Magazine

Voir le porge et mourir !

Publié le 16 août 2009 par Carmel

I will not survive. Je suis mort ce matin.le-porge-1

Le Porge et son championnat d’Aquitaine de semi-marathon. Les encouragements de mes camarades. Le mot de la fin de Mel. Tout çà m’aura été fatal. 1h32. Soit 13,7 km/h. Mon plus mauvais temps sur la distance. Encore une fois, « c’est grande honte ». Une espèce de chemin de croix.

Avec le temps, je sais de plus en plus tôt quand çà ne va pas gazer… ce matin, je m’en suis douté dès le réveil. Mais je n’ai pas tenu compte des ces signes avant-coureurs… . Réveil spontané à 6h. Puis ré-endormissement fatal jusqu’à la sonnerie du radio-réveil. Je m’étais rendormi, fallait pas. En plus c’était la sonnerie et non la radio. Tout était joué. Je ne foncerai pas ce matin sur Le Porge au son de La chevauchée des Walkyries… Après avoir quitté les draps encore chauds. Et Mel qui dormait la bouche ouverte (elle était agonisante, mais je ne le savais pas encore…), j’ai retrouvé mon fidèle ami des matins de compét : GATOSPORT au chocolat. Un régal, j’en raffole. Un café, l’addition. Et hop, je monte dans mon carrosse direction Le Porge. Et là, nouvelle catastrophe. La charmante bourgade est sous le brouillard. Je retire mon dossard, je retrouve mes camarades de jeu. Et les habituelles blagues ou bravades de vestiaires, primaires. Mais qui me font marrer, je l’avoue. De ces discussions, il ressort toujours que personne n’est en forme. Et que personne ne s’est entraîné…
20 minutes d’échauffement, comme d’hab, c’est trop court. J’aime pas m’échauffer. En plus faut que j’abrège, 2 organisateurs me faisant remarquer à 8h56 que le départ va être donné. Tous les ans, ils sont en retard au Porge, cette année, ils sont en avance. Encore un coup du réchauffement climatique.

Me voilà sur la ligne, avec Jean-Yves. Ex-haltérophile niveau international (je vous jure que c’est vrai), reconverti à 57 ans sur le marathon avec des temps remarquables. Je ne vois pas Eric, reconverti quant à lui depuis 2 ans dans les paquets de Marlboro. Ni Christophe, ce Juda….

le-porge-2
C’est parti ! 8 kms de rêve.
le-porge-3
Trop sans doute. Ma confiance immodérée dans mes performances me conduit à suivre un petit groupe sur un rythme de 4′05 au km. Impossible de le tenir sans un entraînement très spécifique. Que je n’ai pas suivi bien sûr… Il est trop tard quand je réalise que je suis moins beau que je ne le croyais. Adieu veaux, vaches, cochons. Je suis tout seul au milieu des bois. L’univers est hostile. Non, je mens : les organisateurs ont fait çà bien. Il fait chaud, 25°, alors il y a de l’eau tous les 2 kms environ. Des vieilles dames, très gentilles, prévenantes, vous servent quelques menues boissons gratuitement. Et poliment. On se croirait dans Cocoon, des vieux partout. Mais revenons au parcours. Je m’ennuie. De longues lignes droites. Suivies de longues droites. Et encore ! j’ai mal aux quadriceps, conséquences du manque d’entraînement au rythme soutenu du départ. J’ai chaud. J’ai faim. Je veux voir ma femme et mes gosses ! une dernière fois avant de mourir. Je suis dans un long tunnel. Sans lumière blanche. Ah si. Je vois du blanc. Punaise ! c’est Christophe et son maillot blanc. Le traître. Il m’a eu en ligne de mire plusieurs kms. Maintenant il me règle mon compte. Une 1ère. Je finis à l’agonie. Pierre m’attend au 19ème km.
le-porge-7'
Me tire littéralement grâce à ses encouragements. La ligne d’arrivée est enfin franchie. Une pensée en rapport avec « Malin ma ligne » me traverse l’esprit : j’ai dû finir dans les premières… féminines. Je récupère un magnifique sac vert sapin remis par les organisateurs. Tout aussi moche que l’immonde tee-shirt habituel.

Christophe reste fidèle à lui-même, modeste, çà m’achève. Pierre et Jean-Yves cherchent quelques mots pour me réconforter. Il me laisse souffler quelques heures ; dès demain, au boulot, ce sera l’hallali. Je rentre piteusement à la maison retrouver Mel et les nains. La porte s’ouvre sur un cadavre en état de décomposition avancé, victime, semble-t-il d’une angine ou de quelque chose dans le genre. Gaspard et Enzo sont quant à eux en pleine forme et m’attendent. Pour leur cuisiner (c’est un grand mot…) des pâtes BARIILLA ! Avant de se coucher Mel m’assène : « T’as fait combien ? 1h32 ? Tu voulais faire combien déjà ? t’avais dit 1h20 sur le site ? c’est con, le site ne sera plus crédible ».

Voilà, j’en suis là au moment où j’écris. J’ai perdu un compagnon d’entraînement. Des amis. Ma femme. Et mes illusions en course à pied. Je lance donc un appel à votre soutien. Et surtout, si vous êtes belle, brune de préférence, à la peau mate. Et que vous comprenez quelque chose à la course à pied. Vous pouvez m’envoyer un e-mail perso, ce sera plus discret qu’un com. Parce que si Mel survit, c’est moi qui l’achèverais.

Les résultats seront ici un jour ou l’autre : http://www.topchrono.biz/listing_course.php?type=cap

le-porge-9
le-porge-5
le-porge10
le-porge-6
le-porge-4

Facebook
Digg
Blogger Post

Retour à La Une de Logo Paperblog

A propos de l’auteur


Carmel 150 partages Voir son profil
Voir son blog

l'auteur n'a pas encore renseigné son compte l'auteur n'a pas encore renseigné son compte

Dossier Paperblog