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Très léger rapport ?

Publié le 03 septembre 2009 par Christophefaurie

France culture. M.Léger explique le travail de sa commission. Ce qui semble motiver la réforme de la justice, c’est le mécontentement des journaux qui tempêtent sans cesse contre ses lenteurs. Le but du rapport, si je comprends bien, est de l’accélérer. On a parlé aussi du juge d’instruction, et de l’indépendance de la justice, en montrant que, statistiquement, il n’y a pas de problème : 5% des affaires ont un juge d’instruction, et les « affaires d’état » (Elf, etc.), elles, c'est 0 ou presque. D’ailleurs, il existe d’autres contre-pouvoirs que la justice, les journaux, notamment.

D'un aussi grand magistrat, je m'attendais à autre chose que des sophismes. Mais, ce qui m’ennuie là dedans, c’est que la constitution de notre nation est le fruit d’un siècle de réflexions entre génies occidentaux ; que leur préoccupation était de nous procurer la liberté ; et que pour cela ils étaient arrivés à la conclusion qu’il fallait une neutralisation du législatif, de l’exécutif et du judiciaire, les uns par les autres ; et que la nation ne bouge qu’avec le consentement général.

Peut-être pensons-nous que la liberté est un acquis ? En tout cas, depuis un demi-siècle la préoccupation du gouvernement est l’efficacité :

  1. De Gaulle a asservi le législatif à l’exécutif.
  2. Le gouvernement actuel élimine tout ce qui empêche la mise en œuvre immédiate de la mesure que lui a suggéré le dernier fait divers, notamment l’indépendance du judiciaire.

L’obstacle qu’attaquent gouvernant après gouvernant, c’est le mécanisme de la démocratie, celui qui garantit nos libertés, et nous force à des décisions intelligentes. (Qu’on puisse le faire sauter aussi facilement montre qu’il est déjà bien atteint.) Du coup, le seul contrepouvoir au dirigeant c’est le peuple, dont le seul mode de réaction est la révolution. Ça manque de finesse.

Compléments :

  • Trait culturel ? On reproche à la France d’avoir toujours été incapable d’entretenir des organes intermédiaires. Dans ce cas, c’est le gouvernant qui les détruit. En tout cas, la suppression du judiciaire obéit à une certaine logique : notre président (comme n'importe lequel d'entre nous) sait ce qui est juste ; ce qui vient s'opposer à ses idées ne peut qu'être inefficace. Si nous voulons une démocratie devons-nous renoncer à élire des Dieux ?
  • Le moteur du gouvernement semble être une forme de populisme, peut être pleine de bons sentiments. Mais ce n’est pas ce qu’on lui demande : il est notre cerveau, il ne doit pas réagir instantanément aux impulsions que nous lui donnons, mais prendre des décisions à long terme, intelligentes. (Obama : pas prêt ?)

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