Après une nuit sur Monrondava, nous reprenons la route et notre 4X4 "privé", toujours à 4 : Juliette, Christian, Manue et Moi. Guy, le chauffeur tout terrain
et toute situation est bien sûr de la partie. 90 km de pistes nous attendent, soit 5 heures de route. Le 4X4 était à l'époque le seul moyen fiable de partir sur Belo et d'en revenir dans un laps
de temps déterminé. Première épreuve, le passage à gué
d'une rivière. Un villageois nous précède à pied pour tester les fonds. Et plus tard, il nous montre fièrement le croco qu'il a pêcher la veille dans ces mêmes eaux. Certes, celui n'est pas bien
grand mais ses parents ne devaient pas être très loin... Autres épreuves : les multiples arrêts techniques. La radiateur du 4X4 fuit depuis les Tsingy, il faut donc s'arrêter régulièrement pour
remettre de l'eau !
5 heures plus tard, la récompense ! Nous arrivons enfin à Belo sur Mer, petit village de pêcheur, au fond du fond de Madagascar. Là où le temps s'arrête et les routes ne vont pas beaucoup plus
loin. Là où l'on vit sans eau courante, sans électricité... Il nous faut trouver notre gîte pour les 2 nuits à venir et déchantons un peu... Les prix du Routard, pourtant de la même
année, sont erronés dans le mauvais sens.
Nous optons pour le "Dauphin" et ses bungalow en bois avec moustiquaire, terrasse et hamac. Les sanitaires sont spartiates et collectif. L'établissement est tenu par un Français qui nous raconte
son arrivée ici... Juliette est malade, dans 24 heures se sera mon tour. Foutu anti-palu ... aux nombreux effets secondaires. Ne lisez pas la notice ou vous n'oserez pas en prendre. Malgré ces
petits désagrément, nous admirons notre superbe VUE SUR MER ET LAGUNE !
JE VOUS LAISSE APPRECIER !....
Nous passons 2 jours et 2 nuits à Belo sur Mer. Il n'y a pas grand chose à faire à part se balader sur la plage, dans le village. Observer, découvrir, rencontrer. Prendre le temps aussi
d'observer les marées qui viennent parfois lécher notre bungalow pour se retirer ensuite.
Il fait très chaud. Nous sommes amorphes et subissons tous les effets secondaires des anti paludéens (et dieu sait que leur liste est impréssionnante sur la notice de ces maudits cachés !). La
matinée passera à buler dans les hamac. L'après midi, nous allons au bout de la plage. Nous y attend un bout de mangrove...
Notre première baignade du voyage se revèle y être un véritable délice ! (Certes,
je me suis baignée dans la Tsirinbihine mais bon...) Nous vivons au ryhtme permis par le soleil écrasant, tout doucement ! Cela nous repose aussi de notre activité incéssante depuis notre
départ.
Le soir, en longeant la plage, nous retournons au village pour y diner. Nous avons dégoté un boui-boui sympa. Ce trajet est l'occasion de vérifier la proximité des villageois avec la mer. Nous
sommes bien dans un village de pêcheurs !
Belo sur Mer est aussi le chantier naval le plus intéressant de l'île. On construit ici boutres et goélettes, embarcations indispensables à l'économie de toute la côte Ouest
Malgache. A elles 2, elles assurent 50% des activités maritimes.
Le transport maritime est très
développé et vital pour les échanges commerciaux, tant le réseau routier est peu développé et de piètre qualité ! Nous en avons fait l'expérience ! Et, alors que moteurs et carburant coûtent très
cher, le vent lui, reste gratuit bien qu'imprévisible !
La goélette, caboteur à faible tirant d'eau, possède un pont et deux mâts où est fixé un gréement trapezoidal. Le boutre est à mât unique, sans pont, et sa voilure est de type arabe.
Mais nous voici au village, village de case, de cocotiers et de carcasses de bateau traînant ci et là. Je me sens tellement loin de tout que je me dis que Robinson Crusoé aurait pu échouer
ici...