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Pourquoi je n'aime pas la rentrée

Par Mamancelib
Pourquoi je n'aime pas la rentrée Non, je ne suis pas en mode schtroumpf grognon... On ne m'a pas volé mon goûter, non plus... Mais, définitivement, je n'aime pas la rentrée.
Je sais bien que ça manque d'originalité. Je n'en connais pas beaucoup qui sont impatients de voir arriver le mois de septembre. Qui serait assez maso pour se dire "youpi, c'est le retour du tourbillon quotidien !". Personne (ou presque) n'a envie de retourner bosser, qu'on soit prof ou pas.
Pour ma part, je crois que c'est la période que j'aime le moins. Je n'aime pas les jours qui raccourcissent, les couleurs de l'été qui s'en vont, le temps libre qui disparaît et les gens qui recommencent à faire la tronche au mois de septembre.
Professionnellement, c'est là où je "joue" le plus à la prof. Beaucoup vous le diront, les premières semaines de cours sont celles qui vont déterminer le reste de l'année avec nos classes. Alors, histoire d'avoir la paix pendant les dix mois à venir, il faut être l'incarnation même de la main de fer dans le gant de velours. On ne laisse rien passer. On est intransigeant. On "serre la vis". On surveille exagérément... Et puis, une fois qu'on est certain que nos élèves ont bien compris le fonctionnement de nos cours, on peut relâcher la pression pour évoluer sereinement avec nos classes jusqu'en juin. C'est le prix à payer, et ça ne marche pas trop mal.
Personnellement, c'est aussi une période de déceptions. On fait le bilan de l'été qu'on avait attendu toute l'année. Quoi de neuf ? Qu'est-ce qui a changé ?... Réfléchissons... Ah ben oui, rien, c'est bien ça. Le contraire eût été étonnant. On se dit alors que la rentrée va peut-être réserver son lot de surprises, qu'on va découvrir un nouveau prof qui nous donnera envie de ne pas aller au collège en jogging.... "Et bien, MC, je crois que ce n'est pas au collège que tu vas pouvoir rencontrer un homme, cette année"; c'est ce que m'a dit une copine après une heure de réunion de pré rentrée. Effectivement, rien de nouveau sous le soleil de Dinoland. Zut. En même temps, ce n'est pas comme si ça n'avait pas été prévisible.
Et puis, la rentrée scolaire marque aussi, depuis trois ans, la date anniversaire de ma séparation d'avec le père de MiniBri. Je ne me rappelle pas du jour exact, je me souviens juste d'avoir fait une rentrée où j'avais été l'ombre de moi-même et où on essayait de recoller les morceaux,  pour finalement se séparer quelques jours plus tard. Je suis restée accrochée à mon boulot comme à une bouée de sauvetage : c'est ce qui m'a permis, sur le coup, de garder la tête hors de l'eau et de ne pas penser toujours au même "Pourquoi ?", sans trouver de réponse.
Il y a trois ans, je n'aurais jamais pensé en être là où j'en suis aujourd'hui. Je croyais sincèrement que j'aurais refait ma vie, que je serais amoureuse et que je serais enfin pleinement heureuse. J'étais convaincue que ma fille partagerait ses week-end entre son père et moi et que tout se passerait normalement. Je pensais même que je serais encore dans les mêmes établissements scolaires.
Et en fait, non. Rien de tout ça.
Trois ans plus tard, professionnellement, je ne suis plus dans aucun des deux établissements de l'époque, en raison de la mesure de carte scolaire qui m'a fait arriver à Dinoland. La rentrée de l'année passée reste, d'ailleurs, ma pire rentrée d'enseignante.
Trois ans plus tard, le père de MiniBri a disparu de la circulation. Cela fait bientôt un an et demi qu'il n'a pas vu sa fille. J'ai eu droit à un coup de fil, il y a quelques mois, où il s'excusait de son attitude, où il m'a dit qu'il allait reprendre son rôle de père, où il a pleuré en parlant à MiniBri, où il m'a demandé pardon pour son attitude en tant qu'homme et en tant que père et... plus rien... Bravo !... Et, fait surprenant, depuis ce coup de fil, ma fille ne parle plus du tout de son père.
Trois ans plus tard, je suis toujours seule. Mais, j'ai maintenant une jolie collection d'histoires plus ou moins foireuses à mon actif.  Amoureuse ? Pas une seule fois en trois ans. En route, j'ai perdu mes illusions et mon optimisme. Personne avec qui partager les bonnes nouvelles, personne avec qui avancer dans la vie, personne avec qui faire des projets. Seule. Toujours. Et trois ans qu'on me dit "mais, tu es une fille bien, tu ne peux pas rester seule !.... Tu verras, tu mérites mille fois mieux que Machin ou Chose. ". C'est cela même, oui...
Pour tout cela, je n'aime pas la rentrée. Même si, je dois reconnaître que celle-ci est la moins difficile depuis trois ans : en 2006, je me séparais; en 2007, ma mère avait des soucis de santé; en 2008, c'était ma première rentrée catastrophique à Dinoland et cette année... ma foi... rien de bien notable à déclarer. Alors, on va essayer d'être positive et de regarder cette rentrée 2009 comme une bonne chose.
La seule qui soit réellement ravie de cette rentrée, c'est MiniBri : c'est une petite fille surexcitée et ravie de retrouver ses copains et ses copines que j'ai laissée à l'école....


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