Un piano hésitant, comme fragile ; une mélodie bien charpentée. Brain Wilson’s touch, on ressent le soleil de la pop californienne des années 60 : chœurs, refrains ronds, mélodies acidulées, le soleil qui n’en finit pas de se coucher sur l’océan ; garçons de la plage, beach boys. C’est sucré comme un premier amour, cet océan de couleurs si prometteur, si chatoyant et fragile aussi (mais ça, on ne le sait qu’après, quand vient la nostalgie), comme cette cascade insensée et enivrante des premiers élans, des premières soirées, des premières sorties. Pop juvénile noyée de bulles, de regards si naïvement neufs où la vie se résume à l’éternité de l’instant, tel un perpétuel émerveillement. C’est une bulle qu’il faut savoir préserver sous peine de vieillir, cette belle innocence. On aura bien le temps de voir les ignominies du monde, ça viendra assez vite.
Ce monde est un monde de jouets et de jeux qui flotte entre ciel et terre et qui se suffit à lui-même : une petite planète adolescente. Chaque jour est le miroir coloré des autres et le temps n’y a pas de sens. Une île, on pourrait dire.
Vous l’avez en vous, cette île, mais, depuis longtemps vous en avez fermé la porte, vous l’avez oubliée. Moi, de temps en temps, j’y reviens et l’entrouvre, cette porte, et les larmes me viennent de plaisir : tout est encore là, tout neuf, avec tous les espoirs, intacts, la curiosité de tout dans ces regards d’enfant si attaché à son monde coloré et naïf.
La recette magique, c’est la musique, bien sûr, et puis aussi ce clip si joliment troussé, comme une forêt bruissante de souvenirsGrizzly Bears, Two Weeks : clip officiel.
Ci-dessous, un autre clip non officiel utilisant les images du film d'Albert Lamorisse "La Ballon Rouge"
Grizzly Bear (Warp) sur Myspace.
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