"Une partie d'échecs, c'est mathématique, croît-on. C'est surtout un flux d'émotions, un stress bien réel, qu'il faut canaliser au mieux. Après quelques années de pratique, l'immersion est complète: chaque coup est ressenti physiquement, comme le pro du tennis qui vit sa raquette comme un prolongement de sa main. Une faiblesse en e6 peut vous empêcher de dormir, et je n'exagère qu'a peine. Cette intégration permet à une première série aux échecs de jouer sans voir l'échiquier, par exemple.
Cette fusion avec l'échiquier à ses revers. Ainsi, dans ce jeu qui bannit tout hasard, le bluff, oui, le bluff, est constant. Tel joueur assènera son coup avec force, ou le vissera doucement mais
fermement, un brin sadique.Et brusquement, c'est la panique. Quelque chose que l'on a pas vu."