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Le lumpen prolétariat moderne.

Publié le 20 août 2009 par Marx
 
   Pour qu’il n’y pas de confusion avec un quelconque archaïsme, nous disons « moderne ». Comme on est toujours l’archaïque de quelqu'un , nous prenons les devants afin de ne pas en être taxé à priori. D’ailleurs cela pourrait se résumer au titre, puisque certains utilisent « moderne » pour éviter un développement ou une quelconque explication. C’est juste puisque c’est « moderne ». L’esclavage le fut en son temps, « moderne » et considéré par une majorité comme juste.
   Le lumpen prolétariat, interprété  à tort comme étant le sous prolétariat. Il s’agit en fait du « prolétariat en haillons », qui selon l’auteur, Karl Marx, parcourait les chemins et se louait, n’hésitant pas à casser une grève . C’est une main d’œuvre de remplacement utilisée par le patronat, sans conscience civique , sociale et politique. Il sert de « garde chiourme », d’indicateur de police ou patronal, de « mouchard » et plus particulièrement lors de mouvements sociaux. Le lumpen prolétariat n’a pas d’attaches et peut vivre de rapines, de la prostitution des femmes , d’expédiants et d’une économie souterraine  et quand sa position ou les conditions dans lesquelles il évolue le permettent, de sa domination sur des malheureux. Il exploite les autres, à l’image de la société dans laquelle il vit. Une vraie cours des miracles. Homme de peu de scrupules, utilisable pour de basses besognes, par le patronat, la police, la maffia, toujours disponible au service des pouvoirs en place, contre le milieu dont il est issu, le prolétariat. Détrousseur de pauvres et briseur de grèves. Le lumpen prolétariat vote à droite, pour ses maîtres ou pour le plus offrant.
   Pour Marx, le Lumpen prolétariat est l’allié objectif de la bourgeoisie. C’est un de ses instruments. Qu’est ce qui a changé ? Entre temps il est allé à l’école. Il a appris , pas plus que le reste du prolétariat mais il a d’autres stratagèmes et l’intelligence de la survie dans la jungle sociale et au dépend des autres. Le patronat en fabrique du lumpen prolétariat, par le conditionnement en donnant à ce dernier le sentiment de force, d’indépendance, du « moi je » supérieur qui n’a nullement besoin des autres et de l’action collective. L’image du héros de la propagande américaine, celui qui se fait seul face à la couardise collective et qui rafle la belle, la grosse cylindrée et la fortune au mépris des lois et des risques. C’est toujours la même fable du héros solitaire et taciturne .
   En fait c’est un être faible, sans conscience civique et sociale. Toutes les dictatures ont utilisé ce milieu. Pour mieux se débarrasser de prisonniers politiques, on les enfermaient avec des prisonniers de droit commun, qui se chargeaient de la basse besogne.
   Rien n’a changé, sauf que le Lumpen prolétariat peu porter le costume neuf ou des « godasses » à prix forts et selon la mode du moment, L’économie parallèle est aujourd’hui souterraine  et il ne cours pas forcément les chemins à pied, modernité oblige. Il ne porte pas de signe distinctif et peut même travailler derrière un bureau. Il n’est même pas un traître à sa classe puisqu’il n’a aucune conscience d’appartenance à une classe, surtout à celle dont il est issu mais il s’identifie à la classe dominante au travers de ceux qui dirigent. C’est vrai à l’usine, au bureau, dans les quartiers ; et bien sur, il vote toujours à droite mais prétend ne pas faire de politique. Il défend la France , lui, et l’ordre établi et contre la chienlit, il milite à droite. Ce n’est pas un corps, ni une classe à part. Il est disparate et s’opposent les uns aux autres dans le désordre de l’ordre en place. Il peut brûler des voitures qui ne valent pas un sou mais qui sont la seule  fortune du voisin, ou vociférer contre en réclamant la peine de mort. Il peut imposer son ordre sur tout le quartier et un code de conduite aux filles et exiger plus d’ordre en face : »que fait la police » « et la justice ». Sévir et châtier, les fonctionnaires fainéants, privilégiés et nantis , les salauds de grévistes…etc … Il est une catégorie de citoyens  opposés à la notion de citoyenneté pour les autres. Le lumpen prolétariat est pluriel ayant en commun , la non reconnaissance des droits des autres. Il y a également celui des villes et celui des champs et si les pistoleros des latinfundios ont disparu, leur mission est toujours la même. Raciste, xénophobe et d’autres particularités qu’il partage avec la petite bourgeoisie, pour le plus grand bien du système en place. Cerise sur le gâteau, comme sous l’ancien régime, les gens de qualité savent tout sans rien apprendre. C’est bien connu le lumpen prolétariat n’a pas besoin d’apprendre, il sait tout par nature . Une catégorie en expansion  et la bourgeoisie le sait, elle y travaille.

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