En cette rentrée scolaire, le sort des auxiliaires de vie scolaire (AVS) et employés de vie scolaire (EVS), notamment ceux chargés d’accompagner les enfants handicapés dans les classes, est loin d’être réglé. Et l’annonce, mardi, de la signature d’une convention-cadre entre l’État et trois associations n’a pas suffi pas à rassurer ces bataillons de précaires de l’éducation nationale.
Après d’intenses négociations, une convention-cadre a finalement été signée en ce sens, mardi dernier, entre le ministère et trois organisations (l’UNAPEI, le FG PEP et la FNASEPH). Selon ce texte, tous les AVS en fin de contrat et étant dotés de « compétences particulières » pourront être recrutés par l’une des trois associations et poursuivre leur mission auprès des enfants. « Cela va résoudre le problème de 1 200 AVS qui sont arrivés en fin de contrat cet été, estime le président de l’UNAPEI, Régis Devoldère. Mais cette décision prise dans l’urgence ne répond pas à toutes les questions. »
Loin de là. Car les AVS ne sont pas les seuls à accompagner les enfants handicapés dans les écoles. Quelque 5 000 EVS (sur les 30 000 en fin de contrat) avaient, eux aussi, une « mission AVS » auprès des enfants handicapés. Ils sont d’emblée exclus du dispositif. Reste, ensuite, à savoir quelles sont les « compétences particulières » exigées pour qu’un AVS puisse prétendre à une embauche dans l’association.
Dans une première version de la circulaire d’application, seuls ceux ayant acquis des compétences auprès des enfants « autistes », « sourds », « aveugles » ou ayant des « difficultés respiratoires » étaient pris en compte par l’inspecteur d’académie, chargé de faire les listes. Si tel est le cas, cela ramènerait à seulement 500 le nombre d’AVS retrouvant un poste en cette rentrée, comme l’a dénoncé hier l’Association des paralysés de France.
Enfin, les craintes autour de la pérénité de la subvention de l’État ne sont pas levées. Selon les projets du ministère, son versement à l’association serait assuré tant que l’enfant a besoin de l’AVS. Si ce n’est plus le cas, plus de subvention. Et pour l’employeur, une seule issue : licencier pour raison économique un AVS embauché en CDI.
Dispositif transitoire
Bref, autant de raisons qui poussent le SNUIPP-FSU, dans l’attente de la publication de la circulaire définitive, à rester extrêmement vigilant. « Aucun personnel assurant ces fonctions auprès des enfants handicapés, qu’il soit AVS ou EVS, ne doit rester à l’écart du dispositif, estime Emmanuel Guichardaz, chargé des questions de handicap au syndicat. Et, de toute manière, ce dispositif ne peut être que transitoire. Seule une véritable professionnalisation de la fonction permettra d’assurer un accompagnement de qualité et pérenne. »
Selon l’UNAPEI, Luc Chatel aurait fait un pas dans ce sens, évoquant, pour la première fois, la création d’un métier pour l’accompagnement des élèves handicapés. Concrètement, le ministre aurait annoncé la mise sur pied d’un « groupe de travail » chargé de plancher sur la question. Pas vraiment rassurant.
source: l’Humanité