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I. L'ennui des ploutocrates

Publié le 11 août 2009 par Basan
Chapitre 1 : Les rats affamés
Nuit du 20 décembre 2005 :
L'agonie, c'est meilleur avec du vin !
Amélie était couchée par terre pendant que sa vie la quittait peu à peu, suintant de ses nombreuses blessures. Mais malgré son état, elle continuait pourtant la fouille frénétique de son passé avec l'espoir de comprendre par quel enchaînement étrange elle s'était retrouvée à moitié nue sur ce macabre trottoir, toute couverte de sang et de givre. Sa faiblesse était toutefois telle qu'elle ne pouvait même plus penser de façon cohérente. Autour d'elle il n'y avait que la nuit et une poignée de démons sombres, qui n'avaient d'humain que l'apparence. Soudain, au coeur de son agonie, une marée de rats au pelage noir commença à s'agglutiner autour de la fillette, alléchés sans doute par le parfum sucré du désespoir, si souvent prélude à la mort.
Enfin quelque chose se cassa à l'intérieur d'Amélie alors que son dernier écho de vie s'envolait dans l'air hivernal. Et la marée de rongeurs se mit immédiatement au travail, commençant sans attendre le dépeçage en règle des chairs encore fraîches de celle qui fût à n'en point douter la petite fille la plus curieuse de sa génération. Les mouches ne tardèrent pas non plus à quitter leurs nids d'ordures chauds et humides pour se joindre à ce festin... qui sentait si bon la mort.
Tous les hommes présents dans la sombre ruelle semblaient fascinés par le spectacle qu'offrait l'enfant dévorée et le claquement de chaque morsure resterait à coup sûr gravé dans leur mémoire pour longtemps. Certains des spectateurs s'approchaient timidement, contemplant les os mis à nus ou encore l'arabesque des mutilations sur la peau pâle alors que d'autres ne pouvaient détacher leurs yeux des petits animaux sombres qui creusaient la chair avec acharnement. La lune donnait à cette scène de fin du monde un aspect laiteux et la réalité semblait bien distante au cœur de cette nuit froide, emplie seulement de crissements hideux.
Bien entendu, il y aurait d'innombrables verres de rhum, des centaines de strip-tease et bien des cigares pour effacer ces sombres instants, et puis plus tard viendraient d'autres envies coupables. Car si le temps réduit tout en poussière, il n'efface pas l'habitude. Voilà d'ailleurs bien la seule vérité à laquelle Dimitri R. se raccrochait encore, lui dont la spécialité était de fournir “tous services demandés“, comme le clamait fièrement sa carte de visite.
Soudain, l'un des hommes s'adressa à lui d'une voix aussi tordue qu'amusée et lui dit qu'il fallait arroser un tel spectacle de bon vin. Ce-faisant, il déboucha une bouteille Château Lafitte 1945 pour en déverser le contenu sur le cadavre de la fillette déjà passablement entamé par les rongeurs dont le pelage virait progressivement à l'écarlate. Au début, les créatures reculèrent, mais ne pouvant résister trop longtemps à leur faim, elles se remirent rapidement à table. C'était bien la première fois que Dimitri voyait un client pimenter une scène d'agonie de telle façon. Cela dit, son métier lui avait appris qu'il ne fallait vraiment jurer de rien. D'ailleurs, force était d'admettre que l'inconnu avait du style... qui aurait pensé au vin en telle circonstance ? Dimitri se laissa alors aller à ses rêveries et imagina une telle scène dans un grand restaurant Parisien. “Que puis-je vous servir, monsieur ?“ Et au client de répondre avec un air affable : “Une fillette givrée sur son lit de rats dévorants, saucée avec un grand cru.“
Mais un autre client le sorti de ses pensées quelques instants plus tard. Cette fois il s'agissait du professeur A., éminent spécialiste en histoire antique et également un sacré pervers d'après ce que Dimitri avait entendu murmurer dans le milieu. D'une voix monocorde, le vieux tas de merde se contenta d'une citation tirée de l'un de ses propres livres : “Dans la Rome antique, il était courant de se nourrir de rats en cas de pénurie, pour la plèbe tout du moins.“ Dimitri était habitué à ce mode d'expression chez le professeur et savait qu'il fallait toujours en déduire le pire. Mais étais-ce à dire que le vieux A. voulait manger l'une de ces créatures immondes ? Les yeux luisants du vieil homme fournirent une réponse plus que suffisante et Dimitri se dirigea vers la limousine garée dans l'allée pour se procurer de quoi capturer quelques rongeurs. La soirée était en tout état de cause riche en événements et il venait d'en apprendre une de plus sur le si fameux professeur A., cet humaniste par essence, comme le décrivait sa famille et ses collègues de travail.
Après avoir capturé cinq rongeurs bien dodus, Dimitri signala au groupe qu'il fallait s'en aller pour ne pas risquer d'ennuis avec la police. C'était toutefois-là un pur mensonge qu'il servait à tous ses clients, histoire de les arracher à leur contemplation de la mort qui semblait pouvoir durer indéfiniment. En réalité, la police ne passerai pas dans cette ruelle avant plusieurs dizaines d'heures, et ce grâce à sa première source de financement : la corruption, outil dont Dimitri avait rapidement acquis un maniement parfait. D'ailleurs il avait même eu la prévenance de prendre les mesures funéraires qui convenaient à la jeune Amélie : un allé simple pour la décharge publique locale la plus proche. Après l'orphelinat et les trottoirs, il n'y avait pas, selon Dimitri tout du moins, de meilleur prélude à l'enfer. “Tout de même, 15 ans c'est un peu jeune pour aller y cramer“ pensa-t-il en se dirigeant vers sa limousine, une nouvelle cigarette coincée entre ses lèvres charnues.
Quelques os rongés plus tard, le reste du groupe se dirigea également vers le sombre carrosse, certains jetant un dernier coup d'œil fiévreux au spectacle alors que les premiers rayons d'un soleil pâle embrasaient les mosaïques pourpres entourant maintenant les lambeaux d'Amélie.
21 décembre :
Le Club Curieux
Après une vingtaine de minutes, tout le groupe arriva au Club Curieux, dont les locaux occupaient une vieille maison d'architecture victorienne. Entourée d'un jardin anglais cossu, c'était le siège d'une organisation dont Dimitri avait encore du mal à cerner les contours, même après plus de deux années en son sein. Le credo de la maison était pourtant simple : nous faisons tout ce que les autres ne font pas. Et les clients en quête de sensations fortes affluaient. Bien entendu, ces diverses mises en scènes perverses avaient un prix, mais il y avait toujours des gens prêts à tout pour voir ce que personne n'avait vu ou faire ce que si peu avaient fait en cette époque aseptisée à souhait, où il était légal d'être un porc sadique derrière son écran mais jamais en réalité. Dimitri s'était progressivement spécialisé dans ce qu'on peut appeler les désirs voyeurs, à savoir tous ceux qui n'impliquaient pas nécessairement une participation directe du client. Et les scènes d'agonies comme celle de la nuit précédente étaient particulièrement demandées. Étrangement, Dimitri avait remarqué qu'elles stimulaient énormément l'imagination, au point de provoquer l'apparition de désirs étranges, même selon les standards pourtant quasi-inexistants du Club Curieux. C'est pourquoi il avait été décidé que les clients devraient êtres gardés en observation une journée après avoir assisté à ce qu'on appelait pudiquement ici une expiration.
Ainsi donc nos sept petits pervers aussi brillants que désoeuvrés se retrouvaient coincés au Club Curieux pour les douze heures avenir. Bien entendu la maison offrait toute une palette de divertissements : des massages érotiques japonais à la consommation de toutes les drogues possibles et imaginables, le tout doublé bien sûr d’un service de chambre impeccable. Certains clients artistes profitaient aussi de ce temps de retour à la réalité pour exorciser les horreurs auxquelles ils avaient volontairement assisté en réalisant de véritables petits chef-d'oeuvres dans les nombreuses alcôves sombres de la vaste demeure. Et puis il y avait aussi les irrécupérables comme le professeur A., qui ne pouvaient simplement pas attendre d'y retourner et déjà planifiaient leurs prochaines expériences avec délice devant quelques lignes de coke ou perdus dans les fumées douceâtres du crack. À la fin de la période de normalisation, tous les clients se retrouvaient autour d'un repas avant de regagner leur famille et leur petite vie si bien rangée.
Dimitri avait toujours été fasciné de voir à quel point tous leurs déguisements de banalité étaient élaborés. À tel point en fait qu'ils y croyaient eux-mêmes. “Nous sommes des gens bien mais avec tant de responsabilités qu'il faut bien décompresser. En plus si vous connaissiez ma femme...“ C'était le professeur A. qui lui avait fait part de cet aveu pendant qu'il crucifiait un handicapé mental, histoire d'éprouver la réalité des rudesses du droit romain, comme il disait.
Tous les clients du Club Curieux partageaient en tout cas un certain intérêt pour la mort et beaucoup étaient également emprunts des croyances occultes les plus diverses. D'autres cependant n'assistaient aux séances que pour tromper leur ennui et parce que tous les plaisirs conventionnels avaient finis par les lasser. D'autres encore utilisaient l'interdit comme stimulant et c'était souvent les pieds traînant dans une mare de sang frais que se composaient les plus beaux vers ou les plus ingénieuses lois jamais imaginées. Et contrairement à ce qu'on pourrait penser, le Club Curieux attirait à lui la fine fleur de la société. Dimitri ne savait pas réellement quoi en penser si ce n'est que son pays était dirigé par des psychopathes. Le principal était toutefois qu'ils payaient cash, et toujours par avance.
Le groupe du jour était composé d'un habitué, le fameux professeur A. et de six autres nouveaux clients. Tout d'abord le très sadique Georges C., agrégé de philosophie et qui avait tenté de faire mémoriser les oeuvres complètes de Kant à Amélie à grands coup de bâton. Il avait 45 ans, un corps malingre et des yeux gris clair assez engageants. Ses petites lunettes cerclées de métal parachevaient le portrait d'un homme assez banal au premier abord. Mais derrière ce visage de bébé sans expression se cachait en réalité un esprit fin et malfaisant dont les théories pouvaient se lire de plusieurs façons. Bien que spécialiste du raisonnement, celui que nous appelleront monsieur C. adorait en fait les mauvais traits d'esprit presque autant que la cocaïne, qu'il sniffait jusqu'à saignement. Ensuite Aurélien B., homme d'affaire et banquier dont les liens avec la pègre ne semblaient inconnus que de la police. C'était indéniablement un porc sans finesse, mais l'argent ouvrait toute les portes, y compris celles du Club Curieux. Suivait Allan Brickmaker, réalisateur et auteur anglais dont les oeuvres se retrouvaient régulièrement en tête des ventes. C'était le type même du client ennuyé qui chaque jour trouve plus d'insipidité à la vie. Il avait était initié aux affaires du Club Curieux par le professeur A., qui lui servait d'ailleurs assez souvent de consultant sur ses divers projets d'écriture. Le reste des clients avaient voulu rester anonymes et Dimitri ne les connaissait que par des pseudonymes ridicules et leurs mystérieux masques vénitiens.
Une fois dans le hall d'entrée du Club, Dimitri annonça à sa petite congrégation d'assassins les différents services offerts au manoir et leur annonça également le moment ou ils pourraient tous quitter l'endroit , à savoir 21 heure précise. Il précisa aussi que le dîner serait servi deux heures plus tôt, avec présence obligatoire. Après de brefs signes d'approbation, les clients se dispersèrent dans l'immense maison pour s'adonner à leurs vices préférés en attendant la libération.
Tous à l'exception de Georges C. prirent la direction des étages supérieurs du petit château cossu, histoire de goûter aux saveurs à la fois des femmes, des alcools et des divers psychotropes qu'ils appréciaient tant. Mais notre philosophe tordu avait envie de tester le sous-sol. Sur le petit guide que Dimitri leur avait fourni avant de s'éclipser tous les services de cette charmante maisonnée étaient indiqués par pièce, sauf en ce qui concernait la cave, qui n'avait dans la colonne service que l'invitante mention “mystère“.
Monsieur C. trouvait déjà l'idée d'avoir édité le guide sous forme de menu particulièrement ingénieuse et excitante, mais le terme mystère l'intriguait plus que tout. Que pouvait bien renfermer la cave de ce lieu de débauche qui aurait fait pâlir d'envie le grand immonde lui-même ? Notre frêle philosophe se sentait comme un petit Caligula en se dirigeant vers les tréfonds de cette demeure de perversité aux relents si luxueux. Les nombreux domestiques qu'il croisa en chemin lui souriaient tous d'un air étrange et légèrement surpris, comme si ils voyaient rarement des clients dans cette partie de la maison. Enfin Georges arriva devant une grande porte sombre encadrée d'une bordure de tissu rouge pourpre. Des lettres d'or avaient également été calligraphiées au somment de l'entrée et on pouvait y lire le texte suivant : Mange Mon Monstre. Voilà une invitation intéressante, pensa C. en y voyant immédiatement un défi à son esprit de déduction froid. Et sans un regard un arrière, il pénétra dans ce qu'il pensait n'être qu'une expérience intéressante de plus.
Chapitre 2 : Mange Mon Monstre
Malgré sa taille, la porte coulissa avec une facilité surprenante pour engloutir George C. dans une nappe de ténèbres épaisses. Désorienté par ce manque soudain d'éclairage, le philosophe hésita un instant sur la marche à suivre mais une voix railleuse l'interrompit en lui demandant à la fois d'avancer et de fermer derrière lui. Il s'exécuta avec un peu d'appréhension pour rapidement se retrouver dans le noir total. L'excitation combinée à une panique croissante commençait lentement à produire de délicieuses sécrétions dans l'esprit tordu de C. et au moment ou il allait s'adresser à l'obscurité fraîche de la pièce pour de nouvelles instructions, son oeil se trouva attiré par l'apparition soudaine d'une lumière vacillante un peu plus loin. Il s'agissait de la flamme d'un briquet, éclairant un visage aussi androgyne qu'adolescent.
“Bienvenue coco...“
La voix de l'inconnu au briquet était aussi douce qu'envoûtante et attira le philosophe sadique aussi sûrement que l'aurait fait du miel avec des abeilles. Quelques pas plus tard, Georges C. arriva donc près du jeune éphèbe, qui avait entre-temps allumé une petite lampe de chevet aux rayons rougeâtres, révélant ce qui semblait être le coin supérieur d'un bar en marbre. Le philosophe s'accouda alors spontanément sur cet autel du vice, se demandant bien quels délicieuses découvertes cette sombre section du Club Curieux lui réservait. Il commanda aussi une vodka et rail de cocaïne avec assurance. L'angelot du bar posa sans hésitation une bouteille, un verre et trois sachets de poudre blanche devant le nez de notre sophiste préféré. Georges C. demanda alors des détails sur chaque drogue mais son étrange interlocuteur se contenta d'un sourire las en lui précisant que toutes trois menaient au paradis. Un tel laconisme contrastait fortement avec l'attitude habituelle des employés du club curieux, d'ordinaire si affables et soumis envers les vaches-à-lait perverses qu'ils servaient. Georges C. décida toutefois de ne pas trop s'en formaliser et se constitua une longue ligne en mélangeant aléatoirement le contenu des sachets qui lui avaient été donnés. Puis il aspira le tout dans son petit nez d'enfant et vida son premier verre dans la foulée. Et bien qu'y étant habitué, le philosophe fût comme à l'accoutumée surpris par la faculté qu'avait la cocaïne d'attiser les délices de son autre péché favori : la vodka, véritable succube du peuple russe.
Le garçonnet derrière le bar dit alors s'appeler Alex, précisant toutefois que tout le monde l'appelait le ver. Georges C. rit bêtement de ce surnom, complètement abruti par la drogue qui enflammait déjà son esprit malsain de son givre si caractéristique.
“Alors mon petit ver, quel est le programme ?“
Alex afficha un sourire froid et se pencha à l'oreille de Georges C. en murmurant : “je vous le dirai après un simple jeu d'association d'idées dans le petit salon, cher ami“. Une grimace simiesque se dessina alors sur le visage enfantin du philosophe, qui n'avait jamais été un grand adepte de psychologie. À cette instant, son esprit vacilla soudainement et C. sombra dans l'inconscience la plus complète. La morsure glaciale des drogues s'était avérée plus forte que prévu, même pour le cocaïnomane averti qu'il était. Le ver posa alors ses yeux d'ambre pâles sur le corps inerte du squelettique professeur mollement affalé sur le bar. Son nez saignait abondamment, le liquide cramoisi se mélangeant lentement avec les restes de poudre blanche parsemés sur le marbre sombre. Après ces quelques instants de contemplation rêveuse Alex alluma la lumière au plafond, révélant une pièce assez large et pourvue de deux portes se faisant face : celle par laquelle C. était entré un peu plus tôt et une autre donnant sur le fameux petit salon. Le sol était divisé en carreaux de marbre noirs et blancs. Le ver traîna alors Georges C. vers la seconde porte et une fois arrivé dans un petit salon cossu, il l'installa sur l'un des quatre fauteuils couleur rouge sang présents dans la pièce. Ils entouraient une table basse en ivoire sur laquelle était posée une véritable petite montagne de joints exhalant l'odeur à la fois suave et écœurante de la marijuana. Les murs de la pièce circulaire étaient couverts de tableaux représentants tous des petites filles aux yeux fermés. Certaines avaient le visage couvert de larmes alors que d'autres semblaient fuir, comme si elles cherchaient une quelconque issue de secours. Devant le fauteuil du philosophe encore assoupi et souillé d'un curieux mélange de bave et de sang reposait aussi un ordinateur portable dont l'économiseur d'écran faisait défiler en boucle le message suivant :
WEAR THE RING AND PRESS ANY KEY TO START THE GAME.
À côté du portable était aussi posé un étrange objet ressemblant à un coupe cigare, mais pouvant être ajusté à un doigt humain à la manière d'une bague. Et exactement le même équipement était posé de l'autre côté de la montagne de drogue occupant toute la partie centrale de la table.
C'est à cet instant précis que Georges C. émergea de son bref coma, complètement paniqué. Son esprit était encore engourdi mais le philosophe se souvint du jeu d'association d'idée quand il distingua le ver assis en face de lui. Ce-dernier lui expliqua alors sans aucun prélude qu'il devait tester la capacité de jeu de Georges C. avant d'aller plus loin. Le philosophe ne comprenait rien mais décida de relever le défi. Alex ordonna alors au professeur de répondre spontanément par un seul mot à ses requêtes.
Ver Justice
G.C. Point de vue
Ver Labyrinthe
G.C. Défi
Ver Défi
G.C. Relever
Ver Défaite
G.C. Punition
Ver Optimisation
G.C. Manipulation
Ver Victoire
G.C. At any cost
Sur cette dernière pique, le ver mit fin au jeu d'association d'un sourire cordial et annonça au philosophe assis en face de lui qu'il semblait être un bon candidat. Alex continua d'une voix enfantine en expliquant à Georges C. que le petit salon dans lequel ils se trouvaient était en fait au dessus d'un assez grand labyrinthe refermant deux orphelines kidnappées. L'objectif du jeu était de les faire progresser de seize pièces truffées de pièges pour les pousser ensuite au suicide dans une dix-septième. Le tout à l'aide de micros disposés le long du parcours. Georges C. éclata de rire en entendant ces explications et se dit qu'il y avait définitivement toujours moyen de rendre les choses plus intéressantes.
Mais le ver continua machinalement son explication sans lui prêter la moindre attention et expliqua que ce n'était pas un jeu comme les autres. En effet, il fallait que chaque joueur candidat fixe une bague “coupe cigare“ à son pouce. Cette-dernière mettrait fin au jeu en tranchant le doigt d'un ou même des deux candidats selon les modalités suivantes :
1) Si l'orpheline contrôlée par un candidat atteint la pièce finale en ayant manqué une étape du sinistre labyrinthe, le doigt de son candidat est sectionné et le jeu se termine. Match nul.
2) Lorsque l'une des orphelines est poussée au suicide par son maître après avoir bien complété tout le labyrinthe, le doigt de l'autre est coupé et le jeu se termine. Victoire.
3) Si aucune orpheline n'atteint la pièce finale avant un délai de six heures, le jeu se termine et les deux candidats perdent leur doigt. Match nul.
4) Si une orpheline meurt dans une autre pièce que la pièce finale, le doigt de son maître est sectionné et le jeu se termine. Match nul.
Le ver s'empressa aussi de préciser que chaque pièce était en plus des micros munie d'un écran à cristaux liquides ou il était possible de laisser des informations écrites à son orpheline. Le programme de gestion du labyrinthe était d'ailleurs très élaboré et permettait aux deux candidats d'évaluer toutes les pièces afin d'y faire entrer leur protégée avec la meilleure préparation possible. Mais seules étaient accessibles les informations sur les pièces directement voisines de celles ou l'enfant se trouvait.
Sur ces sommaires explications, le ver se passa la bague au pouce d'un air à la fois jovial et féroce. Le philosophe hésita un instant mais au vu de l'enthousiasme de son adversaire, il ne tarda pas à enfiler la bague lui aussi. Alex tira alors la moitié de la montagne de joints vers lui tout en tapotant quelques touches sur son clavier. Un panneau de verre antibruit descendit du plafond avec un couinement strident et vint se loger dans une rainure ménagée à cet effet au centre de la table d'ivoire. Georges C., complètement ahuri de découvrir que le Club possédait un tel équipement eût toutefois la présence d'esprit de faire un clin d'oeil à son adversaire et appuya sur la touche X pour désactiver l'écran de veille de l’ordinateur portable qui lui faisait face. Apparût alors sur l'écran l'interface d'un programme de contrôle auquel l'intelligence aussi malveillante qu'éprise d'informatique du philosophe sadique n'eût aucun mal à se faire.
Au centre de l’écran, une vue de la pièce de départ dans laquelle attendait la fillette, sur le bas une fenêtre de dialogue pour la transmission de messages écrits et une interface de communication pour parler directement à l'orpheline. En haut, une petite carte interactive affichant en permanence les pièges attendants dans les pièces voisines et un pourcentage indiquant en chiffres rouges la progression de l'adversaire, qui au grand bonheur du philosophe affichait encore le chiffre zéro. Georges C. alluma alors son premier joint et en aspira une longue bouffée avant d'enclencher le mécanisme de communication vocale pour faire connaissance avec celle qu'il comptait bien mener à la mort.
“Bonsoir petite fleur !“
La voix du philosophe, distordue à la fois par la drogue et par le mécanisme de l'interphone électronique, n'avait plus rien de véritablement humain et Georges C. lui-même en frissonna. Il s'attendait à une réaction de terreur ou de prostration de la part de l'orpheline mais cette-dernière leva simplement la tête vers la caméra fixée dans le coin gauche de la pièce. Un large sourire illuminait ses traits pâles et une lueur de folie douce dansait au plus profond son regard bleu-vert.
“Je m'appelle Céline, conard.“
La réplique venimeuse claqua aux oreilles de George C. tout en dessinant un sourire pervers sur son visage de poupin. On pouvait dire que la petite garce avait un sacré sens de la répartie du haut de son jeune âge. Cependant, le philosophe n'avait aucune intention de lui laisser l'ascendant une seconde de plus et se contenta de lui dire que si elle voulait vivre, il lui fallait suivre toutes ses instructions. Pendant qu'il parlait sur un ton quasi-mécanique, le démon blanc de la cocaïne et celui, plus vaporeux, du shit se disputaient âprement le contrôle de l'esprit brillant du philosophe.
Céline demanda alors comment elle devait appeler son nouveau protecteur en affirmant qu'elle savait déjà qu'il était sa seule chance de s'en sortir vivante. George C. se demanda alors quels mensonges le ver avait mis dans la tête des orphelines pour obtenir une telle docilité. Toutefois, il finit par répondre et ordonna à la frêle beauté en cage de l'appeler Platon. Suprême bonheur pour lui qui citait le vieux grec dans tous ses cours. Céline parut un peu surprise et rétorqua d'une voix pleine de défiance : “C'est pas un scribouillard célèbre, ce Platon ?“. Geoges C. ne parvint pas à réprimer un sourire et demanda comment l'orpheline le savait. “Une mère maquerelle de mon quartier fait tatouer une lettre de son nom au dessus de la chatte de toutes ses putes pour chaque année passée à son service“. En entendant ces paroles qui semblaient tout droit sorties de l'enfer, Georges C. sentit le démon cocaïne lui dicter à la fois un fou-rire odieux et une érection gigantesque. Il se demanda alors de combien de lettres la petite Céline avait déjà été souillée et pensa qu'un tel procédé devrait être de rigueur pour ses étudiantes également. Toutes ces petites pimbêches privilégiées, vivant dans leurs beaux quartiers riches et bien propres, si loin de la misère, cette tueuse dévorante qui broyait tant d'âmes de part le monde.
Mais il n'était plus temps de philosopher, il fallait commencer à jouer. C. ordonna à Céline de se diriger vers l’une des deux portes que comportait la pièce de départ, sachant qu’il faudrait de toute façon passer par l’autre tôt ou tard. Il avait au cours de ses longues années d’enseignement appris que dans des situations tendues, agir de façon aléatoire n’était de loin pas la plus mauvaise solution. La fillette lui indiqua ce qu’il était écrit sur la porte qu’elle avait choisie : Ravissements du vit poétique. Bien entendu elle ignorait complètement ce qu’était un vit, elle qui n’avait jamais ouvert le moindre livre de poésie érotique et quand elle demanda des explications à son Platon, ce dernier éclata d’un rire tonitruant en lui expliquant que c’était de bite dont il s’agissait ici. Il continua en lui expliquant la nature du piège qui attendait dans la fameuse pièce aux vits. D’après la description faite dans le programme de gestion du labyrinthe, un poème érotique serait affiché sur chacun des murs de la pièce et Céline aurait 30 minutes pour tous les mémoriser. Ensuite elle devrait aller s'asseoir sur un trône au centre et les réciter. Le programme spécifiait aussi que le trône était électrifié et que si Céline tentait de se lever avant d’avoir récité les poèmes ou faisait la moindre erreur de diction, elle finirait avec “20’000 volts dans le cul“. L’humour des concepteurs n’échappa pas à C. qui tirait maintenant sur son joint comme un pompier. Ses yeux étaient déjà plus rouges que l’enfer et il se demanda si Céline-la-scélérate, comme il avait décidé de l’appeler, serait capable de mémoriser quatre poèmes à la suite. Dans une moindre mesure, il se demandait aussi si le fait de voir le petit cul grillé de l’orpheline valait de perdre un pouce. Enfin, il espérait de tout son cœur que le programme de détection vocale fonctionnait bien. Sur ces quelques considérations confuses, il ordonna à son orpheline de pousser la porte et de faire fonctionner son cerveau.
À peine entrée, elle alla de mur en mur pour découvrir ce qu’il lui faudrait faire enter de sa mignonne caboche :
Mur I
LA MORT DES COCHONS
Nous reniflerons dans les pissotières

Nous gougnotterons loin des lavabos

Et nous lècherons les eaux ménagères

Au risque d’avoir des procès verbaux.
Foulant à l’envi des pudeurs dernières

Nous pomperons les vieillards les moins beaux

Et fourrant nos nez au sein des derrières

Nous humerons la candeur des bobos.
Un soir plein de foutre et de cosmétique

Nous irons dans un lupanar antique
Tirer quelques coups longs et soucieux
Et la maquerelle, entrouvrant les portes

Viendra balayer - ange chassieux -

Les spermes éteints et les règles mortes.
Paul Verlaine, 1871
Mur II
QUESTION
Ainsi qu’une capote anglaise
Dans laquelle on a déchargé,
Comme le gland d’un vieux qui baise,

Flotte son téton ravagé.
Vingt couches, autant de véroles,

Ont outré son ventre affreux,
Hideux amas de tripes molles,

Où d’ennui bâille un trou glaireux.
Comme la merde à la moustache

D’un rat qui dîne à Montfaucon,
Le foutre en verts grumeaux s’attache

Aux poils gris qui bordent son con.
Pourtant, on fout cette latrine...

Ne vaudrait-il pas mieux cent fois

Moucher la morve de sa pine

Dans le mouchoir de ses cinq doigts ?
Théophile Gautier, 1864
Mur III
CHANSON DE PYRHON
Mes chers amis, je suis foutu sans rire :
Le vit fait mon martyre,

La garce m’a donné

Un chancre vérollé

Un poulin qui me blesse,

Chaudepisse et poureau,

Le con de la bougresse sera bientôt mon tombeau.
Alexis Piron, vers 1730
Mur IV
L’ELEPHANT
Un éléphant se masturbait

Avec une planche à bouteilles.

Reçut le foutre dans l’oreille.

Mais l’éléphant
 Est bon enfant
 Et ran plan plan !
Il ouvrit une large denture

Et ravala son instrument,

Sans oublier la garniture.

Si tu n’étais pas un salaud,

Je te foutrais ma pine dans la gueule;

Mais tu n’es qu’un vieux saligaud :

Tu baises ma femme quand elle est seule

Et riquiqui !
Et tout ça ne serait rien encore,

Si tu ne salissait pas mon lit

Avec ton foutre et ton cold-cream.

Si tu n’étais pas un salaud,

Je te foutrais ma pine dans la gueule :

Mais tu n’es qu’un vieux saligaud,

Tu baises ma femme quand elle est seule.
Anonyme, vers 1900
Voyant que la fillette prenait un air désespéré dès la lecture du deuxième quatrain de l’ami Théophile, C. décida de la mettre un peu sous pression et lui demanda innocemment pourquoi elle voulait tant vivre. Céline lui répondit simplement qu’elle n’aimerait certainement pas l’endroit que cachait la mort. Le philosophe ricana en entendant une telle réponse, tout en dévorant du regard le petit corps ferme de son pion que le démon cocaïne lui dictait d’admirer de sa voix glaciale. Il restait sept minutes et C. l’annonça à son orpheline en jetant un regard inquiet sur le coupe cigare fixé à son pouce. Heureusement que les drogues l’aidaient à ne pas trop penser. L’orpheline de son côté se répétait machinalement les horreurs de Verlaine, Piron et Gautier tout en s'efforçant de rien oublier des masturbations de l’éléphant. Puis elle demanda d’une voix affolée à son Platon ce qui arriverait si elle prenait plus de temps pour la mémorisation. C., de plus en plus abruti par les deux démons qui travaillaient en lui, consulta le programme est y lu vaguement la description suivante : “en cas de dépassement de délai, votre protégée sera noyée sous une mare d’acide sulfurique“. Il éclata de rire en disant à l’orpheline que si son cul n’était pas vissé sur le trône dans deux minutes, elle apprendrait la signification du mot chaudepisse. La fillette avait quelque peu perdu de son assurance et après une ultime relecture, elle se plaça sur le trône électrifié au centre de la pièce. Elle commença alors sa lente diction et à la surprise de C., les vers s’enchaînaient dans sa petite bouche à un rythme parfait, sans aucune précipitation. Elle récitait toutes ces horreurs avec la grâce d’un rossignol et ne buta sur aucun mot. Le philosophe ne pouvait s’empêcher de fixer les lèvres roses de Céline, qui tenaient littéralement son pouce sous le couperet d’une erreur. Quand tout fût fini, C. la trouva encore plus magnifique et la félicita chaleureusement. Et comme un animal à l’instinct affûté par des mois de famine, l’orpheline renifla tout de suite ce relent d'humanité chez son Platon tant détesté. Un sourire effrayant se dessina alors sur son visage qui n’avait plus que d’innocent l’apparence. Tout son esprit était enveloppés de haine pure mais elle savait bien qu’elle devait jouer la carte jeune nymphette face à ce porc intellectualisé qui l’utilisait dans un de ses jeux tordus. Et quand elle releva son petit minois vers la caméra de la pièce, son visage était baigné de larmes aussi sincères que celles de la sainte vierge. C. pleurait aussi dernière son écran alors qu’il s’allumait un énième joint, histoire de faire taire le démon cocaïne qui travaillait si dur à faire exploser son slip.
Le programme de gestion du labyrinthe indiquait que le ver avait déjà avancé de cinq pièces et le philosophe sécha alors ses larmes à l’aide de son pouce, heureusement encore à sa place, et ordonna à l’orpheline de s’approcher de la porte nommée “Dirty Mind“. La pièce qui se cachait derrière contenait un mécanisme de torture décrit par le programme comme “délicieusement gastro-scatologique“, terme qui qui ne manqua d’ailleurs pas de faire sourire notre très cher épicurien pervers. Cinq longues tables couvertes de mets délicieux occupaient presque tout l’espace disponible et la lueur d’une faim dévorante embrasa les yeux d’habitude si froids de Céline. Elle ne se souvenait en effet plus de la dernière fois qu’on l’avait nourrie correctement. La voix de C. se fît alors entendre dans les haut parleurs de la pièce et il expliqua à sa scélérate préférée qu’elle pourrait manger tout ce qu’elle désirait dès qu’elle entendrait la chanson “Dirty Mind“, de Prince. Puis, une fois la musique arrêtée elle devrait avaler les deux monstres posés dans le coffret du centre de la pièce et aller se reposer. Le sol était à cet effet couvert d’une épaisse moquette pourpre, aussi confortable qu’un lit de princesse. Céline ne voyait pas en quoi une telle pièce était une torture mais C. lui rit au nez en lui ordonnant de se mettre au travail. Après quelques instants de silence, les rythmes endiablés de “Dirty Mind“ emplirent cette deuxième pièce et Céline se précipita comme une boulimique sur tout ce qu’elle pouvait saisir de ses petites menottes pleines de cicatrices. Les saveurs emplirent bientôt sa bouche avide et inondèrent son palet de sensations délicieusement nouvelles. “Une raison de plus pour vivre“, pensa-t-elle avec dépit en ingurgitant tout ce qui était à sa portée sous les brûlantes paroles du Prince... C. n’en pouvait plus de regarder cet ange magnifique se goinfrer comme une truie. Les démons shit et cocaïne lui tournèrent un peu plus le cerveau et il imagina alors Céline en train de danser autour d’un grand feu, accompagnée du Prince et de Théophile Gautier foutant l’ami Verlaine bien proprement. Le tout sous les rires amusés de Baudelaire, embrassant son grand Satan trismégiste d’une bouche pleine de dents gâtées. L’esprit de C. n’était plus que confusion, un grand feu hideux alimenté par des rivières de psychotropes. Il réussi tout de même à s’accrocher au frêle esquif de santé mentale qui lui restait lorsqu’il remarqua que la musique avait enfin cessé dans la pièce. Céline était docilement allée se blottir dans un coin en attendant ce qui en ce lieu maudit ne pouvait être qu’une horreur de plus, non sans avoir préalablement avalé les deux monstres mentionnés par C., qui n’étaient en fait que deux pilules en forme de demi-lunes aux sourires distordus.
En réalité il s’agissait d’un puissant vomitif et d’un laxatif agissants 45 minutes après ingestion. C. se constitua alors une autre ligne de coke et se replongea dans sa rêverie érotique en attendant l’éruption à venir. Il remarqua aussi que les progrès du ver semblaient pour l’instant stoppés, le compteur rouge sur son écran indiquant toujours que sa protégée était dans la pièce numéro cinq. Le philosophe était plongé en plein délire lorsqu’il entendit le premier pet sonore de la scélérate à travers l’intercom digital de son ordinateur portable. Enfin ! Le monstre sortait de ses douces entrailles ! Céline avait déjà la gerbe aux lèvres et hurlait de panique en demandant des explications à son Platon, qu’elle haïssait décidément de plus en plus. Georges C. riait pour sa part à gorges déployées et ordonna à l’orpheline de bien se comporter. Il lui révéla aussi qu’elle ne pourrait quitter la pièce avant d’avoir tout mangé, mais que pour cela il fallait d’abord qu’elle se vide, à la romaine en quelque sorte. Puis il repartit d’un rire dément en se disant qu’il devait être en enfer et que tous les pouces du monde valaient bien le plaisir de voir l'innocence même ramper dans sa propre fange. Lentement, Céline se couvrait en effet de souillure, rendant tous les mets délicieux qu’elle avait dévorés si avidement à la fois par la bouche et l’anus. La bile brûlait son cou et son estomac n’était plus qu’une immense vague de spasmes odieux. Elle aussi avait l’impression d’être tombée en enfer, mais pour bien d’autres raisons.
Et le ballet des rires délirants, des vomissures bileuses et des pets sonores forma une cacophonie à faire hurler le diable lui même et qui dura pendant près de 20 minutes. Mais toutes les bonnes choses ont une fin et le délire de C. fût interrompu par le crissement strident du mur anti-bruit qui s’élevait lentement. Il leva alors la tête et vit le ver, pâle comme une froide nuit d’hiver et les traits décomposés d’horreur. Ce-dernier avait aussi la main droite levée bien haut et son pouce fût soudain tranché dans un bruit bien net. Alex s’effondra alors sur la table, souillant les nombreux joints qui restaient d’une gerbe de sang brillant. Il hurlait à s’en arracher les poumons et C. vit alors le message suivant s’afficher sur son écran :
MATCH NUL
Il s’affala ensuite sur son siège rouge, contemplant vaguement Alex maintenant affalé sur le sol et ne poussant plus que des petits jappements de chiot. L’orpheline aussi était recroquevillée dans son lit gluant, des torrents de haine coulant de ses yeux imbibés maintenant de la folie la plus pure. C. relâcha alors tous les muscles de son corps et laissa son cerveau dériver pour mieux s'imprégner des nouvelles sensations qu’il avait acquises durant le jeu de la cave. Une seule pensée s’imposa alors à son cerveau désormais vide de tout :
“J’ai faim!“

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