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Y’a pas que l’investiture !

Publié le 10 octobre 2007 par Philippe Thomas

La politique est décidément un art tissé de nuances et la désignation d’un chef est l’aboutissement d’un long travail, douloureux et pointilliste, entre obstétrique et orfèvrerie.
Ainsi allaient mes pensées pendant les débats du dernier conseil fédéral dont certains aspects faisaient écho à cet excellent dialogue entre Régis Debray et Dominique de Villepin sur le thème « Qu’est-ce qu’un chef ? », dans les colonnes du Nouvel Observateur. Pour une fois qu’un hebdo nous sert quelque chose de plus consistant que l’habituel brouet conformiste, communicationnel et peopolisant, signalons-le avec joie !

Le chef – au stade où nous en sommes en vue des prochaines élections, il conviendrait plutôt de parler de chef de file -, le chef doit avoir une double dimension de pasteur et de tisserand. Pasteur pour la dimension symbolique qui se vérifie au charisme de l’individu investi, tisserand pour la capacité et la patience à se constituer des réseaux. En démocratie, cette double dimension se traduit ordinairement par un vote bordé de tous les contrôles de conformité et de sincérité du scrutin. En sport, on a semblablement des règles du jeu, des arbitres et des juges de touche pour veiller au bon déroulement des épreuves. A Niort de l’avis de tous, l’investiture par le vote des militants de la candidate socialiste, Geneviève Gaillard, s’est parfaitement déroulée et a donné un résultat très net. On croyait donc le résultat incontestable et incontesté.

Eh, bien non ! tel n’est pas l’avis du perdant, le maire sortant Alain Baudin donc, qui l’a fait savoir par lettre transmise par Yannick-le-facétieux à Première Féd’ au début du conseil fédéral. Première Fed’ a fait la moue. La lettre n’a pas été lue en séance mais Yannick-le-facétieux m’avait affranchi en off avant d’en annoncer la teneur en séance : il s’agit d’un recours déposé par le perdant auprès du conseil national du PS qui se réunit le 15 décembre pour valider les candidatures des villes de plus de 20000 habitants… A Niort, « ville de tous les sports » selon le slogan, la rime vient de s’appauvrir brutalement. On apprenait ainsi que le match était potentiellement révisable par une instance transcendante, en tout cas hautement solférinesque… Curieuse subtilité de notre démocratie interne… Dans la Nouvelle République de ce jour – à la quelle j’emprunte son titre que je trouve tellement ad hoc pour cette note, Philippe Barbotte écrit excellemment qu’on connaît : « … le candidat officiellement investi localement par le Parti socialiste. » Chaque mot pèse son once de sens…

L’affaire ne manque pas de sel, d’autant plus que ces derniers jours (selon des sources proches du dossier) des propositions avaient été avancées par le candidat désavoué par le vote des militants auprès de la candidate « officiellement investie localement », genre : « on est bon camarades, hein, je veux bien faire premier adjoint avec toi et que tu reprennes sept ou huit sortants de chez moi, t’es d’ac ? ». Peut-être que cette proposition d’ouverture n’a pas rencontré l’écho souhaité…

Par ailleurs, du côté de Parthenay, on cherche toujours une tête de liste. On a bien un « premier des socialistes » avec Gégé Patro en attendant. Mais cette notion ne coïncide pas avec « tête de liste ». Là aussi, nuance. Wanted ! S’il y en a qui en veulent faire maire de Parthenay, qu’ils se manifestent. Tout est ouvert !A part ça, tout va bien. On a même un candidat pour les cantonales à Mauléon ! Ce courageux camarade a d’ailleurs été très applaudi…

Excellent exposé, écouté avec vif intérêt, par les camarades cantonniers sur le département. Ambiance fin de règne au conseil général selon eux. Puis un point sur la rénovation du parti écouté dans l’indifférence nourrie des apartés de fin de réunion. Mais lisez donc Debray et De Villepin dans le Nouvel Obs’ : tous les candidats maires ou cantonniers (et autres) y puiseront des enseignements plein de sagesse…

PS : J’oubliais le savoureux lapsus de Première Féd’ à propos du calendrier des élections : “… 2010 l’échéance n’est pas dangereuse pour Sarkozy. C’est 2012 l’année de sa réélection…”. Pessimisme ? En tout cas, on a bien ri !


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