La semaine qui s’achève aura été merveilleuse pour les proches du Président et de l’UMP sur Europe 1 . L’ancien Président-Directeur général de la station, Jean-Pierre Elkabbach dans son interview quotidienne de 8h20 aura en effet reçu successivement :
Lundi : Xavier Bertrand, Secrétaire général de l’UMP
Mardi : Brice Hortefeux , Ministre de l’Intérieur
Mercredi : Michelle Alliot-Marie, Ministre de la Justice
Jeudi : Martin Hirsch, Haut Commisaire aux solidarités actives et à la Jeunesse
Vendredi : Claude Allègre annoncé par Elkabbach jeudi sera finalement remplacé par Jean-Christophe Cambadélis…
Dimanche (le « Grand rendez vous) : Chistine Lagarde : Ministre de l’Economie
Il ne s’agit pas de mettre en cause l’intérêt de ces interviews au demeurant bien menées et sans concession particulière mais de dénoncer l’absence de véritable pluralisme de l’expression politique sur ce rendez-vous phare de l’actualité sur une semaine entière, une semaine d’ailleurs qui compte car c’est la rentrée des Français . Chaque invité, qu’on l’ aime ou ne l’ aime pas, avait certes des choses à dire en relation avec l’actualité (les réactions à l’Université d’été du Ps à la Rochelle, l’évolution de la délinquance, la réforme de la procédure pénale, le chômage des jeunes, la taxe carbone, le G.20 etc..) . Mais on aurait pu tout autant sur les mêmes sujets entendre avec autant d’intérêt, respectivement Olivier Besancenot, Bruno Le Roux, André Vallini, Nicolas Dupont Aignant, Corinne Lepage ou Jean Peyrelevade . On aurait pu aussi s’interroger comme l’a fait François Bayrou dans son chapitre d’ »Abus de pouvoir « consacré aux medias sur cette obsession pour le Président et ses proches , d’occuper le terrain médiatique par le « zapping et le casting » qui fait qu’on ouvre des dossiers, on communique dessus et puis on passe à autre chose sans évaluer, sans droit de suite médiatique, mais en laissant – du moins on le croit- son empreinte dans l’opinion.
La question du pluralisme des medias publics comme privés est à traiter en urgence .