Et si je prenais un boulot ? Strasbourg, Limoges ? Pourquoi pas ?
Et si je "finissais" mes études ? Le Master 2 de Sciences sociales à l'EHESS mention Santé, Population, Politiques Sociales ? Ou le master de Sociologie toujours à l'EHESS ? Pourquoi pas ? Ah mais si je pouvais aussi partir le deuxième semestre en ERASMUS...
Et si je trouvais un terrain d'entente avec un (vrai) travail qui me permettrait de réaliser en même temps le master ? C'est certainement possible aussi. Je viens de penser à un travail sur les indicateurs locaux de santé dans le cadre de la politique de la Ville.
Si je reste seulement avec un job alimentaire, je finis un master, et je peux en même temps réaliser les quelques projets de cette rentrée qui me plaisent. Sans avoir une ligne de plus dans mon CV et sans pouvoir partir au Royaume-Uni ou au Québec. Ce n'est pas en étant sous le seuil de pauvreté que je peux économiser quoi que ce soit pour partir en ERASMUS. Un nouveau boulot à temps plein quelque part, c'est renoncer au voyage pour la coopération à Dakar en février prochain car je n'aurai pas acquis le droit aux congés payés. C'est aussi éviter de tenter l'expérience d'une expérience de démocratie participative dans un collège (et/ou avec une stratégie autour de la santé) sur lequel je compte bien m'investir cette année. Je raconterai le détail de ce projet bientôt.
3 projets contradictoires ou pas tout à fait convergentes : universitaire, militantisme et professionnel. Pourquoi avoir une ligne de plus dans un CV serait si important ? Depuis mon expérience à la Mairie de Paris, depuis que je connais la terrible enquête du CÉREQ, je me sens un peu perdu et je voudrais simplement être assuré d'avoir un travail dans 5 ans. C'est le moment où je bascule du témoignage à la référence sociologique. L'enquête CÉREQ, c'est quoi ?
Publiée en 2005, c'est l'étude qui refroidit quiconque ayant envie de faire une thèse. En sciences humaines, nous avoisinons ainsi les 20% de personnes qui se retrouvent au chômage 3 ans après avoir soutenu la thèse. Un peu moins dans les autres discipline. Un peu moins si c'est une thèse financée par un contrat CIFRE. Mais la moyenne, quelle que soit la discipline, reste toujours au dessus de la moyenne nationale du chômage (si on ajoute toutes les catégories de personnes en recherche d'emploi). Pour le dire clairement, parce qu'en France, on adore cultiver ce genre d'exceptions culturelles, avoir fait une thèse augmente la chance d'être au chômage contrairement à tous les autres pays européens.
Rien n'est dit dans l'enquête des 80% de thésards qui ont un travail, mais pas tout à fait celui qu'ils espéraient (MacDonalds,...). Donc voilà pour mes doutes sur la recherche en train de se faire, sur ces politiques publiques qui ont un impact concret sur les différents intérêts à faire une thèse... Ou à ne pas la faire... Quoi qu'il en soit, depuis ma participation à l'organisation du 1er forum-emploi des bac+8 l'an dernier à la Mairie de Paris, j'ai encore du mal à me remettre de cette situation. L'association Bernard Gregory qui était co-organisatrice déplore cette situation depuis bien longtemps. Et je ne comprends pas pourquoi la nouvelle équipe de Bertrand Delanoé n'a pas renouvelé cette opération qui avait démontré un vrai besoin avec une centaine d'entreprises recrutées par mes soins et plus de 1200 visiteurs...