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Trucs et astuces pour choisir ses objectifs.

Par L'Oeil Sur L'Objectif

Quand on vous demande quelle est la meilleure voiture, je parie que vous ne pouvez pas répondre à cette question. Si vous voulez donner une réponse sensée, vous devez en poser d’autres : Quel budget ? Spacieuse ou compacte ? Pour la ville ou pour la route ? Sportive ou familiale ? Destinée à un usage professionnel ? …
Beaucoup de personnes peu familiarisées avec la photo se posent une question du même genre : Quel objectif choisir pour mon appareil ?
Là aussi, il n’est pas possible de répondre sans en savoir plus sur l’utilisation que l’on veut faire de cet objectif : Photo-plaisir ? Fixer des souvenirs des matches de foot du petit dernier ? Photographier ma collection de timbres ? Enregistrer des souvenirs de mes randonnées en montagne ? Quel budget ?
Persuadé que la réponse se trouve sur internet, on se lance alors dans des recherches et on trouve ! Oui, mais, … On finit par trouver ceci.

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Mais dans tout cela, on ne trouve pas les réponses aux questions que l’on se pose. On se trouve face à un fatras de chiffres cabalistiques, d’unités et de symboles ésotériques.
Bref, l’information collectée est peut-être pertinente mais il reste à la décrypter et à traduire ce langage obscure en termes de besoins.
C’est pourquoi je vous propose, quelques trucs et astuces pour s’y retrouver un peu mieux dans les descriptions.
Que les professionnels me pardonnent, je n’aborderai pas des notions très pointues, mon objectif étant uniquement de dégrossir un peu le terrain. Je serais d’ailleurs incapable de m’aventurer dans des discussions pointues, n’étant moi-même qu’un amateur qui a galéré avant de m’y retrouver dans la jungle des chiffres, des fractions et des unités de mesure.

Concarnant la Monture

Vous avez donc acheté un appareil photo avec objectif détachable, un « reflex ».
Si vous voulez acheter un objectif  supplémentaire, la première chose dont il faut s’assurer, c’est que vous pouvez le fixer sur votre appareil. Un objectif pour Nikon ne pourra pas être fixé à un appareil Olympus et inversement. L’objectif que vous allez acheter doit avoir une monture prévue pour votre boîtier. Cela ne veut pas dire que les objectifs d’une marque sont les seuls à pouvoir être fixés sur un appareil de la même marque. On trouve des constructeurs d’objectifs qui en fabriquent pour plusieurs marques d’appareils. Vérifiez donc d’abord que la monture est compatible avec votre appareil.
Exemple : Dans la notice d’un constructeur, on trouve

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Ce qui signifie que le constructeur propose le même objectif avec des montures différentes selon l’appareil (SIGMA, CANON, NIKON (D), SONY, MINOLTA ou PENTAX).
Notons aussi au passage l’acronyme AF (Auto Focus) ou mise au point automatique. Si l’objectif est conçu pour permettre une mise au point automatique, il doit pouvoir « communiquer » avec le boîtier au moyen de contacts électriques, comme illustré par exemple ci-dessous. Veillez donc à ce que ce soit le cas.

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Des millimètres ?
Vous verrez toujours, parmi les caractéristiques d’un objectif, un ou deux nombres exprimés en millimètres, comme 50 mm, 28-50 mm, 55-200 mm, …
Ces nombres n’ont rien à voir avec les dimensions physiques (longueur, diamètre) de l’objectif. Ils qualifient ce qu’on appelle la focale de l’objectif .
La focale détermine de quelle manière l’objectif agrandit ou réduit l’image quand on prend une photo.
Si un seul nombre est indiqué, la focale est fixe  et le facteur d’agrandissement est fixe lui aussi.
Si deux nombres sont indiqués, l’objectif est à focale variable. Le plus petit des deux nombres correspond à la plus petite focale, le plus grand à la plus grande focale. L’objectif permet alors de choisir n’importe quelle focale entre la plus petite et la plus grande.
Pour savoir de quelle manière l’objectif agrandit ou réduit l’image obtenue, il faut d’abord connaître le coefficient d’agrandissement - ou coefficient de grandissement- de votre appareil. Vous trouverez celui-ci dans la liste suivante :
Coefficient = 2,0 pour Olympus et Panasonic
1,7 pour Sigma
1,6 pour Canon (sauf 1D,  5D et 1D)
1,5 pour Pentax, Samsung, Sony, Minolta, Nikon et Fuji
1,3 pour Canon 1D
Puis consultez ce tableau

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Exemple :
Vous êtes l’heureux propriétaire d’un olympus. Vous avez vu sur un site internet un objectif 40-150 mm dont le prix entre dans votre budget.
La liste vous indique que le coefficient d’agrandissement pour OLYMPUS est de 2.
Dans le tableau, vous consultez donc la colonne « Coefficient : 2 » et vous voyez que 150 mm correspond à un agrandissement de 6 (6 fois la taille de l'image normale).
Pour mieux visualiser ceci, allez « jouer » un peu sur  le simulateur de focales SIGMA (en français) :
http://gestion.sigma-photo.fr/Medias...ns%20image.swf
Pour voir des photos prises avec un objectif de marque donnée et pour des focales données, voir Full-size sample photos from lenses .
Dans le tableau, toutes les grandeurs sont proportionnelles aux focales. Si vous voulez savoir par exemple à quel agrandissement une focale de 450 mm, multipliez par 3 le résultat obtenu pour 150 mm. Pour une focale de 12 mm, divisez par 2 le résultat obtenu pour 24 mm.
Pour savoir quelle(s) focale(s) correspond(ent) à vos besoins, essayez de déterminer le genre de photos que vous allez prendre le plus souvent. En général, un objectif à focale fixe avec un facteur d’agrandissement proche de 1 ou un zoom avec un facteur d’agrandissement/réduction de 0,7 à 3 couvre la plupart des besoins. Si vous souhaitez prendre des photos à grande distance (animaux, sport), il vous faudra une focale plus longue. Si vous faites plutôt des photos de grands ensembles (architecture, grands monuments, panoramas), optez pour des focales plus courtes. Pour des portraits, un facteur d’agrandissement de l’ordre de 1,5 à 3 vous permettra de ne pas vous approcher trop près du sujet.
Bien sûr, on peut se dire qu’un objectif zoom 12-300 mm couvre tous les besoins. Mais vous savez que toute médaille a un revers. D’abord, le prix d’un tel objectif sera élevé. Ensuite, un objectif ne peut pas présenter les mêmes qualités optiques pour toutes les focales. Vous aurez sans doute une perte de qualité ou de luminosité dans les focales extrêmes.
Il faut savoir aussi que la focale a une influence sur l’arrière-plan de votre photo. Avec des focales longues, le sujet et l’arrière-plan auront tendance à se fondre en un seul plan. Avec des focales courtes, le sujet paraîtra moins « scotché » à l’arrière-plan.

F / 2.8 ou F / 3.5 ?

Les chiffres indiqués par F / x (parfois f / x ou 1 : x) expriment la quantité de lumière qui passe par l’objectif. C’est le  diaphragme. Les diaphragmes que vous retrouvez le plus souvent dans les notices ou les annonces sont 1.4, 2.8, 3.5, 5.6, 6.3, 8, 11, 16, 22 et 32. En simplifiant, on peut dire que le diaphragme correspond à la taille d’un trou par lequel passe la lumière. Plus le trou est petit, moins la lumière passera.
Contrairement aux mm définissant la focale, les chiffres sont inversement proportionnels à la quantité de la quantité de lumière passant par l’objectif. Pour reprendre la comparaison avec le trou, plus le diamètre du trou est grand (et plus il laisse passer de lumière), plus le chiffre qui le caractérise est petit.
Un petit dessin valant mieux qu’un long discours, voici une illustration de ce que représente un diaphragme (dans l’illustration, le diaphragme est représenté par le cercle blanc sur fond bleu).

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Résumons-nous :
- un grand nombre indique une plus petite quantité de lumière pouvant passer par l’objectif et correspond à un petit diaphragme
- un petit nombre indique une plus grande quantité de lumière pouvant passer par l’objectif et correspond à un grand diaphragme
Vous l’aurez compris, le but étant dans la plupart des cas de disposer d’un objectif le plus lumineux possible, il faut opter pour un F / x où la valeur de x est la plus petite possible (donc plutôt F / 2.8 que F / 4.0 par exemple).
Une fois de plus, la médaille a son revers et le coût d’un objectif avec un diaphragme pouvant être ouvert jusqu’à F / 1.4 sera supérieur à celui d’un objectif ouvrant à F / 4.
Vous trouverez dans les catalogues ou les annonces des mentions combinant focales et diaphragmes, comme :
- 55-200 mm F / 2.8 : cela signifie que, pour toutes les focale le diaphragme le plus grand est 2.8
- 18-55 mm F / 3.5 – 5.6 : cela signifie que les plus grands diaphragmes sont respectivement 3.5 pour la focale de 18 mm et 5.6 pour la focale de 55 mm
En général, une longue focale implique un plus petit diaphragme.

Rapport de reproduction ou rapport de grossissement maximum

Il s’agit de deux nombres indiquant dans quelle mesure l’objectif se prête à la macrophotographie ou à de la photo rapprochée. Si vous n’envisagez pas de faire ce type de photos, allez m’attendre aux paragraphes suivants.
Quand vous faites une photo, l’image de l’objet photographié se forme sur le capteur de votre appareil numérique. Si vous voulez faire une macro, il faut que l’image de votre sujet (insecte, goutte d’eau, timbre-poste, …) sur le capteur soit la plus grande possible et contienne un maximum de détails.
Le rapport de reproduction donne une indication à ce sujet. Il est exprimé sous la forme 1 : 1 par exemple. Vous le trouverez le plus souvent dans les notices des constructeurs, plus rarement dans des annonces. Il exprime le rapport entre la taille de l’objet et la taille de son image sur le capteur.
On peut l’assimiler à une fraction. Ainsi, 1 : 2 signifie que la taille de l’image sur le capteur est égale à maximum 1/2 fois la taille réelle de l’objet. 2 : 1 signifie que la taille de l’image sur le capteur est égale à maximum 2/1, soit 2 fois la taille réelle de l’objet.
Dans les illustrations ci-dessous, si votre capteur est représenté par le rectangle, voilà ce que donneraient les rapports de reproduction.

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Il est clair que votre photo est plus détaillée avec un rapport 1 : 1 qu’avec un rapport 1 : 2. Et plus encore avec un rapport 2 : 1 qu’avec un rapport 1 : 1.
On considère en général que la macrophotographie se situe entre les rapports 1 : 1 et 10 : 1. A partir de 10 : 1 on parle de « microphotographie ». En deçà de 1 : 1, on parle de « proxiphotographie ».
Notez aussi que les constructeurs ont la fâcheuse tendance à qualifier très vite un objectif de « macro » et de graver ce mot sur le corps de l’objectif. Cette mention n’est pas toujours fiable. Si on s’en tient strictement à la définition, pour être qualifié de « macro » un objectif doit présenter un rapport de reproduction de 1 : 1 au moins.

Des centimètres

La distance minimum de mise au point est exprimée en cm et indique jusqu’où l’on peut s’approcher du sujet sans que l’image soit floue. C’est un paramètre à prendre en compte si l’on veut se lancer dans la photographie rapprochée.
Encore des millimètres
Une autre caractéristique d’un objectif est le diamètre du pas de vis à son extrémité avant. Ce paramètre vous sera utile si vous voulez acheter un pare-soleil ou des filtres à placer sur l’objectif. Le diamètre est exprimé en mm et représenté soit par « Ø » soit par la mention « diamètre du filtre »
Des grammes
Le poids d’un objectif peut aussi influencer votre choix. Si vous êtes amateur de randonnées ou de trekking, il vaut peut-être mieux acheter un objectif « zoom » qui couvre une plage de focales donnée plutôt que deux objectifs à focale fixe. Vous n’aurez ainsi qu’un objectif à porter.
« Good vibrations »
Si vous pensez utiliser fréquemment votre objectif dans des conditions difficiles (photos prises de très loin avec une longue focale, macrophotos, photos de nuit ou prises avec une lumière faible, …) un réducteur de vibrations peut s’avérer utile.
On trouve diverses appellations pour désigner un tel réducteur : VR pour Vibration Reduction, VC pour Vibration Compensation, OS pour Optical Stabilizer , …
Il est très difficile de faire une synthèse des différentes possibilités offertes en la matière, étant donné que chez certains constructeurs cette fonction est incluse dans le boîtier de l’appareil, alors que chez d’autres elle est prévue dans les objectifs.
Dans un premier temps, on peut se passer d’une telle fonction. Il existe des alternatives pour stabiliser une image, comme utiliser un trépied, un mini-statif ou simplement appuyer votre appareil sur un élément stable (arbre, clôture, table, mur, colonne, …).
Ces quelques explications devraient, je l’espère, vous permettre d’y voir un peu plus clair.


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