Les ventes de livres numériques, il faut le reconnaître, ont décollé grâce à l'apparition du Kindle première génération, même s'il était particulièrement moche, alors qu'on pataugeait depuis 10 ans dans un marais boueux. Pourtant, les analystes ne voient pas dans ce lecteur une alternative qui à terme pourra concurrencer des dispositifs de lecture qui n'avaient pas été conçus pour ce faire tout d'abord : les téléphones portables. De même, la lecture sur les portables et même les netbooks semble se démocratiser de plus en plus.
Les ventes de livres numériques, nous l'avions vu, pour le 2e trimestre 2009, ont largement dépassé les chiffres du 1er trimestre, selon les rapports de l'IDPF, qui depuis 2002, soutien l'émergence du numérique. En outre, aux États-Unis, le commerce via internet a réalisé entre avril et juin un score de trois fois celui constaté il y a un an, dans le domaine du livre. Si aujourd'hui encore, les 37,6 millions $ générés par la vente d'ebooks représentent encore 2 % à peine du marché, reste que ce secteur poursuit son augmentation, quand le livre papier est en berne un peu partout.
Pourtant, contrairement aux MP3 ou à la vidéo dématérialisée, le numérique dans le livre reste une portion congrue des ventes, alors que l'engouement avait explosé dès les premiers temps pour la musique ou les films. On considère que la résistance des consommateurs est encore importante, plus que les attraits des technologies proposées. Leurs limitations sont connues, et inutile de les ressasser.
Pour séduire plus encore, Amazon a sorti son application pour iPhone, Barnes & Noble une version de son magasin pour BlackBerry et ainsi de suite. Lorsque les lecteurs ebooks sont vendus à des tarifs encore excessifs - de 300 $, bien que le PRS-300 de Sony soit attendu pour 199 $ - reste que si l'on peut lire sur son téléphone, les analystes de Forrester Research estiment que les lecteurs ebooks ont suscité l'intérêt et que les mobiles concrétiseront les efforts.
Le marché est potentiellement bien plus grand pour les mobiles d'ailleurs que pour les lecteurs ebooks. Encore une fois, l'outil de lecture qui présentera le plus d'avantages sera le grand vainqueur de cette guerre, encore peu destructrice, et malgré les tarifs réduits des livres eux-mêmes, reste encore toute une pédagogie à mettre en place pour justifier l'achat d'un dispositif dédié exclusivement à la lecture.