit à la loi de réciprocité, une loi sociale : si on lui donne, il rend. La hippie a utilisé cette faille sociale pour collecter de l’argent.
Je dis et redis que les sciences du management sont devenues des sciences de la manipulation (par exemple : Totalitarisme et management). Cet exemple montre
- Un des moyens les plus efficaces de nous manipuler : la société nous fixe des droits et des devoirs, ils résident dans notre inconscient ; le manipulateur utilise les règles sociales pour nous forcer à n’avoir que des devoirs envers lui : soit nous le servons, soit nous sommes en contravention avec la société.
- Qu’aucune règle sociale ne peut être absolue, sous peine de devenir un moyen de manipulation tout aussi absolu.
- Que l’on ne suit plus les commandements de la société : qui rend encore ce qu’on lui a donné ? Nous soupçonnons certainement une tentative de manipulation. Malheureusement, cela veut dire que la société, basée sur l’échange, ne fonctionnera bientôt plus. Alors que faire ?
Faire le tri entre ce qu’il faut faire ou non est le rôle de la « raison ».