La liberté d’opinion est en danger. Selon la Convention européenne des Droits de l'Homme de 1950 « Toute personne a droit à la liberté d'expression. Ce droit comprend la liberté d'opinion et à la liberté de recevoir ou de communiquer des informations ou des idées sans qu'il puisse y avoir ingérence d'autorités publiques et sans considération de frontière (…) » art. 10
Le fait que la presse people soit en voie d’extension ne peut pas être dissocié des difficultés rencontrées par l’Agence Gamma, l’AFP et par la plupart des journaux d’information.
Gamma, propriété du groupe Hachette, est en liquidation judiciaire et en attente d’un repreneur. L’agence se prépare à se défaire du secteur photoreportage qui, autour de R. Depardon, en avait pourtant fait le renom.
L’AFP, constamment mise sous pression par les pouvoirs en place, est menacée de perdre son indépendance. Jusqu’ici, son personnel avait réussi à s’y opposer. Il en appelle aujourd’hui aux lecteurs de la presse écrite pour refuser "toute modification qui aurait pour effet soit de transformer l'AFP en agence gouvernementale, soit de la livrer en totalité ou en partie à des entreprises privées quelles qu'elles soient et sous quelque forme que ce soit".
Soutien à l'AFP
Quant aux journaux d'information, les évolutions technologiques, (passage au numérique, bulle internet) n’expliquent pas tout de leur malaise. Au-delà des tentatives directes de soumission du type monopole de l’ORTF, un classique encore très pratiqué, pointent les questions de rentabilité qui, elles, sont directement fonction du comportement des lecteurs.
De fait, les chiffres donnés par l’Observatoire de la presse placent les « hebdomadaires de news » (Nouvel Observateur, L’Express, Le Point, Marianne, Courrier International) en position assez inconfortable par rapport aux autres magazines dont ceux de la presse people.
Si Gamma et l’AFP sont « entrés dans l’Histoire » pour mieux la faire partager, c’est aux lecteurs de savoir ce qui dans l’actualité doit rester déterminant. L’identification, virtuelle, à telle ou telle célébrité jouant de sa popularité, ou la réalité du monde qui, c’est vrai, est loin d’être un divertissement ?
D'où la nécessité de répondre de toute urgence aux SOS lancés par la presse au nom de la liberté d'opinion.