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Transformez le stress en vitalité!

Publié le 07 septembre 2009 par Chikung

Pour comprendre les multiples forces mentales, émotionnelles et physiques qui influent sur notre santé et notre bien-être, nous devons apprendre à sentir notre corps, nos muscles, nos organes, nos os, nos tissus de façon plus impartiale. Nous devons apprendre à prendre des « clichés sensoriels » internes de notre fonctionnement organique. Ce faisant, nous pourrons observer les diverses habitudes de notre structure psychocorporelle, ainsi que les principes physiologiques qui donnent à ces habitudes le pouvoir d’influer sur notre santé. Ceci est important vu qu’on estime que les problèmes liés au stress comptent de nos jours - directement ou indirectement - pour 50 à 80 % de toutes les maladies : rhumes chroniques, hypertension, maladies cardiaques, ulcères, syndrome du colon irritable, dépression, arthrite, insomnie, certains types de cancer et bien d’autres affections.

Le stress mine notre santé en autres en augmentant la production de cortisol, qui vient réprimer le système immunitaire. Une étude dont les résultats furent publiés au début des années 1990 dans le New England Journal of Medicine indique par exemple que des gens sains à qui on donnait des gouttes nasales contenant le virus du rhume réagissaient directement en fonction de leur niveau de stress émotionnel. D’autres études ont prouvé que le stress - ainsi que la peur et l’anxiété qui lui sont souvent associées - pouvait faire empirer des maladies auto-immunes comme la sclérose en plaques et la polyarthrite rhumatoïde. En apprenant à nous sentir de l’intérieur, nous en viendrons à comprendre que le stress n’est pas toujours celui qui est en cause - un certain degré de stress peut en fait être bénéfique à notre santé - mais que ce sont plutôt les façons habituelles dont nous réagissons au stress qui le sont. C’est là que nos émotions jouent un rôle majeur.

Les émotions et le système nerveux autonome
Quand nous sentons les choses de l’intérieur lorsque nous pratiquons le chi kung (Qi Gong) sous toutes ses formes, nous ressentons la relation entre nos émotions et le système nerveux autonome, qui contrôle les muscles lisses et les glandes. Ce système a comme fonction de susciter ou d’inhiber certaines activités et sécrétions internes et externes. En apprenant à percevoir les effets physiologiques de la peur, de la colère et de l’anxiété en nous, nous comprenons mieux comment ces émotions sont liées à la branche sympathique du système nerveux autonome, qui prépare le corps au combat ou à la fuite. Le système sympathique réagit en « sympathisant » avec nos émotions, surtout celles qui sont liées à la peur, au danger et à la stimulation : transpiration, bouche sèche et toute autre forme d’excitation. Ce système dont les ramifications se situent principalement dans la poitrine et les zones situées près du milieu de la colonne vertébrale, communique avec le reste du corps en transmettant les impulsions du cerveau par l’intermédiaire des chaînes de ganglions sympathiques qui descendent le long des deux côtés de la colonne vertébrale. À partir de ces ganglions, des fibres nerveuses transportent les impulsions vers les divers organes internes. Ces impulsions font diminuer le mouvement dans les organes digestifs, augmenter le rythme cardiaque et la tension artérielle, resserrer les vaisseaux sanguins. Elles dilatent les passages d’air dans les poumons, libèrent le sucre emmagasiné dans le foie et inonde le corps d’adrénaline et de norépinéphrine en provenance des surrénales, tout cela pour que davantage de sang et d’énergie soient disponibles pour le passage à l’action.

Les émotions dites négatives ont une certaine valeur
Malgré les problèmes qu’elles suscitent dans notre vie, ce que nous appelons « émotions négatives » constituent une valeur importante sur le plan de la survie. Elles sont des signaux qui nous indiquent que quelque chose va mal dans notre vie ou que nous devons passer à l’action pour éviter un problème. L’anxiété ressentie par l’étudiant la veille d’un examen ou celle du cadre qui doit remettre un rapport financier le lendemain peu jouer un rôle positif puisqu’elle les incitera à se bien préparer, en autant que l’anxiété ne soit pas excessive et ne vienne pas causer de la peur et un manque de concentration. La colère éprouvée par une femme envers un homme qui abuse physiquement ou psychologiquement d’elle la poussera soit à quitter cet homme, soit à entamer une relation plus saine avec une autre homme, pour peu que cette colère ne la pousse pas à devenir violente. La colère qu’une mère ressent envers son adolescente qui ne rentre pas de la nuit viendra peut-être motiver la mère et la fille à essayer de communiquer sur un autre mode. Elles foisonnent les émotions soit-disant négatives pour nous fournir des informations capitales sur ce qui se passe dans notre vie, en autant qu’elles ne soient pas excessives. Et ces informations peuvent nous aider à poser des gestes intelligents pour nous et pour les autres.

Malheureusement, nombre de nos émotions négatives atteignent souvent un point où elles ne semblent avoir aucune résolution apparente. Elles nous laissent le cœur battant, les muscles raidis, la digestion altérée, avec de la constipation, de la tension, etc. Le temps faisant, ces malaises peuvent devenir chroniques et consommer l’énergie dont nous avons besoin pour guérir et grandir spirituellement. Une fois que ces problématiques deviennent ancrées, la branche parasympathique du système nerveux autonome, dont le rôle est de freiner le système nerveux sympathique, ne pourra apporter qu’un soulagement temporaire, à moins que nous réussissions à apprendre comment le mettre en fonction sur de plus longues périodes.


Comment mettre en marche le système nerveux parasympathique

Pour mettre en marche le système nerveux parasympathique, il est bon d’avoir quelques notions de son fonctionnement. Les neurones de ce système se trouvent principalement dans certains nerfs crâniens, comme le nerf vague qui vient du bulbe rachidien, et dans la partie inférieure de la colonne vertébrale. Les ganglions parasympathiques ne courent pas le long de la colonne vertébrale mais sont localisés près des organes sur lesquels ils ont une influence. Les impulsions venant de ces ganglions réduisent le rythme cardiaque, dilatent les vaisseaux sanguins, augmente le péristaltisme et resserrent les passages d’air des poumons, permettant ainsi au corps de ralentir et de se reprendre.

Comment pouvons-nous intentionnellement mettre en marche le système nerveux parasympathique, et ainsi réagir au stress et le réduire, sans l’aide de psychologue, de massothérapeute, etc.? Nous pouvons le faire grâce à l’attention. Lorsque nous sommes tendu ou stressé, notre attention - contrôlée par le système nerveux sympathique - se concentre automatiquement sur la cause de notre tension, sur les pensées et émotions compulsives étant en rapport avec la tension, ou encore sur des symptômes physiques particulièrement déplaisants. Ces réactions nous étriquent à un point tel que nous ne voyons aucune autre alternative. Pour apprendre à relaxer dans de telles situations, il faut apprendre à jouer avec l’attention et à l’élargir afin d’y inclure les parties de nous qui ne sont pas sous l’emprise de la négativité. « Il suffit de fermer les yeux et de se syntoniser sur les parties du corps avec lesquelles vous êtes le plus à l’aise. Quand vous sentez cette aise dans un endroit de votre corps, appréciez-la et laissez-la s’approfondir et se répandre d’elle-même au reste de votre corps. L’aise, c’est bien plus qu’une simple parole ou un état de paresse. Quand vous plongez dans cette zone d’aise intérieure, c’est que vous avez mis en marche le système parasympatique, votre capacité naturelle à relaxer. » La respiration naturelle joue un rôle important pour apprendre à se laisser aller profondément dans cette aise intérieure et, par conséquent, pour apprendre à se servir de la conscience pour harmoniser les fonctions fortifiantes et dynamisantes du système nerveux. Par ailleurs, comme la respiration naturelle vient masser les organes internes et détendre notre dos, elle a aussi un impact heureux sur les nerfs et ganglions parasympathiques se trouvant dans ces zones.


Malheureusement, la plupart des gens ont de la difficulté à se sentir de l’intérieur et connaissent mal l’ampleur du conditionnement de leurs perceptions et de leurs comportements à travers le filtre d’émotions comme la colère, la peur et l’anxiété. Nous sommes devenus tellement habitués à de grands niveaux de stress et de négativité, que nous les considérons comme l’état normal et que nous ne réalisons pas à quel point notre santé et notre vitalité s’en ressentent. Le bruit généré par ce stress rend presque impossible l’écoute de l’intelligence quiète et innée de notre corps. Et quand nous sommes incapables d’accéder à cette intelligence, nous empirons la situation en recourant à des soulagements instantanés sous forme de stimulations excessives : l’alcool, la drogue, le tabac, la caféine, la nourriture, la sexualité, la télévision, etc. Parfois, lorsque nous réalisons dans un moment de clarté l’absurdité de la situation, nous essayons de composer rationnellement avec le stress. Malheureusement, notre mental a en lui-même peu de pouvoir pour trouver des solutions efficaces, surtout dans une société d’information qui inonde notre conscience de nouvelles et d’images négatives en provenance du monde entier. Ce qui en résulte, c’est encore plus de tension, un sentiment d’impuissance et l’émergence de divers symptômes et maux chroniques, nombre d’entre eux n’étant pas juste le résultat du stress mais celui de la façon dont nous essayons de les fuir.

S’adapter aux effets du stress n’est pas une solution
Dans l’incapacité de solutionner avec efficacité notre stress sous toutes ses formes, nous avons appris avec le temps à composer avec ses effets. Certains d’entre nous, par exemple, ventilent simplement leurs émotions négatives sur les autres, surtout la colère, parce qu’ils croient que c’est bon pour eux. Des recherches récentes laissent cependant entendre que la ventilation de la colère nous met davantage en colère, pas moins, et que cela augmente les risques pour la santé. Qui plus est, un tel comportement transmet notre négativité aux autres, qui vient s’ajouter à leurs propres problèmes.

L’expression des émotions négatives n’est cependant pas aussi répandue que leur évitement. Il existe bien des façons de ne pas sentir. Enfants, certains d’entre nous ont appris à se servir du monde des fantasmes et du refoulement pour éviter de sentir la douloureuse contraction qui se produisait quand nos parents ne nous acceptaient pas tel que nous étions et nous voulaient à leur image. Adultes, nous avons appris à ravaler nos émotions négatives et à nous réfugier dans des émotions considérées comme plus positives. Nous avons donc appris à refouler nos émotions dites négatives pour fonctionner sur un mode que nous croyons raisonnable, un mode basé sur l’image que nous voulons donner de nous. Mais selon la loi scientifique de conservation de l’énergie, l’énergie neurobiochimique de ces émotions ne peut être détruite. Elle peut seulement être transformée. Et nous savons également que, si nous y prêtons attention, cette énergie est souvent transformée en énergie mécanique ou cinétique qui agit sans que nous en ayons conscience sur nos nerfs, nos tissus, notre structure et nos mouvements.

Le refoulement des émotions se manifeste non seulement dans notre posture et nos mouvements, mais aussi dans les tensions corporelles profondément enfouies, tensions qui sapent notre énergie et minent notre santé physique et psychologique. En apprenant à sentir ces tensions dans notre corps, nous pouvons un jour ou l’autre face à nos plus inconscientes émotions de colère, d’inquiétude, de peur, d’anxiété, de tristesse, etc.

L’objectif n’est pas de nous débarrasser de ces émotions dites négatives, chose qui est impossible et peu souhaitable, mais de trouver le courage d’en faire pleinement l’expérience, de les ouvrir et de les exposer à la lumière impartiale de la conscience. Du point de vue taoïste, lorsque nous devenons pleinement conscient de nos émotions négatives sans les amplifier ni nous en défendre, l’énergie neurochimique qu’elles activent en nous peut être transformée en pure énergie de vitalité. Ainsi que les Taoïstes le disent, « les nuages, la pluie et la foudre sont aussi nécessaires à notre environnement que le soleil et le calme. Sans un harmonieux équilibre entre ces deux aspects du temps, la nature serait un véritable désert ». C’est donc par notre respiration, et en particulier par la respiration naturelle, que nous pouvons découvrir en nous cette dynamique harmonie. La respiration naturelle, profonde et aisée, nous permet donc de mettre en marche le système nerveux parasympathique ainsi que le processus de guérison qui nous amène à devenir de nouveau entier. Et quoi de mieux que d’appliquer la respiration naturelle avec les méditations du Sourire intérieur et des 6 Sons de guérison!


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