Electoraliste ou non, quelques mois après le raz de marée écologiste aux élections européennes en France, voici que le gouvernement français annonce l’arrivée de la taxe carbone pour début 2010.
Le niveau de vie des français serait-il aussi soudainement devenu non négociable à la façon d’une phrase restée célèbre dans la bouche de Georges W. Bush ?
Cette mesure et ces réactions sont symptomatiques d’une ambiance générale où d’un côté, non sans raison, on se préoccupe de son pouvoir d’achat, encore faudrait-il savoir pour en faire quoi mais c’est un autre débat, et, de l’autre côté, on refuse presque machinalement d’entendre parler d’une nouvelle taxe alors que l’on est déjà protégé grâce au bouclier fiscal et qu’on a pas de problème, ni de scrupule à acquérir le dernier SUV des plus gourmands en énergie.
De quoi parle t-on ? On parle pour le moment d’une taxe de 14 € par tonne de CO2, soit 3 centimes par litre de carburant pour les particuliers.
On peut comprendre qu’on devienne chatouilleux quand on touche à notre portefeuille. Mais l’obsession maladive de certains de ne pas vouloir entre parler de taxe (La taxe carbone a rapidement été renommée contribution énergie climat) est déplacée et obscène quand ceux-ci gaspillent sans compter sous prétexte qu’ils peuvent se le permettre. N’ai-je pas entendu dire que cela faisait pauvre que d’éteindre les lumières ?
Si tout le monde semble avoir compris l’urgence d’une évolution vers davantage d’écologie dans notre quotidien, il ne semble pas encore admis que celle-ci ne se fera qu’au prix d’une évolution de nos comportements et, principalement, d’une évolution de nos modes de consommation. Envisagée intelligemment, cette évolution peut ne pas être synonyme de régression. Un exemple. Pour ma part, je n’ai plus de véhicule personnel depuis près de trois ans (Lire
Déjà 400 jours sans voiture) et recours à une association de partage de voitures. Certes, pour chaque kilomètre parcouru, j’émets autant de CO2 qu’un autre automobiliste mais, en réduisant le nombre de véhicules en circulation, cette démarche permet de réduire les bouchons et donc les émissions inutiles. De plus, on évite la pollution liée à la fabrication de ces véhicules. Un pas dans la bonne direction et qui ne me laisse pas frustré. Ceci n’est bien sur qu’un exemple de renoncement que nous nous devons d’envisager.
Allez, à chacun son introspection et nous y arriverons tous ensemble. Tous les choix que nous ne faisons pas maintenant seront encore plus douloureux à l’avenir.
La taxe carbone peut nous aider à accomplir le premier pas et intégrer dans notre quotidien les contraintes imposées par ce nécessaire changement de nos comportements. Celle-ci reste largement perfectible et parions qu’elle sera améliorée avec le temps.
Malheureusement, il restera ensuite à convaincre la grande industrie…
Lire l’excellent livre d’Hervé Kempf “Pour sauver la planète, sortez du capitalisme”.Articles similaires :