Paris, le 7 septembre : Le Président Sarkozy se rend aujourd’hui au Brésil pour une visite officielle éclaire. Alors que la France prétend jouer un rôle de leader sur la question du climat, Greenpeace dénonce une stratégie d’exportation de la fausse solution nucléaire, des accords économiques allant à rebours du sens de l’histoire et une position rétrograde sur la question des forêts.
La France exporte le mythe nucléaire
85 % de l’électricité brésilienne est d’origine hydroélectrique. Son potentiel de développement dans le domaine des énergies renouvelables (solaire, biomasse, éolien notamment) est immense et encore largement sous-exploité.
Et pourtant… face à une demande énergétique en forte croissance, AREVA tente de faire du Brésil une des têtes de pont de son incantatoire « renaissance nucléaire ».
Dans ce contexte, Greenpeace rappelle que :
- La construction de l’EPR en Finlande –vitrine technologique de la « renaissance nucléaire »- prend des allures de fiasco absolu, notamment financièrement : facturé 3 milliards d’euros à l’origine, le chantier d’Olkiluoto est pour le moment provisionné à hauteur de 2,3 milliards d’euros à mi-parcours de son achèvement ;
- L’ensemble des clients potentiels d’AREVA ont pointé du doigt les graves défauts de conception des systèmes de sécurité de ce réacteur de 3ème génération ;
- Il n’existe toujours pas de solution crédible en termes de traitement et de stockage des déchets nucléaires.
« Investir dans l’énergie nucléaire, c’est fortement hypothéquer la sécurité des citoyens. C’est aussi se priver des moyens de développer son économie dans les domaines de l’efficacité énergétique et des énergies renouvelables qui sont les clefs de la lutte contre le dérèglement climatique. La France a engloutit son potentiel dans le mythe nucléaire. Il serait responsable de ne pas en plus exporter nos erreurs et nos chimères » déclare Laura Hameaux, Responsable de Campagne à Greenpeace.
« Les investissements et les capitaux à mobiliser qu’implique l’option nucléaire ; le risque de prolifération ; l’insoluble question du stockage des déchets ; l’impossibilité mécanique pour le nucléaire de constituer une solution pour le climat ; tout, absolument tout prêche contre la « renaissance nucléaire » qui de fait demeure un fantasme technico-industriel sans réelle portée » ajoute Antoine Foucher, Directeur des Campagnes à Greenpeace France.
Quelle position française face au Brésil de Lula sur la question de la préservation des forêts tropicales ?
La forêt amazonienne est un des trois derniers grands bassins de forêt primaire de la planète. La sauvegarde de son unique capital de biodiversité, irremplaçable patrimoine de l’humanité, sera un enjeu crucial du sommet de Copenhague.
« L’enjeu de la préservation des forêts tropicales, de la biodiversité et des peuples qu’elles abritent, ne peut se satisfaire des recettes d’apprentis sorciers actuellement portées par la France1. Non, Monsieur Sarkozy, les forêts tropicales ne sont pas des produits dérivés que l’on pourrait ouvrir à l’appétit des marchés de la finance carbone internationale. Demandez au Président Lula ce qu’il en pense ! déclare Jérôme Frignet, Chargé de campagne Forêts pour Greenpeace France. Il faut rappeler que la déforestation est responsable de 20% des émissions de gaz à effet de serre mondiales. Greenpeace demande que la France propose au Brésil de l’accompagner et de soutenir la création d’un fonds international destiné à la protection des forêts tropicales », conclut-il.