L'eau florale ou hydrolat (certains emploient indifféremment les 2 termes, d'autres réservent le terme d'eau florale aux eaux... à base de fleurs), au sens aromathérapie du terme, est un sous- produit (à ne pas confondre avec un déchet) de la distillation à la vapeur d'eau des plantes dans le but de fabriquer une huile essentielle.

Quand vous procédez à la distillation, la vapeur traverse les plantes, puis est
re-condensée, on obtient alors de l'huile essentielle qui surnage (ou dans
quelques cas de densité plus lourde que l'eau "sous-nagent") sur de
l'eau florale ou hydrolat. Cette eau florale contient en petite quantité des
composants plus ou moins identiques à ceux de l'huile essentielle plus des
composants hydrosolubles.
Les hydrolats contiennent jusqu'à 5% de composés aromatiques, selon la plante.
Pour obtenir des produits de qualité, on ne soutire que les premiers litres obtenus lors de la distillation.
Certains hydrolats (hamamélis, bleuet, cassis, etc.) sont produits par
distillation à la vapeur d'eau de la plante sans avoir pour but de produire de
l'huile essentielle... tout simplement car on ne peut pas retirer d'huile
essentielle de certaines plantes qui ne contiennent pas de composés aromatiques...

L'utilisation des hydrolats est de
plus en plus importante dans le domaine thérapeutique.
On appelle aussi eau florale de
simples infusions ou macérations de plantes ou fleurs, ce qui est totalement
différent car ces eaux-là ne peuvent contenir que des composés hydrosolubles
des plantes, pas de composés aromatiques. Attention également à leur
conservation.
L'hydrosol est
selon certaines sources, un liquide obtenu en laissant macérer dans de l'eau
des huiles essentielles pendant un certain temps puis en filtrant... j'ai
rarement vu ce terme employé dans ce sens... par contre, c'est le terme
quasiment unanimement employé par la anglophones ("hydrosol") pour
désigner... les hydrolats...
Dans la même veine, on produit des eaux aromatisées naturelles par distillation d'eau additionnée d'huile essentielle (voir ci-dessous).
Extraits du communiqué de la société Albert Vieille (Néroliane) du 29/11/2006
La production des eaux florales
"Qu’appelle-t-on exactement « eau florale » ? La définition qu’en donne
la pharmacopée et à laquelle se réfère l’AFNOR indique simplement
qu’elle est « obtenue par entraînement à la vapeur de plantes
aromatiques ou non ».
On peut déjà remarquer que le terme « floral » est à prendre dans un
sens très imagé puisque, pour certaines eaux, ce ne sont pas des fleurs
mais des feuilles, comme l’hamamélis ou la ronce, que l’on distille.
Aussi, les gens du métier préfèrent à ce terme par trop commun un autre
qui semble beaucoup plus technique et professionnel, celui d’« hydrolat
»."
.../...
"Mais il existe un autre procédé pour obtenir des eaux florales, qui
consiste à mettre dans l’alambic non pas une matière végétale, mais une
huile essentielle dans de l’eau, qui va se solubiliser dans le
processus de distillation. On parle alors d’une « eau aromatisée
naturelle ».
Dans le cas où l’essence mise dans l’alambic n’est pas exclusivement
naturelle, on s’en tient pudiquement à l’appellation « eau aromatisée
».
On peut aller plus loin dans les artefacts et se passer de
distillation, en se contentant d’agiter la substance aromatisante dans
l’eau, jusqu’à ce qu’elle soit parfaitement solubilisée. Là encore on
retiendra selon les cas la désignation « eau aromatisée naturelle », ou
seulement « eau aromatisée », en prenant soin d’omettre la préposition
« de » qui indiquerait une provenance végétale et qui pourrait induire
en erreur le consommateur. En clair, si je parle d’eau de rose de Mai,
il s’agit d’un produit obtenu par la distillation exclusive des fleurs
de rose centifolia, et si je parle d’« eau aromatisée rose », il s’agit
d’une eau reconstituée à partir de produits non exclusivement naturels,
obtenue par distillation ou agitation et qui sent plus ou moins l’eau
de rose vraie."
Source Albert Vieille
Je vous conseille la lecture complète de ce texte qui aborde également le problème de la conservation.
Une lecture attentive des étiquettes s'imposent lors de l'achat pour vérifier que votre hydrolat ne contient que de l'eau distillée de plante.
Toutefois, je crains qu'il ne soit possible que des hydrolats contiennent un conservateur sans que cela figure sur l'étiquette...Pour vous en convaincre, regarder ces produits issus de fruits vendus sur le site Lotioncrafter : "Apple Fruit Essence (aka Distillate
Water) is the highly aromatic water recovered at the pre-heater stage
of the evaporator during the fruit juice concentration process."
Plus loin dans la description : "They have been preserved for cosmetic use with Cosmocil CQ" et l'INCI : "Pyrus Malus (Apple) Fruit Water"... Pas trace du Cocmocil suscité. C'est dommageable tant sur le plan clarté et éthique que sur le plan de la confection des cosmétiques car ce conservateur est cationique et donc incompatible avec des composants anioniques, comme le sont certains émulsifiants.
Si ce souci existe avec les hydrolats traditionnels...C'est un problème...Sans parler du problème de leur ingestion pour raison thérapeutique.
La durée de conservation indiquée par les fournisseurs d'hydrolats est extrêmement variable, de 2 mois à 2 ans, et les conditions de conservation recommandées également (température ambiante, réfrigérateur).
Pour ma part, je conserve des hydrolats de bonne qualité plusieurs mois après ouverture sans les mettre au réfrigérateur.
Images : spray, alambic