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MoDem 67 : DNA du jour

Publié le 03 septembre 2009 par Arnaud Lehmann

Article paru dans les Dernières Nouvelles d'Alsace du jour :

Règlements de compte au MoDem

Au MoDem, le combat se mène au couteau. La désignation lundi soir du porte-parole départemental a donné lieu à un psychodrame. Cédric Baillet, désormais titulaire du poste, calme le jeu. Il s'engage à poser la question de confiance dans six mois.

Fallait-il désigner ou au contraire fallait-il élire le porte-parole départemental du Mouvement Démocrate ? La question a été posée par certains militants lundi soir, lors du conseil départemental du Mouvement Démocrate du Bas-Rhin. La présidence collégiale du mouvement rassemblée autour d'Anne Meunier a privilégié la première option.
« Une élection à bulletin secret avait été prévue pour désigner le titulaire de cette fonction, s'étonne Arnaud Lehmann, membre du bureau politique du MoDem 67, conseiller départemental du MoDem 67. Le soir même, les membres de l'instance départementale ont eu la surprise de voir ce poste pourvu par désignation de la présidente du MoDem 67. »

« Les statuts, rien que les statuts »

« Alors même que le vote prévu a été réclamé par une partie de l'assemblée souveraine, la présidente et le nouveau porte-parole ont catégoriquement refusé la mise en place de cette procédure démocratique », appuie-t-il. Arnaud Lehmann dénonce vivement « cette pratique issue d'autres temps. Le MoDem ne se grandit pas de revenir sur le principe de la cooptation au mépris de l'expression démocratique. »
« Il est extrêmement difficile de mettre en place un parti dont les sensibilités sont aussi diverses et variées, reconnaît Jacques Bon, ancien conseiller municipal de Strasbourg, membre fondateur de l'UDF. Membre de cette présidence collégiale, lui-même a défendu devant ses pairs l'option de l'élection. En vain.
« Nous n'avons fait qu'appliquer les statuts et rien que les statuts, se défend Anne Meunier, la présidente départementale du MoDem. A trois contre un, les membres de la présidence collégiale ont décidé de confier la fonction de porte-parole à Cédric Baillet (lui-même membre de la présidence collégiale, ndlr). C'est cette décision qui a été présentée lundi soir aux membres du conseil départemental. Curieusement, ce sont les minoritaires qu'on entend le plus aujourd'hui... »
Bien décidée à ne pas se laisser entraîner sur ce terrain, Anne Meunier préfère se concentrer sur les prochaines échéances électorales. A savoir la désignation de la tête de liste et de son équipe pour les régionales de mars. Au niveau départemental, le cap est fixé : « Neuf groupes de travail ont été constitués lundi soir. Une commission d'investiture a également été mise en place, dont le travail sera de repérer et d'écouter les candidats. »
La présidente qui participe à partir de demain à l'université d'été du MoDem à La Grande Motte attend toutefois la feuille de route qui sera révélée dimanche.

Laisser du temps au temps

Résolu à assumer son nouveau poste de porte-parole départemental du MoDem, Cédric Baillet s'est engagé lundi soir à poser la question de confiance au conseil départemental dans six mois. Histoire de laisser du temps au temps et de ne pas interférer avec la préparation des élections du printemps prochain. Son leitmotiv : « Le MoDem doit être le plus vite possible en ordre de bataille pour mars. »

Dominique Duwig

J'assume la responsabilité d'avoir envoyé un communiqué dénonçant ce qui s'est passé lundi soir, informant par là-même les journalistes. Le mépris et la suffisance avec lequel ce parti est géré par un triumvirat autocrate n'est plus tolérable.

Il n'est plus possible de se faire entendre en interne dans ce parti. Une petite minorité se rêvant majorité truste ce mouvement dans ses seuls intérêts. Dont acte.

Peu me chaut que de revêtir le noir plumage du corbeau. A un moment donné, il faut faire fi des convenances partisanes et mettre les choses sur la table. A chacun ensuite d'en tirer les conclusions à sa manière. L'essentiel est que les différentes conceptions soient exposées et connues. Le temps des officines est révolu.

Mais les réponses données par les principaux mis en causes dans cet article démontrent selon moi qu'ils sont conscients de la fragilité de leurs positions. Je signale que je ne prétends pas faire autre chose que présenter ma propre vision en tant que membre des instances, pas celle du MoDem 67.

L'un des rôles de la présidence collégiale est de faire office de porte-parole. D'où vient donc cette nécessité de créer ex-nihilo un poste recentralisant cette fonction ? Pourquoi cette peur d'une élection ?

Notre représentante signale qu'un vote de la présidence collégiale s'est effectué à trois contre un. Peut-être aurait-il été bon de signaler que l'un des participants n'est autre que celui qui a été arbitrairement nommé comme porte-parole départemental. Juge et parti, tout est dit.

Minoritaire ? Je ne dis pas le contraire. Je ne suis pas mécontent que de ne pas être de cette majorité composite dont se revendique l'ancienne secrétaire départementale. Un peu étrange comme argumentaire tout de même. En effet, il n'y a pas dix jours que notre patronne départementale proposait officieusement une alliance à cette même minorité, sous prétexte qu'elle n'a plus de majorité...

Concernant le Désigné, un vote de confiance dans six mois ? Le timing proposé est intéressant. Le moment choisi pour poser la question de confiance permet bien des interrogations. C'est aujourd'hui qu'elle se pose, pas au moment des élections régionales. J'ai une réponse, elle consiste en « circulez, il n'y a rien à voir ! ».

Je prends acte du refus de mettre cette question aux voix et réaffirme que le récipiendaire de ce poste est illégitime à se revendiquer en tant que porte-parole. Sa voix ne portera aucunement l'ensemble du MoDem 67 et n'engagera nul autre que lui-même. J'oublie ceux qui veulent bien prêter appui à cette mascarade, cela va se soit. Mais sont-ils majoritaires ? Nous ne le saurons pas, il n'y a pas eu de scrutin permettant de le définir.

Dommage, un simple vote et l'acceptation de la pluralité au sein de notre mouvement auraient évité tout ceci. Que la « majorité » fasse avec son porte-parole. Elle sera la première à s'en mordre les doigts, on dote ce type de poste par des personnes de confiances dans ce type de contexte.


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