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Fragrances tenaces...

Publié le 19 juillet 2007 par Antonia Savey

Dsc01187_4Habituellement, je ne réponds pas aux chaînes qui me sont adressées. Je suis souvent le maillon manquant. Trouver les réponses à des sujets plutot imposés, me laisse muette devant la page blanche. Pourtant parfois le thème d'une note lue chez l'une ou l'autre, sans avoir été imposé effleure ma sensibilité à fleur de peau, de sens, de mots et je réponds en commentaire, je m'étends, j'ai envie d'en raconter plus, mieux, creuser profond, tirer le fil. Et je cède à mes doigts qui s'emballent.


Ce dimanche après-midi, entre deux baignades et une averse après laquelle le jardin exhalait des soupirs gorgés de terre humide, d'arômes, de lavande, de peau dorée au soleil, j'ai respiré le parfum de Manou, qu'elle même avait humé chez Okatarinabella.
Qu'elle m'a plu cette note sur les parfums que l'on a aimé porter, si addict, si affectée, si vulnérable que je me sens toujours à toutes les senteurs que transportent les êtres autour de moi. Leur histoire. Leurs empreintes.

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Le parfum. Voilà un élément odorant totalement identitaire. Enivrant ou rédhibitoire dans toute relation humaine et physique. J'aime que les effluves dont je me pare se déplacent avec moi sans se dissiper tout au long de la journée, et jusque dans la nuit. Donc je me reparfume 2 à 3 fois par jour. Immodéremment. Deuxième peau. Rien comme une senteur ne peut vous ramener images et souvenirs enfouis au fin fond du cerveau endormi.
Il m'est même arrivé de défaillir au bord du malaise dans l'exiguité d'un ascenseur, priant pour que l'individu porteur atteigne son étage et sorte enfin. Tant son parfum était évocateur, associé à une personne en particulier, l'ayant porté. A un état, amoureux, heureux, malheureux, en souffrance, en deuil. Au point de somatiser. Crise d'asthme. Coeur en émoi qui palpite et s'emballe. Yeux hagards. Tous sens affolés comme un animal traqué.
Je suis fidèle aux parfums. Je ne peux en porter qu'un à la fois. Monogamie de fragance. Quand j'en ai changé (de parfum, j'entends) c'est que c'était devenu nécessaire. Jusqu'à l'insupportable. Etrangère que je devenais à moi-même noyée sous les souvenirs effluves d'une vie révolue. Une fragance différente, une nouvelle étape dans ma vie de femme. Curieusement, je ne les ai jamais recherché ces changements, chaque nouveau parfum, chaque nouvelle parure est venue à moi, comme se sont amorcés les virages de ma vie, sans préméditation, par hasard.

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Depuis que je me parfume, je me suis entourée, parée, déshabillée, enveloppée de 4 parfums, à 4 étapes de ma vie.

Jeune fille 15-20 : Jardins de Bagatelles de Gerlain.
Jeune femme 20-30 : n°19 de Chanel.
Femme et Mère 30-40 : Obsession de Calvin Klein.

Et enfin le plus récent, depuis 2 ans : Pleasures d'Estée Lauder.


Rupture enfin consommée avec ma première vie, celle d'avant l'irréversible. Reconstruction douloureuse. Les odeurs dans lesquelles on se complait à se plonger, s'immerger longtemps après que les années les aient dispersées sont les empreintes les plus tenaces.
Mais je ne me sens plus bancale, fragile, amputée, béquillée. Le temps est un baume. Apaisant. Qui n'efface rien mais laisse des cicatrices, visibles mais indolores. En surface.

Et s'il me fallait qualifier ma quadra-ttitude, parée de ce mélange de jasmin avec Pleasures, dans ma vie de maman, d'amante, d'entrepreneuse...  je dirais : Epanouie, Rayonnante, Autonome, Tellement Vivante et Sereine...
Jusqu'au prochain virage...


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