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Noël 2008 - revisité par votre serviteur -

Publié le 30 mars 2009 par Basan
Chers lecteurs,
Après des mois d'une absence sans doute impardonnable, me voici de retour avec plus d'inspiration que jamais ! Ma sombre muse s'était envolée, chassée sans doute par le désoeuvrement total de mon esprit, mais après quelques expériences sociales intéressantes je suis parvenu à chasser mon oisiveté passagère et les idées me sont revenues... Rien de mieux pour se requinquer que quelques beaux mensonges. Doux comme la soie, ils se frottent à ma psyché dans un frisson délicieux.
Et dans les méandres de la dissimulation ma très chère muse m'a de sa petite voix railleuse dicté une série de contes somme toute assez morbides, pour ne pas dire cruels. Ils seront en lignes très bientôt d'ailleurs. Car dans la neige de Noël, notre belle société nous livre année après année de magnifiques cadeaux cachés: oui, tous ces cadavres anonymes que sont les clochards emportés par le gel, les prostituées assassinées et bien sûr les pâles junkies avec leurs veines déjà froides et pourtant encore rongées par l'héroïne, cette tendre amie qui apaise l'âme au prix de la vie.
Des histoires sur la misère donc, pour de se détendre un peu avant que nous ne rejoignions tous nos chauds foyers, bien à l'abri de cette mort qui partout rôde pourtant en ces temps ou tout le monde tente si fort de l'oublier. Mais le mal ne dort jamais vraiment et si on y prête une attention suffisante, on retrouvera partout cette sordidité sucrée, qui massacre les faibles avec son sourire carnassier. Et quel souci d'esthétisme, s'il vous plaît : le froid les endort si gentiment, tous ces rebuts sociaux qui vivent de paresse ou de lascivité. Il neige sur leurs visages bleuis par le saint spectre et leurs os brisés par la malnutrition crissent sous nos pas... sont-ils au final si différents que de simples feuilles, ont-ils eu plus de réalité ? Non, et c'est dans l'ordre du monde : le faible écrase le fort, si quelqu'un à chaud, quelqu'un d'autre aura froid... la triade affame le tiers-monde. À tous les niveaux, c'est ce même choc que l'on remarque, il est partout, omniprésent. Pour un peu et on lui prêterai des caractéristiques divines (Dieu merci, je suis athée, hahaha). Ceux qui en nient la réalité sont des menteurs, ce qui veulent le combattre sont idéalistes et ceux qui s'en indignent sont simplement pathétiques. Choose your lifepath.
J'ai personnellement toujours trouvé cela tellement hilarant : des gens crèvent à chaque instant quand on y pense, c'est à peine croyable. Mais le plus drôle, ce qui est sans conteste l'illustration la plus patente de la stupidité du genre humain est qu'on trouve tellement de personnes pour pleurer ces disparus. Et toutes les modalités de deuil existent : de la petite brume au coin de l'oeil en passant par les sanglots interminables. On accuse la drogue, la vieillesse, la maladie ou encore la guerre. Mais tous ces sanglots ridicules devraient en réalité être oubliés... il convient en effet de rire du nid de fornication et de pulsions meurtrières dans lequel nous vivons tous, car il permet L'EVOLUTION. Qu'on m'explique donc l'utilité de la tristesse hypocrite, qui dévore pourtant l'âme des masses ? Ont-elles donc une sensibilité sélective : mon frère meurt et je craque mais la moitié du monde brûle et je me gave sans remords. Après l'immigration choisie, voici le sentimentalisme choisi... du grand n'importe quoi n'est-il pas ?
Allons donc plus loin que le stoïcisme ! Il faut pour l'être humain accepter la noirceur de ce monde, l'homme doit en effet s'y baigner complètement pour retrouver sa véritable nature. La mort fauche, mais c'est en cela que tout est intéressant.
Tué et être tué... quelle phrase merveilleuse, vous ne trouvez pas chers lecteurs ? Et dans les vagues de la tourmente se retrouvera la plus belle esthétique qui soit... Imaginez la perfection dans le chaos absolu. Quoi de plus beau, de plus exalté que ce qui précède la mort ? Ces quelques secondes pleines d'adrénaline, de peur, c'est quasiment divin en réalité, une véritable goutte d'humanité et sans toute la seule qui vaille la peine d'être dégustée. Imaginez des soldats se jetant au front : leurs pensées se bousculent, les gestes s'automatisent mais quel force, quel beauté dans leurs derniers instants. Et puis enfin, les balles traversant les chaires et partout la haine bouillonnante. Il n'y a alors plus que la force, véritable dénominateur commun des êtres. Et pour finir revient la fornication, histoire de remplacer les exaltés d'hier, pâlissants déjà en enfer et dans toutes les mémoires. On ne peut définitivement que rire de ces mécaniques absurdes.
À bientôt pour les feuillets pervers de décembre...

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