Silvio Berlusconi, non satisfait d’être l’homme le plus riche et le plus puissant d’Italie, a décidé de rayer du paysage journalistique, les médias qui auraient l’audace de le critiquer publiquement. Pressions en tout genre (il recommande notamment aux dirigeants des grands groupes italiens de ne pas diffuser d’annonces publicitaires dans certains journaux), il vient de passer à l’étape supérieure en assignant en justice le quotidien La Repubblica au sujet des 10 questions que le journal pose depuis mi-mai au Président du Conseil, questions auxquelles Silvio Berlusconi ne souhaite pas (ou ne peut pas ?) répondre. En effet, dire la vérité à ses concitoyens sur l’état du pays, sur la connivence entre le pouvoir et la mafia ou sur ses frasques personnelles pourraient ternir gravement son image. Persuadé qu’un « complot » établi par des « délinquants » a été lancé contre lui afin de le destituer de ses fonctions (sic !), il pèse de tout son poids pour empêcher une authentique circulation de l’information avec la possibilité de donner un autre son de cloche aux Italiens. Détenteur de multiples chaines télévisées et de plusieurs journaux, dont Il Giornale, le Cavalière veut mettre progressivement fin au pluralisme médiatique. Y arrivera-t-il ? Possible si l’opposition ne se montre pas plus virulente. Je fais également confiance aux Italiens qui ne sont pas tous dupes du personnage ! Heureusement, en France nous ne vivons pas une situation semblable…