Personne n'ignore les liens de proximité existant entre le mouvement « Chasse pêche nature et traditions » et la droite. Les chasseurs sont rarement de Gauche (nul n'est parfait) et jamais membres des mouvements écologistes. Frédéric Nihous, candidat à l'élection présidentielle pour ce mouvement et tête de liste aux élections européennes, vient d'annoncer le ralliement de CPNT à l'UMP quelques jours après que Philippe de Villiers a ouvert la voie des renoncements.
Comme le dit Nihous « on a en marre de prendre des claques aux élections »…ce qui est le lot de nombre de mouvements marginaux. Les chasseurs ont créé CPNT pour peser sur les politiques dans certains départements qu'il s'agisse de la Somme, des Landes etc. mais à partir du moment où l'UMP leur donne satisfaction sur les dates d'ouverture de la chasse à la palombe ou celle du canard— parfois en pleine contradiction avec les directives européennes — rien n'empêche plus Nihous et ses amis de rejoindre la droite à laquelle ils appartenaient déjà sans oser le dire tout haut.
L'UMP devient donc un parti hégémonique à droite. Les souverainistes, les chasseurs, les centristes…tous se rallient au panache blanc de M. Nicolas Sarkozy. Les forces d'appoint disparaissent. Il y a une raison à cela : la menace d'une élection à un tour dans les tuyaux du gouvernement et sa réforme des collectivités territoriales. La Gauche ferait bien d'y regarder à deux fois avant que ses différentes composantes claironnent partout qu'elles vont faire des listes autonomes. S'il n'y a qu'un tour, l'union équilibrée devient obligatoire sous peine de voir la Gauche disparaître des assemblées locales.
La droite domine avec la présidence de la République, le Sénat, l'Assemblée nationale, la majorité du Conseil constitutionnel, du Conseil supérieur de l'audiovisuel, elle nomme les préfets, elle déplace les magistrats du parquet…si, en plus, elle découpe les circonscriptions pour gagner avec 48,5 % des suffrages et crée un mode de scrutin local défavorable à ses adversaires, la droite aura tout. La démocratie ce n'est ni l'uniformité, ni la domination sans partage. Il est temps que les citoyens cessent de dire « je m'en fous » et s'occupent vraiment de leurs affaires.