Hier soir, je suis
allé m'acheter une nouvelle paire d'écouteurs après le boulot. Mes anciens, des Thomson glanés par un collègue
lors d'une conférence de presse, venaient de rendre lâchement l'âme, en partie, du moins, un des deux écouteurs ayant décidé qu'il était trop fatigué pour continuer de vivre. J'ai donc dû foncer
au Virgin Megastore le plus proche pour m'acheter la première paire d'écouteurs pas cher. Et
c'est là que j'aimerais ouvrir une parenthèse pour pousser un coup de gueule : les écouteurs, ça coûte cher, putain ! J'ai dû fouiller pendant 5 minutes au milieu des Sony à 69 euros et des Creative à une bonne cinquantaine, tous
alléchants, mais coûtant bien plus que le prix que je serais prêt à mettre dans ce genre de merde. J'ai donc fini par me prendre une paire d'écouteurs Big Ben tout pourris à 13 euros, les moins chers du rayon. C'est quand même un monde de voir que même sur ces produits qui doivent coûter 50 centimes au fabriquant, on
essaie de nous en foutre plein l'anus.
Mais ce n'est pas le sujet de ce billet. Comme il m'est psychologiquement très difficile de rentrer dans ce genre de boutique sans repartir avec au moins un jeu sous le bras, je suis quand même
allé faire un tour au rayon jeux vidéo. Et là, surprise que je n'attendais pas, au rayon PS2, je trouve un grand classique de la
console à 20 euros : Killzone. Je ne pensais pas que le jeu se trouvait encore neuf en magasin, mes récentes recherches pour mettre la main dessus
n'ayant rien donné jusqu'à ce jour. Bref, je décide de partir avec, et me voilà rentré chez moi pour flinguer du Helgast. J'avais déjà joué à
Killzone auparavant, ce n'est pas un hasard si je cherchais spécifiquement ce jeu. Il y a trois ans, quand le jeu est sorti et que j'étais un étudiant
fauché. Les obscures techniques d'installation d'un disque dur dans sa PS2 aidant, j'ai pu continuer à jouer durant cette période
tout en me nourrissant à peu près normalement, c'est à dire en achetant des nouilles à 50 centimes le paquet au chinois du coin.
Et j'avais
pris, à l'époque, un pied monstrueux sur ce jeu, moi qui m'était sévèrement fâché avec les FPS sur console depuis quelque temps.
Oh, bien sûr, aujourd'hui, plus grand monde ne serait impressionné par les anciennes qualités techniques de ce titre de 2004. Mais à l'époque, lorsque ni la PS3, ni la 360 n'étaient sorties sur le marché, toutes les petites ficelles qui faisaient le charme de ce jeu fonctionnaient à merveille. Et la première de ces ficelles,
la plus classique, contribuera immédiatement à une immersion totale dans le jeu. À peine la boîte ouverte, on se trouve face à une notice dont la maquette reprend exactement celle d'un journal.
On ouvre donc cette édition du vendredi 19 novembre (l'année n'étant indiquée nulle part) pour prendre connaissance des évènements que nous aurons à affronter.
Vous êtes capitaine au sein d'une unité des forces armées de l'ISA (Interplanetary Strategic Alliance) et vous avez été mobilisé avec votre équipe en
urgence, suite au discours de Scolar Visari (intégralement présent dans le
DVD du jeu), dirigeant de l'empire Helgast, une nation hostile. Ce discours de
ralliement a été tenu il y a deux jours, et des espions de l'ISA ont réussi à en obtenir le script, révélant les
intentions des Helgast. Déclarant devant ses troupes armées la fin de l'oppression de son peuple, Visari a très clairement laissé entendre le lancement prochain d'actions armées à l'encontre de l'ISA,
sur Terre. Les premières flottes Helgast ont été aperçues dans les ciel de Vekta et vous serez chargé de les en faire partir avec leurs occupants, ou bien de les tuer. Avant même qu'elle n'ait été officiellement déclarée, un sentiment profond, au fond
de vos entrailles, vous convainc d'une chose : la seconde guerre Helgast a commencé.
Oubliez cette
publicité pour des hamburgers, fermez-moi ce journal et préparez-vous au combat, les Helgast ne sont pas
des tendres. À peine aurez-vous commencé votre aventure que vous serez déjà plongé au coeur de l'action, en pleine fusillade. Vous devrez rapidement apprendre à manier de la gâchette, et surtout
à ne pas trembler des mains, puisque les contrôles rigides du jeu vous demanderont un temps d'adaptation plus ou moins long. Aucun risque par contre de vous perdre ou de ne pas savoir où aller,
le level design étant des plus dirigistes et les premiers niveaux se payant même le luxe de vous offrir une tranchée en
plein milieu de la route, vous indiquant le chemin à suivre. Pourquoi pas un panneau de signalisation, tant qu'on y est ? Ces petits défauts seront cependant rapidement gommés par les nombreuses
qualités du jeu, et ces premières qualités sont graphiques.
Oui, aujourd'hui le jeu n'est plus très beau. Non, il n'arrive pas à la cheville de ce qu'on peut voir maintenant avec les productions actuelles et n'est en aucun cas comparable à un jeu récent.
Pourtant, en 2004, ça en jetait graphiquement. Le jeu est empreint d'une patte graphique donnant un tein particulier à
l'image, un peu comme si celle-ci avait été filmée derrière un filtre. Un ton d'image que l'on retrouvera plus tard dans d'excellents jeux comme Gears of War. Autre effet spécial, pas
forcément inventé par Killzone, mais présent dans celui-ci comme dans Gears
of War, un effet de "Blur", lorsque le personnage sprinte au milieu des balles, le coeur à 200 battements par minute, courant de toutes ses forces pour rejoindre
un abris en espérant ne pas être blessé avant de l'atteindre. Un blur qui représente à lui tout seul toute la peur,
l'adrénaline et la tension que l'on peur ressentir lors d'un combat armé.
Le jeu est
porté par une bande son discrète, mais intéressante, et les doublages intégralement en français sont un petit plus qu'on ne regrettera pas, d'autant que ceux-ci sont d'assez bonne qualité. Soyons
clairs, Killzone n'est pas le jeu incontournable de la PS2, ni même une référence du
FPS, encore moins un jeu parfait. Il est plein de ces petits défauts qui peuvent décourager un joueur peu enclin à persévérer.
Pourtant, passer à côté serait se priver d'un très bon titre dans lequel les bonnes idées fourmillent et sont très bien mises en scène. Les fanas du détail, comme moi, y trouveront forcément leur
compte lorsqu'il comprendront comment le héros gagne du temps en rechargeant son arme principale ou le fonctionnement des grenades. Et comme dans beaucoup de jeux du genre, celui-ci donne un
plaisir malsain à celui qui décidera d'achever son petit monde au fusil à pompe. Et j'adore les fusils à pompe. Bref, je ne vous en dis pas plus, je vous laisserai découvrir cette sympathique
petite production des studios Guerrilla (aujourd'hui rachetés par Sony, m'enfin...). En clair, si vous avec une PS2 et 20 euros, pensez à Killzone, il vous le rendra comme il pourra, mais il vous le rendra, c'est
sûr.