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Surtout, ne pas bouger !

Par Daniel Valdenaire

J’avais à peine posté mon billet du jour, quand je suis tombé sur cette info du Monde, où l’on peut constater la preuve de l’immobilisme latent de notre pays. Toutes les justifications sont bonnes pour ralentir, freiner des mesures, et ce même quand elles vont dans le bon sens.

En effet, même si certains se plaisent à railler Martin Hirsch pour son engagement au gouvernement, plus rares sont ceux qui mettent en doute l’honnêteté de l’homme.

C’est un homme sincère qui a compris que pour faire avancer les choses, il fallait faire preuve de pragmatisme. Il a la charge de la réduction de la pauvreté sur la durée de cette mandature.

Réduire la pauvreté ! Il est vrai que cela paraît ambitieux. Mais cependant il y travaille avec beaucoup de courage.

Et voilà que les associations de lutte contre la pauvreté en France refusent de s’engager dans un document, craignant ainsi de cautionner une politique qu’elles combattent.

« La sincérité de Martin n’est pas en cause”, répètent, un brin gênés, les représentants des principales associations qui luttent contre l’exclusion. «

« Les associations ont craint un piège. Ainsi, pour Gilbert Lagouanelle, directeur de l’action France au Secours catholique et président du collectif Alerte, “il n’est pas question de signer un texte d’intention du gouvernement alors que, dans le même temps, plusieurs mesures prises depuis cinq mois sont en contradiction avec l’objectif affiché de réduction de la pauvreté”. “Nous ne souhaitons pas signer un blanc-seing au gouvernement et nous retrouver ensuite liés”, confirme Sandrine Witeska, responsable de la communication d’Emmaüs France. «

« “Nous ne coupons pas les ponts, insiste cependant M. Lagouanelle. Nous ne voulons pas détruire la volonté de Martin Hirsch, car elle est la nôtre. Nous sommes prêts à travailler à l’élaboration de solutions concrètes. Mais pas en signant un texte en huit jours.” Une nouvelle réunion entre tous les partenaires est prévue le 9 octobre.

De qui ont-elles peur ? Peur de l’échec d’une politique pour laquelle un des leurs se bat et propose de les associer ?

Peur pour leur place dans les associations qu’ils dirigent ?

Non ce n’est pas de la peur, c’est le manque de volontarisme empreint de politique qui les fait reculer avec le risque d’aller à l’encontre du travail qu’ils accomplissent chaque jour.

Pourquoi ne pas foncer ? Pourquoi ne pas se dire – Allez, pour une fois que l’on peut travailler avec l’un des nôtres, allons-y !

Et de toute façon, si çà ne fait pas de bien, çà ne fera pas de mal ! Comme dit l’autre.

Elles ont peur de se compromettre avec la droite ?

Le clivage est à ce point irrémédiable ?

« La peur de se retrouver liés « ?

Cela voudrait-il dire qu’en cas d’échec, la faute retomberait sur elles ?

Et puis quand bien même, un échec n’est pas une honte. Ce qui serait une honte, ce serait de saboter cette initiative.

Voilà un exemple de plus qui illustre le climat politique actuel.

Ps : Dans le même esprit : la remise en cause de la lecture de la lettre de Guy Mocquet.

Prétexte d’un enseignant ce midi sur RMC : « On ne peut pas lire une lettre comme celle-ci, sans avoir travaillé dessus au cours de l’année.

Et il rajoutait : « De toute façon, il ne s’agissait que de distribution de tracts et non de faits d’armes. « ( Il parlait d’un jeune homme de 17 ans à la veille sa mort ).

Ainsi donc pour cet enseignant, une distribution de tract, à cette époque, n’était pas un fait d’armes !

Puis il précisait : « Non, ce n’est pas parce que c’est une initiative de Sarkozy. «

Ben, alors !

Et pour finir, il proposait à la place, un texte écrit par un allemand qui après avoir participé au début du nazisme, avait combattu celui-ci, ce qui lui avait valu la déportation à Dachau, d’où il était revenu.

Bien évidemment, qu’il aurait des centaines de textes que l’on pourrait lire, mais celle-ci est écrite par un garçon de 17 ans, l’âge des étudiants qui vont l’entendre, je l’espère le 22 octobre.

Pauvre Guy Mocquet que l’on a dérangé et que l’on mêle à des querelles infantiles. Je pense à sa famille.


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