Le pied dans la bouche

Il y a parfois des phrases que l’on prononce et que nous ne voulions pas dire. Certaines sont dites par rancoeur ou méchanceté soudaine et on les regrette par la suite. D’autres semblent venir d’un endroit inconnu de notre subconscient et on se demande parfois d’où cela a bien pu sortir. La présente histoire se trouve dans cette deuxième catégorie. Même si cela n’a pas mis un terme à la relation, je crois qu’elle a fortement aidé.

Je commençais à fréquenter une fille. C’était encore nouveau, pas de guilis guilis sous la couverte, mais des sorties plaisantes, des petits baisers chauds, bref.. les premières rencontres. Un certain dimanche après-midi ensoleillé, après une promenade et un pique-nique au parc, étendus l’un près de l’autre sur une couverture, en train d’admirer les nuages et sentir le désir monter en nous, elle me demande:

- On vas-tu faire un tour chez toi ?

Et moi de répondre:

- C’est pas que je veux pas, mais je ne suis pas sûr que tu vas aimer. Ma blonde heu… ma coloc est en train de peinturer.

Oh merde. Mais qu’est-ce que je viens de dire moi ? Comment ça “Ma blonde” ? J’ai pas de blonde, j’ai une coloc.

Voilà. Le mal était fait. J’ai bien eu beau lui expliquer que je m’étais trompé, que si j’avais vraiment une blonde, je l’aiderais fort probablement à peinturer et que j’avais une coloc qui présentement peinturer sa chambre, qu’il n’y avait jamais rien eu entre nous, j’avais semé le doute. Côté turn off, je crois que j’ai rarement envoyé mieux à une fille.