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Taxe Carbone : premiers effets de la grippe fiscale

Publié le 04 septembre 2009 par Stb

On a eu beau jouer sur la sémantique en la baptisant « contribution », « prélèvement », les Français n’ont pas été calmés, la Taxe Carbone est bien une taxe. Elle est donc aux impôts ce que le « vin nouveau » sera aux vendanges. Un pressage rapide, pas forcément à maturité.  Qu'en pense Michel Rocard ?

CO2
Faut-il y voir les premiers symptômes d’une grippe fiscale dont un pays si imaginatif en la matière ? Les résultats du récent sondage exclusif Europe 1 Logica[1] publié jeudi évoquent ainsi une France hostile à la taxe, à 67 % chez les sympathisants de gauche et 63 % chez ceux de droite. 60 % des sympathisants des Verts disent aussi « non » à ce nouvel impôt.

Outre le fait que cette opposition s’accompagne d’une forte connaissance du dossier (88 %), on notera l’impact du critère social. 75 % des ouvriers sont opposés à la taxe ( soit l’électorat populaire) contre 57 % des cadres.

Mais c’est l’efficacité de la mesure qui freine les Français. Ces derniers estiment faire suffisamment d’efforts pour réduire leur empreinte écologique et renvoient la balle vers les entreprises.

Moralité : ils ne comprennent sans doute pas qu’on leur annonce un nouvel impôt qui leur serait intégralement reversé et que l’on n’accompagne pas la mesure d’autres évolutions. En effet, pourquoi ne pas imposer aux fabricants une limitation des emballages souvent encombrants des produits de consommation ? Pourquoi ne pas taxer directement les produits polluants ?

« Les pères ont mangé des raisins verts qui feront grincer les dents de leurs enfants (Jérémie 33, 29) ». Nous y sommes !

La nature nous présente en effet aujourd’hui la facture d’un mode de vie déresponsabilisé. La lutte contre la pollution, effet collatéral de la société de consommation va, taxe ou pas taxe, devenir un enjeu. Reste donc à trouver les bonnes solutions.

Aujourd’hui, la résolution par la taxe de la pollution ne fait donc pas l’unanimité. Notons néanmoins un argument fort évoqué par le Nicolas Sarkozy et insuffisament connu : Le président souhaite profiter de l’exemplarité française pour imposer la taxation des produits extra européens polluants.

Est-ce un préalable aussi vers la taxation des produits extra européens des pays ne respectant pas, non plus, les minimums sociaux ? Ceci est un autre débat qui lui aussi finira par surgir.


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