L’exposition Design à la Cour engage une réflexion sur les objets de série, leurs gammes et variations, par le dialogue de deux importantes collections publiques. Le château de Fontainebleau conserve dans ses réserves un très grand nombre de meubles, sièges et objets d’usage commandés aux fournisseurs de la Cour de 1804 à 1870 pour l’aménagement des appartements d’invités, l’équipement des logements de fonctionnaires, celui des domestiques.
Composée d’oeuvres de designers également acquises par l’État ces 30 dernières années, la collection du CNAP comporte des meubles et objets de série, des pièces uniques mais aussi des commandes spéciales.
La mise en regard de ces deux collections permet de reconsidérer les meubles et objets d’usage d’hier et d’aujourd’hui, qu’il s’agisse principalement de tables, de sièges, de luminaires, de céramiques.
Résidence royale et impériale continûment habitée pendant plus de huit cents ans et vidée à la Révolution, le château de Fontainebleau a été intégralement remeublé au XIXème siècle. Il possède au sein d’un fonds considérable de 16 000 objets inscrits à son inventaire, des séries spécifi ques d’objets d’usage et d’ameublement.
L’achat de ces objets, précisé dans le cadre des inventaires réguliers tenus par l’administration de la Couronne, est en outre attesté par une documentation extrêmement précise. L’acquisition de ces meubles et sièges, luminaires, garnitures de toilette, tables, bureaux, textiles et fournitures diverses s’appuyait sur des critères de coût et de fonctionnalité déterminants pour ces commandes produites en nombre.
Le Centre national des arts plastiques est l’héritier de la Surintendance royale et, depuis la Révolution, de différents services de l’État chargés d’acquérir pour le compte de ce dernier des oeuvres d’art aux artistes vivants. Créée en 1981, la section « arts décoratifs, création industrielle et métiers d’art » comporte quelques 5000 objets achetés ou commandés auprès de 900 designers. Il s’agit d’une collection généraliste aux critères d’acquisition très ouverts sur tous les plans (modes de production, types d’objets, nationalité). Le fonds est mis à disposition des institutions culturelles sous forme de prêt ou de dépôt.