Alors que tous les voyants sont au vert du côté de l’Afrique du Sud, on ne peut pas en dire autant en ce qui concerne la Nouvelle Zélande et l’Australie. Après une Coupe du Monde 2007 désastreuse, les deux nations Océaniennes ont opté pour deux stratégies différents qui devaient payer au cours de ce tournoi des Tri-Nations 2009. Même si du côté de l’île continent le coach semble être à l’abri jusqu’au prochain mondial, on ne peut pas en dire autant du côté de chez les Kiwis.
La dépendance
Dan Carter
Graham Henry a été reconduits et devait fortifier une équipe des All Blacks fragile mentalement. Il se retrouve avec une équipe encore plus timide, au jeu méconnaissable et surtout orpheline de ses joueurs cadres. En effet après le mondial de nombreux cadres se sont envolés vers l’Europe et n’ont jamais été remplacés. Si l’on ajoute à cela les blessures qui ont souvent épargné les All Blacks lors des dernières saisons, on se retrouve avec un groupe affaibli et qui n’a peut être pas le niveau. Le manque de réservoir du rugby Néo Zélandais est ainsi mis en avant depuis quelques semaines. Byron Kelleher, Carl Heyman, Aaron Mauger et Chris Jack n’ont pas été remplacés, ce qui pousse la fédération a tout tenter pour les rapatrier. Ceci ajouté aux blessures d’Ali Williams et précédemment de Richie McCaw et c’est toute l’équipe qui a prends l’eau. Alors que la France et l’Angleterre doivent constamment faire avec les blessures de leurs cadres et possèdent donc un banc bien étoffé, la quête absolue de la victoire en Coupe du Monde 2007 a empêché Graham Henry de former des jeunes. Et ils est peut être trop tard désormais comme le montre le rappel de Dan Carter dans l’équipe pour le prochain match à Sydney face aux Australiens. Tout juste remis d’une grave blessure contractée l’hiver dernier à Paris, l’ancien Perpignanais sera certainement titularisé après avoir seulement joué deux matchs de l’Air New Zealand Cup. La présence de Dan Carter aura certainement un impact sur la confiance des joueurs mais l’intensité physique du match, de surcroit à l’extérieur, mettra surement fin aux espoirs assez rapidement. Le contexte actuel en Nouvelle Zélande, amplifié par la sortie dans la presse du capitaine Richie McCaw contre les critiques incessantes de son entraîneur, n’est pas propice à Graham Henry.
Le renouvellement tarde
Rocky Elsom
Robbie Deans lui ne risque rien. Débauché par les Wallabies l’an passé après avoir été éconduit par la fédération de son pays, le Néo Zélandais se sait assurer de conduire l’Australie au mondial 2011. Mais cependant les effets de sa politique sportive se font attendre. Embauché pour mettre fin à des années de disette et renouveler l’effectif, il tarde à obtenir des résultats probants. La mise à l’écart de Phil Waugh a éloigné un joueur d’expérience mais également un flanker de qualité pour le pack australien. Heureusement pour les Aussies, Rocky Elsom est de retour de blessure après avoir passé une année plus que fructueuse en Irlande sous les couleurs du Leinster. Deans compte énormément sur lui pour apporter sa puissance et gommer les erreurs commises par Richard Brown son remplaçant. L’absence de Stirling Mortlock jusqu’à la fin du tournoi peut sembler être un coup dur, mais le capitaine est vieillissant et ne semble au sommet de sa forme qu’aux yeux patriotes des Australiens. Sa blessure pourra permettre au jeune James O’Connor et surtout à Kurtley Beale, l’ouvreur aborigène de Sydney, de gagner du temps de jeu et de prouver tout leur potentiel.