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Comment l'histoire est idéologisée selon Arlette Farge

Publié le 12 août 2009 par Gillesp
L'histoire est une science idéologisée, quoiqu'on en dise. Les historiens devinent toujours, sans jamais le dire à voix haute, le lien que tel ou tel entretient avec son objet d'histoire. Certains objets d'histoire ont partie liée avec la vie personnelle de ceux qui les ont choisis, et cela n'est pas grave si chacun possède un minimum de lucidité à cet égard. Mais cela ne s'énonce ni ne s'affirme, car l'histoire se dit une science et rend tabous tous les sentiments autour d'elles qui pourraient présenter un risque pour son éventuelle objectivité. Cela ne m'empêche pas de croire que, quoiqu'il arrive, quoiqu'on écrive, il s'avère impossible de prétendre écrire la vérité. Ce concept n'existe pas en histoire, ce qui ne veut pas dire que l'histoire écrite est fausse, mais qu'elle est guidée par l'éthique personnelle de l'historien, son sexe, son milieu social, sa manière de vivre, sa vision du monde, mais aussi son désir intense de véridicité sans laquelle il n'y a pas d'histoire...
Les discours de l'historien n'étant pas exempts de déterminations subjectives, l'histoire est forcément idéologisée, ce qui peut expliquer bien des désaccords et des polémiques.

Extrait de : Arlette Farge, Jean-Christophe Marti, Quel bruit ferons-nous ?, Les Prairies Ordinaires, 2005, p.21.

Cet extrait (qui peut sembler banal) s'applique tout à fait aux sciences sociales dans leur ensemble. Bientôt un billet sur l' auto-analyse de Pierre Bourdieu comme tentative en sociologie.

Ceci est une tentative de billet court et de teasing.


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