Certains avaient déjà souligné l'hypocrisie de ce jeu qui consiste à afficher une volonté effrenée de ne pas augmenter les impôts, fût-ce en période de crise financière et économique sans précédent.
"Je n'ai pas été élu pour augmenter les impôts".Pourtant, les Etats-Unis (ces vilains ultra-libéraux) avaient eux-mêmes augmenté lourdement le taux marginal de l'impôt sur le revenu de 25% en 1931 à 79% en 1936 pour répondre à une crise dont la plupart des spécialistes s'accorde à dire qu'elle présente de nombreuses caractéristiques identiques à celle que nous connaissons aujourd'hui.
Nicolas Sarkozy, 17 mars 2009.
Non. Nicolas Sarkozy n'a pas été élu pour augmenter les impôts, il ne reviendra donc pas sur le bouclier fiscal, mesure qui a bénéficié à 18 893 bénéficiaires en 2007. Selon un rapport de l'Assemblée Nationale:
2 euros sur 3 payés au titre du bouclier fiscal vont donc aux ménages disposant de plus de 15 millions d’euros de patrimoine. En outre, les 10 % de Français les plus aisés en terme de revenus bénéficient de 83 % des remboursements liés au bouclier fiscal.Oui, mais voilà, les caisses sont vides. La dette publique devrait atteindre 73,9% cette année, pour atteindre 94% en 2014. Le patrimoine des Français régresse même pour la première fois depuis la fin de la Seconde Guerre Mondiale.
Alors que fait-on? On ne supprime pas le bouclier fiscal, les foyers les plus aisés de France ne sont donc pas mis à contribution. En revanche, le gouvernement crée des taxes. Mais oui, ma brave Madame Michu, des taxes, ce ne sont pas des impôts !
La distinction est subtile, certes mais on ne vous aura pas menti !
Du coup, on s'en donne à coeur joie ! 19 taxes ont été crée depuis 2007, il faudra désormais y additionner la "Taxe Carbone", et maintenant une taxe sur les antennes de téléphonie mobile.
Le pire étant que ces deux dernières ont essentiellement pour but de compenser la perte due à la suppression de la taxe professionnelle.
Je vous invite à réfléchir au symbolisme de telles manoeuvres hautement hypocrites et fortement inéquitables. La taxe professionnelle visait à peu près toutes les entreprises et l'impôt sur le revenu impacte à peu près l'ensemble des contribuables.
De l'esbrouffe, toujours de l'esbrouffe... des inégalités, encore plus d'inégalités.